Chapitre 32

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Minho vint chercher Thomas à l'aube. Tout excité à l'idée de commencer son entraînement, il se réveilla aussitôt. Il s'extirpa de ses couvertures et suivit son guide, en zigzaguant entre les blocards qui dormaient dans l'herbe. Les premières lueurs du jour teintaient la scène d'ombres bleu foncé. Thomas n'avait jamais vu le Bloc aussi paisible. Du côté de l'abattoir, un coq se mit à chanter.

Ils se rendirent derrière la ferme. Minho sortit une clef de sa poche et ouvrit la porte branlante d'un cagibi. Thomas fut saisi d'un frisson: qu'y avait-il dedans ? Il aperçut des cordes, des chaînes et d'autres équipements tandis que Minho balayait l'intérieur avec sa torche. Pour finir, le faisceau de lumière s'arrêta sur une caisse de chaussures de course. Thomas faillit éclater de rire, cela paraissait tellement banal.

- Tu as sous les yeux le matériel le plus précieux qu'on nous envoie, lui annonça Minho. En ce qui nous concerne, en tout cas. On reçoit régulièrement de nouvelles paires dans la Boîte. Sans chaussures correctes, nous aurions la plante des pieds qui ressemblerait à la planète Mars. (Il se pencha et fouilla dans la caisse.) Tu fais quelle pointure ?


- Ma pointure? (Thomas réfléchit une seconde.) Je... Aucune idée.

Déconcerté, il retira l'une des chaussures qu'il portait depuis son arrivée au Bloc et regarda à l'intérieur.

- Du 44.

- Waouh, c'est ce qu'on appelle de grands pieds.

Minho se redressa avec une paire de chaussures argentées à la main.

- Heureusement, j'ai ce qu'il te faut. Regarde-moi ça, on pourrait faire du canoë dans ces trucs-là !

- Elles me plaisent bien.

Thomas prit les chaussures, sortit du cagibi et s'assit par terre pour les essayer. Minho attrapa encore quelques petites choses et le rejoignit.

- Seuls les coureurs et les matons ont droit à ça, dit Minho.

Avant que Thomas puisse lever la tête, une montre en plastique lui tombait sur les genoux. Noire, toute simple, elle affichait l'heure en chiffres digitaux.

- Ne t'en sépare jamais. Elle pourrait bien te sauver la vie.

Thomas fut heureux de l'avoir. Même s'il parvenait à estimer l'heure en se basant sur le soleil, la fonction de coureur nécessitait sans doute plus de précision. Il boucla la montre à son poignet puis entreprit de lacer ses chaussures.

Minho continua:

- Voilà un sac à dos, des bouteilles d'eau, une gamelle, quelques shorts et tee-shirts, et ça. (Il donna un coup de coude à Thomas, qui leva les yeux. Minho brandissait deux caleçons moulants, en tissu blanc scintillant.) Des sous-vêtements « spécial coureurs ». L'idéal au point de vue confort et euh... maintien.

- Confort et maintien ?

- Oui, tu sais. Pour t'éviter de te coincer les...

- Ça va, j'ai compris. (Thomas prit les sous-vêtements et le reste.) Vous avez vraiment pensé à tout.

- Quand tu cours chaque jour depuis deux ans, tu as le temps de réfléchir à ce qu'il te manque.

Il entreprit de fourrer d'autres affaires dans son propre sac à dos.

Thomas était stupéfait.

- Tu veux dire qu'on peut réclamer des choses ? Comme du matériel ou des équipements ?

Pourquoi ceux qui les avaient envoyés là se montraient-ils aussi accommodants ?

- Bien sûr. Il suffit de déposer une liste dans la Boîte, et hop ! Ça ne veut pas dire que les Créateurs nous accordent tout ce qu'on demande.

Le Labyrinthe [ L'Épreuve Tome 1 ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant