Chapitre 33

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Ils entrèrent dans la section 8 par la porte ouest et suivirent plusieurs couloirs. Thomas courait à côté de Minho, qui prenait à gauche ou à droite sans hésiter ni ralentir un seul instant. La lumière vive du matin soulignait chaque détail avec précision : le lierre, les murs crevassés, les grandes dalles de pierre du sol. Thomas s'efforçait de rester à la hauteur de Minho, quitte à piquer un sprint de temps en temps pour le rattraper.

Ils parvinrent enfin devant une ouverture rectangulaire sans porte, dans un mur orienté au nord. Minho s'y engouffra sans s'arrêter.

- Ça mène de la section 8, le carré du milieu à gauche, à la section 1, le carré du haut à gauche. Comme je te l'expliquais, ce passage reste toujours au même endroit, mais le chemin qui y mène peut changer un peu avec le mouvement des murs.

Thomas le suivit, surpris de constater à quel point il haletait. Il espérait que c'était la trouille et que sa respiration se calmerait bientôt.

Ils prirent un long couloir vers la droite, passèrent plusieurs intersections. Quand ils arrivèrent au fond, Minho ralentit l'allure et passa la main dans son dos pour sortir un calepin

et un crayon d'une des poches latérales de son sac. Il griffonna quelques notes puis rangea le tout sans cesser de marcher. Alors que Thomas se demandait ce qu'il avait écrit, Minho lui fournit la réponse.

- D'une manière générale... je me fie surtout à ma mémoire, expliqua le maton, qui commençait à souffler fort lui aussi. Mais tous les cinq virages environ, je prends quelques notes pour m'aider. Il suffit de marquer ce qui a changé depuis hier. Comme ça, je m'appuie sur mes relevés de la veille pour ceux d'aujourd'hui. Ce n'est pas compliqué.

Thomas était intrigué. Dans la bouche de Minho, ça paraissait facile.

Ils repartirent au pas de course et parvinrent à un carrefour où trois possibilités s'offraient à eux. Minho choisit sans hésiter le chemin de droite. Tout en tournant, il sortit un couteau de sa poche pour couper une branche de lierre sur le mur. Il la jeta derrière lui et continua à courir.

- Miettes de pain ? demanda Thomas, qui se rappelait le conte.

Ce genre de souvenir ne l'étonnait même plus.

- Oui, confirma Minho. Je suis Hansel et toi Gretel.

Ils continuèrent à s'enfoncer dans le Labyrinthe. À chaque tournant, Minho coupait et laissait derrière lui une branche de lierre d'un mètre de long, sans même ralentir. Thomas était très impressionné.

- Bien, souffla le maton dont la respiration devenait laborieuse. À toi, maintenant!

- Hein ?

Pour son premier jour, Thomas s'attendait simplement à courir et à observer.

- À toi de couper le lierre. Il faut que tu y arrives sans t'arrêter. On le ramassera en revenant, ou on le balancera sur le côté.

Thomas mit un moment à prendre le coup. Les deux premières fois, il dut piquer un sprint pour rejoindre Minho après avoir tranché le lierre. Il se coupa même au doigt. Mais à la dixième tentative, il était devenu presque aussi rapide que le maton.

Ils continuèrent. Au bout d'un moment - Thomas ignorait depuis combien de temps ils couraient, mais ils avaient bien dû parcourir cinq kilomètres -, Minho ralentit puis s'arrêta.

- On fait une pause.

Il retira son sac à dos et en sortit une pomme et de l'eau.

Thomas suivit son exemple. Il but goulûment, en savourant la fraîcheur du liquide dans son gosier desséché.

Le Labyrinthe [ L'Épreuve Tome 1 ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant