Chapitre 51

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Alby se dressa si brusquement qu'il renversa sa chaise. Ses yeux injectés de sang étincelaient sous la blancheur de son bandage. Il fit deux pas en avant, comme s'il était sur le point de se jeter sur Thomas.

- Là, tu parles comme un idiot, gronda-t-il en le foudroyant du regard. Ou un traître. Comment veux-tu qu'on te fasse confiance alors que tu as aidé à concevoir cet endroit, et à nous y envoyer ! Si on n'est pas de taille à affronter un Griffeur ici, sur notre terrain, ce n'est pas pour aller les défier tous ensemble dans leur tanière. Qu'est-ce que tu vas encore inventer ?

Thomas était furieux.

- Rien du tout! Pourquoi j'irais inventer une histoire pareille ?

Alby raidit les bras, poings serrés.

- Tu as très bien pu être envoyé ici pour nous éliminer. Pourquoi on te ferait confiance ?

Thomas le fixa avec incrédulité.

- Alby, tu as un problème de mémoire ou quoi ? J'ai risqué ma peau dans le Labyrinthe pour te sauver. Sans moi, tu serais mort !

- Peut-être que c'était une ruse pour gagner notre confiance. Si tu es de mèche avec les tocards qui nous ont envoyés ici,tu n'as rien à craindre des Griffeurs. Peut-être que tu nous as joué la comédie.

La colère de Thomas se changea en pitié. Il y avait quelque chose d'étrange dans le comportement d'Alby.

- Alby, intervint Minho, au grand soulagement de Thomas, c'est la théorie la plus débile que j'aie jamais entendue.

Il a failli se faire tailler en pièces il y a trois jours. Tu crois qu'il jouait la comédie ?

Alby hocha sèchement la tête.

- Peut-être.

- Je l'ai fait dans l'espoir de récupérer suffisamment la mémoire pour nous aider à sortir d'ici, déclara Thomas en mettant dans sa voix toute l'irritation qu'il ressentait. Tu veux que je te montre mes bleus et mes traces de piqûres ?

Alby garda le silence. Il tremblait de rage; il avait les larmes aux yeux, et les veines de son cou saillaient comme des cordes.

- On ne peut pas retourner chez nous ! s'écria-t-il. J'ai vu à quoi ressemblait la vie là-bas. On ne peut pas y retourner !

- Alors, c'est ça ? fit Newt. Tu rigoles, j'espère ?

Alby lui fit face, menaçant, puis il regagna sa chaise où il s'écroula. Il se prit le visage dans les mains avant de fondre en larmes. Thomas n'en revenait pas. L'indomptable chef des blocards pleurait comme un bébé.

- Alby, parle-nous, le pressa Newt. Qu'est-ce que tu as ?

- C'est moi, avoua Alby entre deux sanglots. C'est moi qui l'ai fait.

- Fait quoi ? demanda Newt, aussi perplexe que Thomas.

Alby releva la tête, les joues mouillées de larmes.

- J'ai brûlé les plans. C'est moi. Je me suis cogné la tête contre la table pour vous faire croire que c'était quelqu'un d'autre. J'ai menti, j'ai tout brûlé. C'est moi !

Les matons, sous le choc, échangèrent des regards stupéfaits. Thomas, pour sa part, comprenait: Alby s'était souvenu à quel point sa vie d'avant était horrible, il n'avait pas envie de la retrouver.

- Eh bien, heureusement qu'on les avait cachées, observa Minho le plus tranquillement du monde. Merci pour le conseil que tu nous as donné après ta Transformation quand tu nous as dit de les protéger.

Le Labyrinthe [ L'Épreuve Tome 1 ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant