Chapitre 42

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Minho alluma la lumière. Thomas dut plisser les paupières un instant, le temps que ses yeux s'y habituent. Des ombres menaçantes se découpaient derrière les caisses d'armes disposées par terre et sur la table ; les lames, bâtons et autres ustensiles à l'aspect redoutable semblaient attendre patiemment, prêts à s'animer et à mettre en pièces la première personne assez stupide pour s'approcher. L'odeur de terre humide ne faisait qu'ajouter à l'atmosphère sinistre de la cave.

- Il y a une pièce secrète, là, derrière, expliqua Minho en contournant une étagère dans un coin sombre. On n'était que deux à être au courant.

Thomas entendit un grincement de bois, puis Minho sortit une grosse boîte en carton, qu'il traîna sur le sol.

- J'ai rangé le contenu de chaque coffre dans un carton. Ça fait huit cartons en tout.

- Celui-là correspond à quel secteur ? demanda Thomas en s'agenouillant devant, pressé de se mettre au travail.

- Ouvre-le, tu verras bien : les feuilles sont numérotées.

Thomas ouvrit le carton et découvrit les plans de la section 2 entassés pêle-mêle. Il plongea les mains à l'intérieur et en sortit une brassée.

- D'accord, commença-t-il, vous les avez toujours comparés d'un jour à l'autre, à la recherche d'un schéma qui vous aiderait à localiser la sortie. Tu m'as dit que vous ne saviez pas vraiment ce que vous cherchiez, mais que vous continuiez à les examiner quand même. C'est bien ça ?

Minho acquiesça, les bras croisés, aussi sérieux que si on s'apprêtait à lui révéler le secret de l'immortalité.

- Bon, continua Thomas, et si le déplacement des murs n'avait aucun rapport avec le plan du Labyrinthe ou sa réorganisation ? S'il s'agissait simplement de former des mots ? Des indices, qui nous aideraient à nous échapper ?

Avec un soupir de frustration, Minho désigna les cartes que Thomas tenait à la main.

- Mec, tu as une idée du temps qu'on y a passé ? Tu crois que ça nous aurait échappé si on pouvait y lire des mots ?

- Peut-être que c'est trop difficile à repérer à l'œil nu en les comparant d'un jour à l'autre; ou peut-être qu'il faut regrouper tous les plans d'une même journée ?

Newt rit.

- Tommy,je veux bien reconnaître que je ne suis pas le plus futé du Bloc, mais je ne comprends pas un mot de ce que tu racontes.

Tout en parlant, Thomas continuait à réfléchir intensément. Il sentait que la solution était à portée de main, là, sous ses yeux. Pourtant, il avait beaucoup de mal à la formuler.

- D'accord, d'accord. (Il décida de recommencer depuis le début). Vous avez systématiquement nommé un coureur par section ?

- Oui, répondit Minho, sincèrement intéressé et prêt à comprendre.

- Et ce coureur dessine un nouveau plan chaque jour, qu'il compare aux plans précédents, uniquement pour sa section. Mais supposons qu'il faille comparer les plans de chaque section les uns aux autres, tous les jours ? Et que chaque jour fournisse un indice précis, ou un élément du code ? Est-ce que vous avez déjà comparé les plans des différentes sections ?

Minho se caressa le menton d'un air songeur.

- Oui, plus ou moins. On a essayé de les mettre bout à bout pour voir ce que ça dormait. On a tout essayé.

Thomas s'assit en tailleur et posa la liasse sur ses genoux. Les lignes de la deuxième carte se devinaient par transparence à travers la feuille du dessus. Il sut alors ce qu'il leur restait à faire. Il leva les yeux vers ses camarades.

Le Labyrinthe [ L'Épreuve Tome 1 ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant