Chapitre 1

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Coucou ! J'espère que l'histoire vous plaira, j'essayerai de poster deux chapitres par jour, comme ça l'histoire se terminera vite. Bonne lecture :)
 

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Sa nouvelle vie commença dans le noir complet. Il faisait froid, et l'endroit sentait la poussière et le renfermé.

Il entendit un grincement métallique. Le sol oscilla. Déséquilibré, il tomba puis recula à quatre pattes, la sueur au front malgré la fraîcheur environnante. Ses pieds heurtèrent une paroi de fer qu'il longea jusqu'à un coin. Il s'assit et ramena ses genoux contre lui en espérant que ses yeux s'habitueraient bientôt à l'obscurité.

Tout à coup, le sol s'ébranla et se mit à monter, comme un vieil élévateur dans un puits de mine.

Un fracas de chaînes et de poulies retentit, résonna contre les murs. L'ascenseur obscur se balançait, et le jeune homme fut pris de nausée; l'odeur d'huile chaude n'arrangeait rien. Il aurait voulu pleurer mais il avait les yeux secs ; il ne put que rester là, dans le noir, à patienter.

« Je m'appelle Thomas », se dit-il.

Ce... c'était la seule chose qu'il se rappelait.

Comment était-ce possible? Son cerveau semblait fonctionner, prendre la mesure de la situation. Tout se bousculait dans sa tête : images, souvenirs, détails sur le monde et la manière dont il tournait. Il revit de la neige sur les arbres, une rue jonchée de feuilles mortes, un hamburger qu'il était en train de manger, la lumière pâle de la lune baignant une clairière, un lac dans lequel il nageait, une grande place bruyante avec des centaines de personnes.

Et pourtant il n'aurait pas su dire d'où il venait, ni comment il s'était retrouvé dans cet ascenseur, ni qui étaient ses parents. Il ne se souvenait même pas de son nom de famille.

La cabine continua à monter en se balançant pendant un long moment; Thomas commençait à s'habituer au fracas incessant des chaînes.

Les minutes passaient lentement. Chaque seconde lui semblait une éternité. Mais en se fiant à son instinct, il calcula qu'il montait depuis une demi-heure environ.

Curieusement, son appréhension laissa place à une vive curiosité. Il était impatient d'apprendre où il était et ce qui lui arrivait.

Thomas retourna s'asseoir dans son coin, les bras croisés. Il avait des frissons. La peur le gagnait de nouveau. Son cœur se serra, comme s'il avait voulu se glisser hors de son corps.

- Ohé! Il y a quelqu'un ? hurla-t-il.

Les mots lui arrachaient la gorge.

Un claquement sonore retentit au-dessus de lui. Il leva la tête avec une exclamation de surprise. Une ligne mince apparut dans le plafond et s'élargit sous ses yeux. Quelqu'un ouvrait de force des volets coulissants. La lumière lui fit mal aux yeux; il détourna la tête et se couvrit le visage avec les mains.

Il entendit des voix.

- Visez-moi un peu ce naze.

- Quel âge il peut avoir ?

- On dirait un plonk dans un tee-shirt.

- C'est toi, le plonk, espèce de guignol.

- Dis donc, ça sent les pieds là-dedans !

- J'espère que tu as profité du voyage, le bleu.

- Oui, parce que c'est un aller simple !

Thomas se sentit au bord de la panique. Les voix étaient bizarres, résonnaient curieusement; certains mots lui échappaient - quand ils ne lui étaient pas complètement étrangers. Il plissa les paupières et tourna les yeux vers le plafond. Il ne distingua d'abord que des ombres et bientôt des silhouettes: penchées au-dessus de l'ouverture, elles l'observaient et le montraient du doigt.

D'un coup, les visages se précisèrent : des garçons, certains très jeunes, d'autres plus âgés. Thomas était déconcerté. Ce n'étaient que des gosses. Ses craintes s'apaisèrent en partie, pas assez toutefois pour que les battements de son cœur se calment.

On lui descendit une corde terminée par une boucle. Après une hésitation, Thomas glissa le pied dans la boucle et se laissa hisser dans les airs. Des mains se tendirent pour l'empoigner par ses vêtements et le soulever. Le monde parut tournoyer, se fondre en un tourbillon de visages, de couleurs et de lumière. Des émotions contradictoires lui tordaient les entrailles; il aurait voulu hurler, pleurer et vomir tout à la fois. Les garçons s'étaient tus.

Quelqu'un prit la parole :

- Content de te voir, tocard. Bienvenue au Bloc.

Thomas n'oublierait jamais ces mots.

Le Labyrinthe [ L'Épreuve Tome 1 ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant