Mes 5 frères et moi (tome 1)

Chapitre 3 : Plan de secour ✓

M A S O N

Mon réveil sonne, mais je l'ignore. J'ai encore l'impression d'être en vacances d'été et pourtant non, c'est déjà notre deuxième jour de cours. J'allais me rendormir, lorsqu'un poids énorme s'écrase sur mon ventre, me forçant à me plier en deux.

- Nate ! Tu me fais mal ! je grogne entre mes dents serrées.

- C'est vrai ? me demande-t-il inquiet.

Il est vraiment trop mignon, il me regarde avec ses yeux couleur noisettes et commence à descendre de mon lit en prenant toutes ses précautions pour ne pas me toucher. Je le ramène vers moi d'un seul coup, ce qui le fait rire et j'en profite pour le chatouiller.

- A... Arrête Ma... Mason ! hurle-t-il en rigolant.

- C'est ma vengeance pour m'avoir réveillé !

- Mais grâce à moi tu ne seras pas en retard pour l'école !

J'arrête tous mes gestes et fait semblant de réfléchir.

- Tu n'as pas tort, je concède finalement.

Je ne peux pas lui dire que j'aurais préféré faire la grasse matinée, comment voulez-vous que je le force à aller en cours quand il aura mon âge sinon ?

- Et puis, c'est papa qui m'a dit de te réveiller, ajoute-t-il d'une petite voix.

Pendant un instant, ma respiration se coupe. C'est rare que notre père se décide à bouger de son lit.

- Pourquoi t'a-t-il demandé de me réveiller ?

- Je ne sais pas, j'ai pas compris. Il m'a crié dessus d'aller te réveiller et après il est parti vomir aux toilettes.

Je n'ajoute rien, trop dégoûté du comportement de la personne qui nous sert de figure paternelle. Je déteste que Nate soit obligé de voir cet homme là. Je déteste que mon petit frère n'ait jamais connu l'homme chaleureux et aimant qu'était notre père autrefois. M'enfin, je n'y peux rien. Tout ce que je peux faire, c'est rendre la vie de Nate un peu plus joyeuse.

- Tu sais s'il est toujours debout ? je demande la voix rauque, en essayant de cacher l'appréhension qui monte en moi.

- Non, je crois qu'il s'est enfermé dans sa chambre.

Le soulagement me gagne. Au moins, on n'aura pas à croiser notre père. Moins on le voit, mieux on se porte.

Contrairement au traitement que je réserve à mon paternel, je profite de chaque minutes passées en la présence de mon petit frère car je sais que si notre situation venait à venir aux oreilles de mauvaises personnes, Nate me sera sûrement arraché et envoyé dans une autre famille plus qualifiée pour s'occuper de lui. Je suis peut-être égoïste, mais je sais que lui non plus ne voudrait pas qu'on soit séparés. Je suis le seul qui sache comment le faire rire et reconnaître quand quelque chose ne va pas ou le tracasse. J'écoute attentivement tout ce qu'il me raconte et je suis à ses soins quand il est malade. Une vraie mère poule.

- Bon...habilles-toi et on y va, dis-je en reprenant mes esprits.

Il sort de ma chambre avec un grand sourire et court dans la sienne pour se dépêcher de s'habiller. Vingt minutes plus tard, nous sommes tous les deux prêts à partir. Je prends ma moto, car je sais que Nate adore quand je l'emmène à l'école avec. Les petits sont toujours fascinés à chaque fois qu'ils voient ma bécane et si venir en moto aide mon frère à se faire des amis, alors ça me va. Quand il sera plus grand, je lui apprendrai à conduire et je l'emmènerai sur des circuits.

La route est rapide, on habite à seulement cinq minutes de son école. Je descends de la moto, sous les yeux ébahi des petits, et aide Nate à descendre. Je l'aide ensuite à enlever son casque et lui fais un bisou en lui souhaitant une bonne journée.