Chapitre 38 : La délivrance ✓

1.4K 68 10
                                    

M A S O N 

Un homme en tenue de police tient un fusil à la main et nous observe attentivement. Il fait signe à d'autres personnes de le suivre et trois autres flics débarquent dans la pièce.

- Merde les gars qu'est-ce que vous foutez ? Sortez de là ! nous hurle un policier.

Nous nous relevons lentement, ne comprenant pas ce qui est en train de se passer. Je suis surpris de sentir que mes jambes tremblent légèrement, mais j'arrive néanmoins à me tenir debout et à marcher vers Nate pour le prendre avec moi.

- Nous sommes ici pour vous libérer mais vous n'êtes pas seul alors on ne pourra vous accompagner jusqu'à la sortie. Suivez les gens, ok ? Vous croiserez d'autres policiers sur votre passage qui vous aideront à trouver la sortie. Vous allez y arriver ? Nous demande un flic roux aux yeux marrons.

- Ouais, carrément. Putain les mecs on va enfin sortir ! s'exclame Jayden, après je ne sais combien de temps depuis que nous sommes là !

- Deux mois... souffle le policier.

Alors ça fait deux mois que nous sommes ici ? Je pensais que ça faisait littéralement une éternité.

Sans perdre plus de temps, je presse Nate de sortir le plus vite possible de cet endroit. J'ignore la petite flamme d'espoir qui tente de se frayer un chemin en moi. J'ai beaucoup trop peur que ça ne soit un autre piège ou qu'on ne réussisse jamais à trouver la sortie à temps.

Je remarque que Nate a perdu beaucoup de poids lorsque je lui presse l'épaule pour le guider. Comme nous tous d'ailleurs, mais je m'inquiète particulièrement pour lui. Il est jeune et il n'a pas fini sa croissance, c'est à peine s'il l'a commencé.

Nous sortons tous les six de la pièce par groupe de deux. Je soutiens Nate, Flynn et Jayden se soutiennent et Connor et Jason ferment la marche.

Les policiers nous font signe de les suivre. Le bâtiment est un vrai labyrinthe, tous les couloirs se croisent et se ressemblent, il y a énormément de portes aussi. Tout est conçu pour que l'on s'y perde. À plusieurs reprises, je vois d'autres policiers entrer dans des pièces pour sortir d'autres gamins qui ont l'air terrorisés. Ce qui me choque, c'est qu'il y a des enfants de tous les âges. Dix-sept ans, huit ans, cinq ans, je vois même des nourrissons dans les bras de certains policiers.

Les policiers se dispersent pour aider d'autres personnes. Seul un garde reste avec nous pour nous indiquer le chemin de la sortie. Plus on avance, plus d'autres enfants nous suivent. Ils pleurent, ils sont sales, fatigués, traumatisés, mal nourris, on voit même les os de certains.

Putain, il y a peut-être une cinquantaine de gamins qui nous suivent !

Le policier n'arrête pas de nous presser, mais nous essayons déjà de courir du plus vite que nos jambes le peuvent.

Au bout d'un moment, le policier ouvre une sortie de secours et l'air frais me surprend. J'écarquille les yeux, en seulement deux mois, j'avais oublié quelle était la sensation du vent frais sur le visage. C'est limite si j'en pleurerais.

Il fait nuit. Une vingtaine de véhicules de police encerclent le bâtiment. Il y a des pompiers et des ambulanciers. Des alarmes et des sirènes se font entendre, attirant les personnes qui vivent à proximité.

Lorsque je me retourne, je peux observer le bâtiment dans lequel j'ai été séquestré. Il s'agit d'un vieux bar qui devait fonctionner le jour. À mon avis, nous devions être coincés dans un sous-sol, mais la police nous en dira sûrement plus dans le futur.

Le policier se tourne vers moi :

- Je dois retourner en bas pour aider les derniers gamins, allez voir les médecins.

Mes 5 frères et moi (tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant