Mes 5 frères et moi (tome 1)

Chapitre 25 : Une douceur réconfortante ✓

M A S O N

Nous attendons tous dans une petite pièce. Personne ne parle, chacun reste silencieux. On dirait une salle d'attente de médecin, sauf que les murs sont rouges vifs, et que ça ne sent pas pareil.

Le juge nous a accueilli lorsque nous sommes arrivés et il nous a demandé d'attendre ici il y a maintenant vingt minutes. La tension ne cesse de monter en moi, et ma jambe qui tressaute trahit lourdement mon angoisse. Les muscles de ma mâchoire sont si tendus que j'ai peur de me bloquer la mandibule. Une main se pose sur mon genou et je tourne la tête vers Summer qui s'est assise à mes côtés. Elle se penche vers moi et chuchote pour ne pas que ses frères puissent entendre.

- Tout va bien se passer, tu vas y arriver.

Je lui souris et pose ma main par-dessus la sienne, caressant sa peau douce avec mon pouce. Ses doigts sont congelés alors j'attrape sa main dans la mienne pour les réchauffer. Peut-être que finalement Jason avait raison. Peut-être que j'avais besoin que Summer me rassure. Je la contemple, déjà parce qu'elle est belle mais aussi pour éviter les regards des frères Miller que je sens sur moi.

- Tu crois que papa va être là ?

Je sors de ma rêverie et me tourne vers Nate qui est assis à ma gauche.

- Je ne sais, peut-être.

Je fronce les sourcils, je n'avais même pas réfléchi à cette éventualité.

- Je ne veux pas le voir, me confie mon frère d'une voix emplie de panique.

Je soupire et le prends dans mes bras pour le rassurer.

- S'il est là, tu ne seras pas obligé de le voir ni de lui parler. Je te le promets.

Il acquiesce et plonge sa petite tête dans mon cou. Summer me sourit et je lui sourit en retour.

Le juge entre soudainement dans la pièce, tout sourire, faisant sursauter violemment Flynn qui à son tour fait peur à Jayden. Il jette un regard curieux aux jumeaux avant d'annoncer :

- J'aimerais m'entretenir avec Mason et Nate Di Laurentis.

Je me lève et repose Nate sur ses jambes en lui prenant la main pour qu'il puisse rester à mes côtés mais surtout pour le rassurer, pour lui montrer que je mène la danse et qu'il n'aura qu'à me suivre.

- Monsieur Brodie Miller ? continue le juge.

- Oui ? demande ce dernier en se levant.

- Pourriez-vous venir dans la salle avec ces messieurs ?

Brodie acquiesce, non sans me lancer un regard plein d'incompréhension. Le juge nous emmène dans son bureau, dans lequel se trouvent seulement une table de travail, deux chaises, et des cadres affichant fièrement une panoplie de diplômes.

Il nous invite à nous asseoir et commence sans plus tarder l'entretien.

- Je n'ai pas l'habitude de perdre mon temps, alors je vais aller directement dans le vif du sujet. J'ai cru comprendre que vous ne vouliez plus être à la garde de votre père Monsieur Charles Louis Di Laurentis. Nous allons parler des raisons de cette décision. Pouvez-vous m'expliquer les raisons de cette envie de vous émanciper de votre père ?

Je ne m'attendais pas à ce que se soit aussi dur de parler de lui. J'ai la gorge sèche et les mains moites mais je prend néanmoins une grande respiration avant de me lancer dans mes explications :

- Notre mère nous a abandonnés quand j'avais quatorze et Nate quatre ans. On a jamais su pourquoi elle a pris cette décision et son départ à été très douloureux pour notre père alors...alors il a trouvé refuge dans l'alcool. Au début, il arrivait à contrôler son alcoolisme. Il buvait le soir, décuvait pendant la nuit et s'occupait de moi et Nate la journée. Mais son addiction a fini par avoir raison de lui. Il a arrêté de travailler et il passe désormais toutes ses journées enfermées dans sa chambre à boire et à vomir. J'ai dû très rapidement m'occuper de mon frère.