Chapitre 16 : Bon temps avant la tempête ✓

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S U M M E R

Il est dix-huit heures et j'ai enfin fini les cours. Aujourd'hui, il ne s'est rien passé de spécial. Les cours étaient chiants, les profs aussi, j'ai passé ma journée avec Luna et Casey, Jason m'a embêtée, les jumeaux sont venus me voir pendant un inter-cours et Mason ne m'a pas calculé sauf lors du projet d'anglais ce matin. Bref, journée normale.

Ce soir je ne rentre pas à la maison avec Jason ou avec les jumeaux. Je vais à l'entreprise familiale rejoindre Brodie. Ça fait longtemps que je ne l'ai pas rejoint après les cours. Avant le déménagement, j'allais le voir tous les mardi et jeudi. Parfois, il venait même me chercher directement au lycée pour qu'on puisse rentrer ensemble, mais depuis on n'en a pas reparlé.

L'entreprise se trouve dans la ville voisine, pour y aller je dois prendre les transports en communs. Heureusement, j'arrive à l'arrêt en même temps que le bus donc je n'ai pas besoin d'attendre. Je m'installe dans le fond à côté de la fenêtre. J'ai calculé, normalement j'en ai pour dix minutes de trajet et cinq minutes de marche.

Avant de reprendre l'entreprise, Brodie faisait des études de marketing pour pouvoir travailler dans la boîte de notre père. À la mort de nos parents, il est normal qu'il en ait hérité. Il en aurait été le PDG dans tous les cas un jour ou l'autre.

À vingt ans, il est donc PDG d'une multinationale. Je n'ai jamais vraiment trop compris ce qu'il faisait, mais en gros, je crois qu'il doit s'occuper de contrats et faire implanter nos casinos dans le plus de pays possible. On a au total une cinquantaine de casinos de luxe implantés partout dans le monde. En Angleterre, aux Etats-Unis, à Monaco, en Chine, à Singapour, aux Bahamas etc...

Mes parents ont perdu la vie dans un accident de voiture. Une mort violente qui nous a tous pris par surprise. Le matin, toute notre famille était heureuse, on se préparait pour aller en cours, nous parlions, plaisantions et nos parents nous avaient dit au revoir avant d'aller partir travailler, comme à leur habitude. Brodie, Connor, Jayden et Flynn étaient partis au lycée et moi et Jason au collège sans nous douter un seul instant que deux d'entre nous ne rentreraient jamais le soir.

Je me souviens encore, que ce jour-là, à quatorze heures trente pendant notre cours de français, deux policiers étaient venus dans notre classe pour nous annoncer la nouvelle qui allait changer notre vie à tout jamais. J'étais pétrifiée, il était impossible pour moi de comprendre ce qu'il se passait. Mes parents allaient bien, ils étaient en parfaite santé, ils étaient gentils, adorables, charmants et tout le monde les appréciait. Ils ne pouvaient pas mourir d'un accident de voiture, c'était ridicule. Jason m'avait pris dans ses bras. Il pleurait. Je me souviendrais toujours des regards de pitié de la part des élèves de notre classe qui ne savaient ni quoi dire ni comment réagir. Nous avions fini par prendre nos affaires et partir avec les policiers qui nous avaient ensuite emmenés au lycée voisin où nous attendaient nos frères.

Inutile de préciser que ce jour à été et restera la pire journée de toute notre vie. Aujourd'hui encore, j'ai du mal à penser à mes parents sans me mettre à pleurer.

Je souffle un grand coup et essuie les larmes qui coulent le long de mes joues. je descends au prochain arrêt, il ne faut pas que Brodie me voit dans cet état.

Le bus s'arrête au milieu d'une grande place entourée de plusieurs immeubles qui renferment des bureaux divers et variés. L'entreprise de mon frère aîné est facile à repérer, c'est le plus grand bâtiment et le plus imposant. Mon père disait toujours que pour se démarquer des autres il fallait être visible.

Je zigzague à travers les différentes rues et avenues, slalome entre les différents édifices et arrive devant le building qui appartient à ma famille. Je monte les escaliers qui mènent à l'entrée principale, admirative des lieux. Le bâtiment est immense, il y a des colonnes de marbre de chaque côté de l'entrée, de la même couleur que l'escalier d'un blanc éclatant. Je suis surprise par la propreté des lieux, il n'y a pas un papier ou un mégot qui traîne par terre. Les portes géantes qui ouvrent sur le monde du travail sont en verre teintés.

Mes 5 frères et moi (tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant