Après la soirée qu'Ophélia avait passé chez lui, ils se virent chaque jour après les cours pour poursuivre leur bande-dessinée. Ils se réunissaient au café, à une table discrète dans un recoin pour ne pas être dérangés. Leur rendez-vous quotidien était l'occasion d'assouvir leur besoin de création autour d'un verre, accompagnée d'une bonne dose de convivialité dont Wilhelm se gorgeait avant de rentrer chez lui. Ophélia parvenait à le faire rire et à le détourner de ses soucis. Leurs échanges se poursuivaient par messages, sur tout et sur rien, parfois jusque tard dans la nuit pour des banalités qui lui mettaient du baume au cœur. Un jour, alors qu'il filait après le lycée, Violaine grogna :
- Où est-ce que tu cours encore comme ça Rosenwald ? Depuis quelques jours tu décampes comme si tu avais le diable aux trousses.
- C'est parce qu'il va retrouver Ophhééééllliiaaa, intervint Blaise en prenant une voix aiguë et en battant des cils.
- Ophélia ? répéta Violaine. Pourquoi est-ce qu'il irait la voir ?
- Parce que monsieur est amoureux ! roucoula le dragon.
- Bien sûr que non ! protesta Wilhelm tandis que ses joues le brûlaient. Ophélia est mon amie et nous travaillons sur un projet commun, c'est tout. N'allez pas vous mettre des idées bizarres en tête.
- Ajoute petite devant amie, se moqua Blaise.
- Toi et la sainte-nitouche ? ricana la jeune femme à la veste aubergine. Vous n'allez pas du tout ensemble.
- Parfait parce que nous ne sommes pas en couple ! s'écria Wilhelm. Maintenant excusez-moi mais je dois y aller. Et, au passage : Ophélia n'est pas une sainte-nitouche.
Il s'en alla comme un courant d'air mais entendit Silvana dire :
- Ophélia est gentille, Wilhelm aussi, ça leur fait un point commun. Ils sont mignons tous les deux : ils feraient un beau couple, à mon sens.
Le jeune homme pesta. Ils s'étaient donné le mot, ce n'était pas croyable ! Même Silvana, qui gardait d'ordinaire ses avis pour elle, y allait de son petit commentaire ! Sa vie privée ne concernait que lui, pourquoi est-ce qu'ils tenaient à ajouter leur grain de sel ? Il se rendit au café au pas de course. Il se détendit en avisant Ophélia assise à leur table habituelle. Elle griffonnait déjà sur une feuille vierge, un verre de soda à côté d'elle. Wilhelm se prépara un thé derrière le bar avant de la rejoindre.
Aujourd'hui il y avait peu de clients et Henri n'avait pas besoin d'aide, ce qui lui laissait le champ libre pour progresser dans leur œuvre. Wilhelm travailla les dialogues pendant qu'Ophélia se chargeaient de dessiner les personnages. Alors qu'il remplissait une bulle avec beaucoup de minutie, Thérance posa les mains sur ses épaules. Il sursauta et retira son stylo juste à temps pour éviter une rature monstrueuse.
Wilhelm était content de le voir et ne songea même pas à lui lancer un regard noir pour avoir failli ruiner leur travail. Ces derniers jours, son frère passait de plus en plus de temps chez leurs grands-parents. Il fuyait la maison et surtout le corps statufié de leur père, de plus en plus persuadé qu'il ne se réveillerait jamais. Il cherchait du réconfort dans la demeure aux allures de château dès qu'il avait du temps libre. Parfois il ne rentrait même pas le soir car il dormait chez leurs grands-parents.
Wilhelm s'agaçait souvent de cet abandon : il le vivait comme une infime trahison, pas assez pour le plonger dans une colère noire mais suffisante pour le vexer. Son frère avait besoin de compagnie, de vie. Pour sa part, la présence du seul silence ne le dérangeait pas.
- Devine ce qui arrive bientôt en même temps que les vacances ! s'exclama son jumeau.
- Le repos ? suggéra Wilhelm.
- Non, notre anniversaire imbécile !
Leur anniversaire ! Ça lui était sorti de la tête ! Avec tout ce qui s'était passé ces derniers temps, il avait oublié son propre jour de naissance !
- On va faire une fête du tonnerre ! cria son jumeau en le secouant dans tous les sens. Ça va être génial !
Wilhelm grimaça au mot fête. Il détestait les fêtes. Bruyantes, pleines de monde, où l'alcool devenait synonyme de catastrophe : tout ce qu'il préférait éviter. Thérance l'ébouriffa sans délicatesse et déclara :
- Je sais que tu as horreur de t'amuser mais ça nous fera du bien après...Après ce qui est arrivé à papa et tout le reste.
Contrairement à ce que pensait son jumeau, Wilhelm aimait s'amuser mais pour lui amusement ne rimait pas avec alcool, musique agressive et drague. Thérance continua sans se départir de son enthousiasme :
- Le programme est déjà prévu ! Comme je sais que tu apprécies les festivités calmes tu pourras être avec tes amis le samedi après-midi et moi j'inviterais les miens le soir. Et dimanche, nous le fêterons avec notre famille.
Wilhelm grimaça furieusement. Le mot « famille » lui donnait des aigreurs d'estomac. En dehors de sa tante Lilia et de son oncle Maximilien, qu'il apprenait à apprécier suite à quelques visites de Lilia chez eux depuis la pétrification de leur père en compagnie de son frère sous sa forme de canidé, il n'appréciait pas ses grands-parents. Ils incarnaient tout ce qu'il détestait : la rigidité, l'étroitesse d'esprit, les valeurs d'un autre temps...Mais, bonne nouvelle, cette mésentente était réciproque ! Pour couronner le tout, son frère avait planifié ces événements dans son dos.
- Tu aurais pu m'en parler, grogna-t-il.
- Tu aurais dit non. S'il te plaît, fais ça pour moi. Juste pour une journée, pour quelques heures. Pour qu'on ressemble à une famille, même si c'est loin d'être parfait.
Wilhelm n'avait aucune envie de le faire pour son jumeau ni pour qui que ce soit sur cette planète. Pourtant il acquiesça, touché par les mots de son frère. Thérance sauta de joie et le serra au point de l'étouffer.
- Tu es un frère super ! lança-t-il tout en s'éloignant pour retrouver Henri.
Un rictus tordit la bouche du jeune homme. Il était super uniquement quand son frère estimait qu'il l'était. Le pire, c'est que le compliment de son jumeau lui réchauffa le cœur.
- Je suis invitée, dit Ophélia.
- Oh, fit Wilhelm.
L'idée lui était venu d'inviter la jeune femme l'après-midi mais son frère lui avait coupé l'herbe sous le pied.
- Je peux aussi venir à ta fête, déclara-t-elle. Je suis votre amie à tous les deux.
Il accepta avec un sourire reconnaissant.
Le mercredi précédant le week-end de leur anniversaire, tante Lilia entra dans la maison comme une tempête colorée. Wilhelm était seul ce jour-là. Une fois de plus, Thérance préférait être avec leurs grands-parents, soi-disant pour préparer leur fête d'anniversaire. Il écrivait dans le salon quand sa tante arriva en faisant claquer ses talons contre le sol. Son ample robe bleu océan avec des motifs jaunes et rouges, qui lui arrivait au milieu des mollets, ondulait à chacun de ses pas. Ses talons d'au moins huit centimètres et rouge vif n'étaient pas l'incarnation de la discrétion. Elle portait des anneaux argentés et une multitude de bracelets ornés de pierres de toutes les couleurs.
- Comment va mon neveu préféré ? demanda-t-elle. Pardonne-moi de ne pas être venue plus souvent, surtout avec ce qui vous arrive.
Wilhelm rangea ses feuilles avant que sa tante prenne l'envie de les lire. Il ne lui en voulait pas. Elle leur rendait visite au moins tous les deux jours pour prendre des nouvelles et boire une tasse de café. Une fois sur deux, Maximilien l'accompagnait. Elle avait pourtant déjà assez à faire avec son amante et ce n'est pas en leur rendant visite que Jonas se réveillerait mais elle persistait malgré tout.
Wilhelm la soupçonnait de vouloir lui tenir compagnie pour égayer ses journées et en apprendre plus sur Jonas, Thérance, lui et leurs années passées hors d'Hesse-Cassel. Sa joie de vivre et son humour apportaient une touche de bonne humeur au sein du manoir trop silencieux. Au moins elle se déplaçait, contrairement à leurs grands-parents qui se terraient dans leur château du siècle dernier.
- Est-ce que tu as du temps libre cet après-midi ? l'interrogea-t-elle en s'accoudant au canapé.
- Pourquoi ? demanda-t-il avec suspicion.
- Ne prend pas cet air ! Tu me rappelles ton père. Quand nous étions plus jeunes et que je lui proposais de sortir, il plissait les yeux exactement comme toi. Il pensait toujours que j'allais l'entraîner dans un mauvais coup. Rassure-toi, je veux juste que nous fassions un peu de shopping pour renouveler ta garde-robe avant ton anniversaire.
Pour lui shopping rimait avec supplice : il aimait les magasins autant que les fêtes. Après une heure au milieu des vêtements, une heure de trop selon lui, il finissait immanquablement par avoir la migraine. Sa tante le supplia du regard mais il demeura inflexible jusqu'à ce qu'elle ajoute :
- Nous irons aussi dans les librairies. Je t'achèterais le livre que tu voudras. Peut-être même deux.
Il accepta de se faire corrompre de cette manière et l'accompagna. Sa tante roulait dans une jolie fiat rouge et aimait écouter du rock en tambourinant de ses longs ongles vernis contre le volant. Elle l'entraîna dans de nombreux magasins et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'elle avait l'œil. Elle lui trouva des vêtements comme il les aimait : noirs et sobres. Le costume sombre qu'elle lui proposa d'essayer avait cependant plus d'allure que ses vieux tee-shirts et ses jeans râpés aux genoux, si bien qu'il eut l'impression de porter des nippes.
Ledit costume lui allait comme un gant, à croire qu'on l'avait taillé sur mesure pour lui. En fait, il se trouva presque beau en s'examinant dans la grande glace du magasin. Il se demanda si Ophélia serait de son avis. Sa tante insista pour le lui acheter malgré le prix exorbitant affiché sur l'étiquette, absolument séduite par son allure de « fringuant jeune homme ». Quand ses tempes commencèrent à marteler, sa tante abandonna l'idée de l'habiller et de le pousser vers les cabines d'essayage avec des montagnes de vêtements dans les bras. Elle lui paya une crêpe et ils se promenèrent dans les petites rues pavées.
- Comment se passe le lycée ?
- Bien.
- Tu as des amis ?
- Quelques-uns.
- Ils sont sympas ?
- Plus que ce que leur réputation en dit.
Sa tante rit tout bas avant de mordre dans sa gaufre.
- Jonas était plus bavard dans sa jeunesse, comment a-t-elle.
- Je ne suis pas mon père, répliqua-t-il d'un ton plus cinglant qu'il l'aurait voulu.
- Excuse-moi, dit Lilia après un long silence. Je ne devrais pas te comparer à Jonas mais tu lui ressembles tellement.
- Tout le monde dit que je tiens plutôt de ma mère.
Les yeux bleus de sa tante étincelèrent et elle baissa la voix pour demander :
- Est-ce que tu as résolu le mystère à propos d'elle ?
- Oui. Depuis des semaines.
Elle s'arrêta de marcher. Elle ne s'attendait apparemment pas à une réponse positive.
- Est-ce que tu lui as parlé ? s'enquit-elle presque timidement.
- Oui. C'était tendu au départ puis nous avons trouvé un terrain d'entente. Elle n'est pas si terrible que ça, juste un peu caractérielle. Mais contrairement à ce que Thérance et mon père pensent, elle n'est pas foncièrement mauvaise.
- C'est vrai qu'avant d'avoir vu son vrai visage...Je ne la connaissais pas, je suppose que je te l'ai déjà dit. Mais le jour de son mariage avec ton père, elle était radieuse. Je n'avais jamais vu une femme aussi belle et épanouie. Elle a versé des larmes de bonheur quand ton père lui a passé la bague au doigt. Et après il y a eu toute cette histoire...
Il n'osa pas lui dire que tout rentrerait bientôt dans l'ordre et préféra changer de sujet.
- Pourquoi est-ce que tu as décidé de devenir une femme ?
Sa tante haussa ses sourcils parfaitement dessinés, sans doute déconcertée par sa curiosité à ce sujet. Le reste de leur famille ne devait pas énormément s'intéresser aux raisons qui poussaient Lilia à s'épanouir dans son enveloppe féminine. Wilhelm connaissait une partie de la vérité grâce à ses contes mais il voulait entendre ce que l'intéressée avait à en dire. L'avis de Lilia lui importait plus que les mots qu'il avait couché sur papier.
- Eh bien...Pour être franche je n'ai pas vraiment décidé, du moins pas au début, avoua-t-elle. Quelqu'un m'a ouvert les yeux, un beau jour : ça a été une révélation. Je pense que tu m'aurais détesté si tu m'avais connu avant...ma féminisation, dirons-nous. Je crois que j'éprouvais beaucoup de jalousie pour les autres femmes, accompagnée d'une couche de déni monstrueusement épaisse et de beaucoup de dégoût envers moi-même. Je ne m'en rendais pas compte. Ou plutôt : je ne voulais pas m'en rendre compte. Lorsque j'ai eu mon déclic, quelque chose en moi s'est libéré. C'est comme si je trouvais enfin ma vraie place, mon vrai moi. C'est un peu compliqué à expliquer mais, avant mon changement de sexe, j'avais la sensation de vivre dans le corps d'un étranger. J'étais en décalage avec moi-même et ça me rendait malheureuse sans que je m'en aperçoive, j'étouffais. Même si mes parents désapprouvent celle que je suis devenue, ça m'est égal. Je m'aime enfin et je suis fière d'être une femme, c'est l'essentiel.
Wilhelm termina de manger sa crêpe, suspendu aux lèvres de sa tante. Elle l'impressionnait avec sa franchise et sa facilité à se mettre à nu. Il songeait au mal-être que sa tante ressentait certainement à son âge quand il avisa une chevelure blonde presque platine dans la foule des promeneurs.
Silvana marchait quelques pas devant lui, accrochée au bras d'un jeune homme avec un bonnet couleur crème. Son amie regarda par-dessus son épaule comme si elle avait senti son regard. Ses prunelles glacées se plantèrent dans ses yeux et elle effectua demi-tour pour se planter face à lui, aussi inexpressive et immobile qu'à son habitude. La température baissa avec son arrivée, provoquant un frisson sur les bras de Wilhelm.
Celui qui l'accompagnait lui emboîta le pas. Wilhelm ne s'attendait pas à ce qu'il s'agisse de Philibert, un des amis de son frère. Il en écarquilla presque les yeux car il ne s'attendait pas à le voir, surtout en compagnie de Silvana.
Des mèches châtains rebelles et tordues s'échappaient de sous son bonnet. Il dépassait Wilhelm d'une bonne tête et sa veste en jean peinait à contenir ses épaules larges. Son visage un peu halé ne devait pas être désagréable à regarder d'un point de vue féminin. Un menton un peu carré décoré par une fossette, des lèvres bien dessinées, un nez droit, des yeux retroussés couleur chocolat bordés de cils noirs, une peau dépourvue d'imperfections et des pommettes hautes. Une petite entaille barrait sa joue droite tandis qu'une boucle d'oreille perçait son oreille gauche.
Il salua Wilhelm d'un signe de tête discret tandis que Silvana lançait de son habituelle voix monocorde :
- Toi aussi tu te promènes ?
- Oui, avec ma tante. Nous effectuons des achats pour ce week-end.
Le regard de glace de son amie examina Lilia avec une attention insistante proche de la fascination.
- Elle est belle, lança-t-elle.
- Cette jeune femme est un amour, gloussa l'intéressée que le compliment ravissait à en juger par ses joues roses. Wilhelm, qui est ton adorable amie ?
- Je suis Silvana, une amie du lycée, répondit la concernée à sa place. Et voici Philibert.
Ses yeux furent traversés par une lueur plus chaleureuse quand elle prononça le prénom du jeune homme.
- Nous allons être en retard au cinéma si nous ne nous dépêchons pas, lui rappela gentiment Philibert.
Silvana hocha la tête, de nouveau impassible. Elle adressa un discret signe de la main à Wilhelm en ajoutant presque dans un murmure :
- Ne dis rien aux autres pour Philibert. J'ai hâte d'assister à ton anniversaire. Les esprits m'aident à confectionner ton cadeau, j'espère que tu l'aimeras.
Elle poursuivit sa route au bras de son ami en emportant son aura glacée avec elle. Si Silvana était bien la princesse de glace de ses contes, alors Philibert ne pouvait être personne d'autre que l'archer avec qui elle liait une amitié. À en juger par la façon dont elle tenait son bras et dont lui la regardait, ils commençaient à dépasser le stade de la simple relation amicale. Mais c'était difficile à affirmer avec Silvana, plus ouverte aux morts qu'aux vivants.
Leur relation, plus que cordiale, provoqua une puissante satisfaction chez Wilhelm. L'entente entre les deux camps était possible, pour peu d'accepter de faire un pas vers l'autre. Plus le jeune homme réfléchissait et plus cette histoire de division entre les héros et les antagonistes lui paraissait sotte.
- À quoi tu penses ? s'enquit curieusement sa tante. Tu as l'air songeur.
- À la paix, répondit-il. Tout le monde se bat pour elle alors pourquoi est-ce qu'elle est si fragile ?
- Je suppose que l'humain aime l'ordre autant que le chaos. Aussi longtemps que des gens s'aimeront, d'autres se haïront. C'est presque une loi universelle.
Lilia avait l'air de s'être creusé la tête sur ce sujet, ce qui n'était pas étonnant quand on se rappelait qu'elle fricotait avec une femme du camp opposé au sien. Ses parents ne verraient pas ça d'un bon œil s'ils l'apprenaient. Malheureusement, Wilhelm savait par avance que le secret de sa tante serait dévoilé tôt ou tard car la trame narrative tendait dans cette direction.
Il songeait à ce que sa famille dirait si elle apprenait qu'il était auteur au service des antagonistes quand il passa devant la vitrine d'une papeterie. Il pila d'un coup sec, happé par les cahiers, les stylos et la peinture. Voilà un univers qui lui correspondait plus que les rayons infinis de cintres et de tissus !
- Tu vois quelque chose qui te plaît ? le questionna sa tante.
- Oui mais pas pour moi.
Un joli carnet avec une couverture verte cartonnée qui imitait le cuir des vieux livres attirait son œil. Il entra dans la boutique pour examiner les pages blanches. Ophélia avait presque terminé le sien à force de dessiner les moindres recoins. Un nouveau lui ferait sans doute plaisir. Il décida de le lui acheter avec un critérium. Elle avait un peu retrouvé le sourire depuis que son père avait saccagé leur œuvre mais elle manquait parfois d'entrain. Un petit cadeau ne pourrait que lui remonter le moral et il n'oubliait pas que l'anniversaire de son amie correspondait au sien. Elle ne le fêtait pas mais ce n'était pas une raison pour ne pas lui offrir un présent.
- À qui est-ce que tu vas offrir ça ? À ton frère ?
- Thérance n'aime pas dessiner. Je vais plutôt lui acheter un livre pour cuisiner des plats étranges ou un jeu vidéo. Celui-ci, c'est pour une amie.
- Oh, une amie, fit Lilia en appuyant sur le mot final.
Wilhelm préféra économiser sa salive et laissa sa tante se faire des films. Tout ce qu'il espérait, c'est que ce cadeau ferait plaisir à Ophélia.
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Les contes de Rosenwald
ParanormalWilhelm, un adolescent réservé et passionné par l'écriture de contes, déménage avec son jumeau et son père dans la ville natale de ce dernier, Hesse-Cassel. Bien vite, le jeune homme s'aperçoit que sa famille a de nombreux secrets, dont elle tient à...