Un ange passa dans le tribunal, peut-être même une dizaine.
Puis tout le monde se déchaîna. Thérance se leva pour le rejoindre, imité par son père, Henri, son oncle et sa tante mais les forces de l'ordre les empêchèrent d'approcher. Sa mère reçu un coup de matraque dans l'épaule quand elle amorça un geste. Ses amis criaient tous plus forts les uns que les autres pour savoir comment il allait.
Séraphin exigeait de récupérer son épée, le visage cramoisi. Les parents d'Ophélia lui ordonnaient de rentrer à grands renforts de gestes et de menaces. Les participants au procès parlaient tout haut avec leurs voisins. Les juges hurlaient de faire silence, sans grand succès. Seuls ses grands-parents demeuraient muets, ce dont Wilhelm les remercia.
Sans sa capuche, le bruit ambiant était intolérable. À ses côtés, Ophélia vacilla. Il lui prêta son bras pour qu'elle puisse s'appuyer dessus. Le calme revint doucement et l'un des juges, le troisième avec un faciès de fouine, pensa qu'il était bon de dire :
- Bienvenu parmi nous monsieur Rosenwald. Je conçois que le sort de votre mère vous inquiète mais vous devez vous asseoir avec votre famille et attendre votre tour à la barre si vous désirez vous présentez comme témoin.
Wilhelm le trouva agaçant. En vérité, cet homme se fichait comme de son premier bavoir qu'il soit de retour et ne pensait qu'à se faire mousser auprès de son supérieur grâce à son respect du protocole. Ses pensées venaient à Wilhelm qui lisait en lui comme dans un livre ouvert. Le jeune homme le toisa d'un air mauvais avant de se diriger vers les bancs des accusés.
Il s'arrêta devant sa mère, dont le visage exprimait de la joie à l'état pure en dépit de sa situation. Elle leva les mains vers lui mais un coup de matraque sur les doigts la découragea de faire plus.
L'officier qui venait de la frapper se retrouva suspendu dans les airs, la tête en bas. Sa matraque lui échappa des mains et resta suspendue dans les airs, maintenue par une force invisible, avant de lui donner un coup dans le dos. L'homme poussa un cri d'indignation plutôt que de douleur et Wilhelm pouffa. Sa grand-mère le pointa du doigt avec une expression sévère :
- Wilhelm, repose cet homme à terre ! Tu portes atteinte à un agent des forces de l'ordre !
L'intéressé leva les mains au ciel et prit son air le plus innocent.
- Pour une fois, je n'y suis pour rien.
L'attention convergea vers Ophélia qui assénait un second coup de matraque dans le dos du policier. Alors seulement elle daigna le laisser regagner le sol et, avant qu'il puisse dégainer son arme à feu, elle le figea d'un geste des doigts. Le rire de Wilhelm redoubla d'intensité.
- Tu es mesquine chérie.
- C'est toi qui es trop gentil, répondit Ophélia de sa voix douce. J'ai toujours détesté les abus de pouvoir.
L'aveu de son petit crime laissa tout le monde sans voix. La tendre, la timide, l'effacée Ophélia Close, la conteuse, se rebellait contre son camp pour défendre l'ennemi ? Wilhelm aurait adoré les photographier pour immortaliser leur air médusé.
- Assez jeune fille ! tonna le père d'Ophélia. Je ne sais pas ce qui t'arrive mais il est hors de question que je te laisse déshonorer notre nom !
Alors que sa compagne rendait son paternel muet d'un mouvement agacé de la main, Wilhelm se concentra sur les menottes. Elles absorbaient sa magie et la stockaient. Ils pouvaient essayer de les gaver jusqu'à ce qu'elles explosent mais cette action blesserait ses proches. Il chercha les clés, pendues à la ceinture d'un des policiers. Il les attira à lui sous les exclamations surprises de l'assemblée et commença à libérer les « accusés ».
Les juges et ceux qui se pensaient du côté du bien hurlèrent leur mécontentement et lui ordonnèrent d'arrêter. Étrangement, personne n'essaya de s'interposer. Pas étonnant avec leur entrée fracassante et la petite démonstration de force d'Ophélia.
Wilhelm relâcha tout le monde et sa mère se jeta à son cou. Elle ne pesait pas plus lourd qu'une plume mais sous sa peau tiède il sentit le froid et la dureté de la pierre.
- J'ai pensé que tu ne reviendrais jamais, sanglota-t-elle. Quand ton frère nous a annoncé que tu étais tombé dans la bouche de l'Enfer, j'ai cru que mon cœur allait s'arrêter de battre et que j'allais mourir de douleur. Mais tu es là...
Elle n'avait pas besoin de parler : ses émotions frappaient Wilhelm comme des vagues et menaçaient de le submerger. Les pensées de sa mère se mêlaient aux siennes et il ressentit la détresse dans laquelle sa disparition l'avait plongé.
- Je vais bien maman, ne t'inquiète plus de rien et reste assise. Je m'occupe de cette affaire et ensuite nous rentrons tous à la maison.
Il se tourna vers Blaise, Violaine et Silvana qui l'observaient avec des yeux humides de larmes. Il détestait les moments émotions mais les autorisa à un câlin collectif auquel même Violaine participa. Cette fois, il créa un bouclier mental pour empêcher leurs sentiments et réflexions de se mêler aux siennes.
- Espèce d'imbécile ! gémit Blaise. Je commençais à croire que tu ne referais jamais surface ! Si tu savais comme je me suis inquiété !
- Je demandais tous les jours aux morts si tu les avais rejoints, ajouta Silvana.
- Pour être honnête, j'ai déjà érigé un autel funéraire pour toi dans ma chambre depuis des semaines, confessa Violaine.
Son trio favori lui avait fait défaut dans le puits sans fond et leur bonne humeur lui réchauffa le cœur.
- Pardon pour l'inquiétude. Remonter de la bouche de l'Enfer était plus difficile que d'y descendre !
Il continua son marathon des retrouvailles avec son père, Henri, Lilia et Maximilien. Pendant ce temps, Ophélia gardait un œil sur le tribunal. Les juges marmonnaient entre eux comme des conspirateurs et certains puissants d'Hesse-Cassel lorgnaient la sortie mais ne tentaient rien pour le moment.
Son père le serra à lui en briser des côtes pourtant il ne ressentit qu'une vague pression.
- Tu nous a fait une peur bleue. Ta mère croyait de toutes ses forces que tu étais en vie mais moi...Pardonne-moi, j'ai arrêté d'attendre ton retour après deux semaines seulement !
- Ce n'est rien. J'espère juste que je n'ai pas une pierre tombale à mon nom dans le cimetière.
- Rassure-toi, j'ai dissuadé ton père d'organiser des obsèques, intervint Lilia. Les cercueils vides sont encore plus déprimants que ceux avec un corps. Et puis j'ai pensé que tu ne voudrais pas reposer à côté de notre grand-oncle Bertrand dans le caveau familial. Crois-moi, il n'avait aucun humour et une très mauvaise haleine.
- Merci Lilia. Excuse-moi de t'avoir obligé à revenir, je ne savais pas qu'ils viendraient aussi pour Pandora...
Sa tante secoua la tête avec un sourire malicieux.
- Ne t'excuse pas. Pandora aurait pu fuir mais elle s'est laissé capturer volontairement. Elle m'a dit que ce procès risquait d'être un moment important de notre histoire et qu'elle tenait à être aux premières loges. Maintenant que tu es là, je sais qu'elle ne disait pas ça pour me tranquilliser ! Tu as fait une entrée magistrale.
- Puisque nous abordons le sujet, qu'est-ce que c'est que ces nouveaux dons ? intervint Henri. Tu as des ancêtres ensorceleurs et magiciens mais aucun d'eux n'étaient capables de prouesses comme les tiennes.
- C'est une longue histoire qui n'a rien à voir avec mes ancêtres. Je vous expliquerais tout quand cette affaire sera derrière nous. Pour le moment remercions mes tours de magie : ils gardent nos opposants doux comme des agneaux.
- Pardon de remarquer ce détail plutôt que de te serrer dans mes bras mais est-ce que c'est bien un tatouage que tu as dans le cou ? intervint Maximilien.
Wilhelm acquiesça tandis que son père grondait en croisant les bras :
- Où et quand est-ce que tu as fait ça jeune homme ?
- On dirait une roue, ajouta Henri en l'examinant attentivement.
- Il s'agit d'un morceau de l'histoire que je dois vous raconter tout à l'heure.
Il insista lourdement sur les trois derniers mots, puis se tourna vers la seule personne qui n'osait pas l'approcher. Thérance pleurait avant même de lui adresser la parole. En dépit de son bouclier mental, les émotions de son frère le percutèrent avec la force d'un train. Tant de culpabilité et de tristesse ! Le plus chagrinant restait le dégoût que son jumeau éprouvait envers lui-même.
- Je suis désolé, chuchota Thérance avec un regard vitreux. Ce que j'ai fait...
Wilhelm combla la distance qui les séparait et posa les mains sur les épaules de son frère. Il ne lui en voulait pas. En fait, c'est contre sa propre personne qu'il préférait s'énerver. Comment avait-il pu croire un seul instant que son jumeau allait le jeter sans état d'âme au fond d'un puit magique ?
- Tu n'as rien à te reprocher : c'est moi le plus idiot de nous deux. J'ai voulu jouer au héros et voilà où ça nous a mené. Ne te sens pas coupable, ce n'est pas ta faute si je suis né avec deux pieds gauches. J'ai glissé et j'ai basculé dans le puit, c'est clair ? Tu ne m'as pas poussé.
- Mais ton conte disait...
- Que l'aîné précipitait le cadet dans le puits. Je n'ai jamais précisé comment, même si la formulation laissait sous-entendre que tu étais plus responsable qu'innocent. Je crois que j'ai été trop influencé par certaines visions et par ton comportement pour chercher plus loin. J'ai été aussi aveugle que toi.
- Alors tu ne m'en veux pas ?
Wilhelm fit mine de réfléchir puis dit avec un sourire malicieux :
- Il y a bien quelque chose qui pourrait effacer cette histoire de ma mémoire. Je t'en parlerais tout à l'heure. Pour le moment, j'ai un procès à mener à bien.
Il tourna le dos à sa famille et rejoignit Ophélia. C'est le moment que choisit Séraphin pour passer à l'attaquer. Il bondit, son épée pointée sur le cœur de la jeune femme. Wilhelm agit instinctivement, dans une hâte inquiète.
D'une foulée, il franchit trois mètres et s'empara de Destructrice. La foule poussa une exclamation choquée. Cette fois, il frappa. La lame siffla et Séraphin poussa un hurlement. Sa voix résonna en double dans le silence du tribunal.
Un être inhumain que Wilhelm connaissait déjà émergea de son torse et s'écrasa par terre. Contrairement à leur brève rencontre dans une vision, il possédait des jambes cette fois-ci. Frêle comme une brindille, il s'agita sur le sol de marbre en poussant un hurlement de colère. Ses gesticulations déposèrent des traces sanglantes autour de lui, accompagné de sons peu ragoûtants.
Ses orbites vides se braquèrent sur la foule et Wilhelm compta trois femmes qui s'évanouirent dans l'assistance. Un homme alla même jusqu'à vomir. Il fallait avouer que l'odeur de chair en putréfaction de la créature soulevait le cœur.
Le père de Séraphin se leva, courroucé.
- Qu'avez-vous fait à mon fils ? Si vous l'avez maudit, je vais vous décapiter !
Le vrai Séraphin rampa sur les coudes pour s'éloigner du parasite qui foudroyait les spectateurs du regard. Il se redressa, le souffle court et le teint crayeux.
- Père, tout va bien. Il n'a rien fait de mal, au contraire.
Ses yeux, à présent tous les deux du même bleu clair, se posèrent sur Wilhelm, débordants de gratitude. Séraphin le remercia d'un signe de tête, qu'il lui rendit. Il était temps que quelqu'un intervienne pour lui rendre sa liberté. L'être sans peau, qu'il surnomma Séraphin bis, se redressa. Il pointa un doigt accusateur vers son double qui battait en retraite.
- Tu n'as pas le droit de m'abandonner comme ça ! Nous sommes frères !
Le père de Séraphin perdit toutes ses couleurs et déglutit en prenant conscience de l'identité de cette créature humanoïde. Wilhelm riait en son for intérieur. Voilà ce qui arrivait quand on voulait à tout prix cacher des secrets, surtout de famille.
- Nous étions frères, répliqua le vrai Séraphin. J'étais prêt à tout partager avec toi. Mais j'ai eu peur que tu prennes trop de pouvoir. J'ai mal agi le premier, je le reconnais. Sauf que tu m'as retourné la pareille, en pire. Tu m'as écrasé, tu m'as contraint à vivre dans les tréfonds de mon esprit ! Pourquoi est-ce que tu n'as pas essayé de m'expliquer ? De me convaincre que tu n'étais pas mauvais ?
- Te convaincre ? se moqua son abominable jumeau. Qui se laisserait convaincre par moi ? Je n'étais pas désiré avant même que je naisse, c'est pour ça que notre mère a essayé de me tuer ! Tout le monde ne voit que le mal en moi et toi aussi. Je te croyais différent de tous ces imbéciles sans cervelle qui nous entourent. Ne compte pas sur moi pour te demander pardon dans un torrent de larmes et de supplications.
D'un mouvement si vif que même Wilhelm tarda à réagir, Séraphin bis sauta sur son jumeau. Dans un élan protecteur provoqué par le peu d'instinct paternel qu'il possédait, leur père s'interposa et repoussa l'humanoïde visqueux. Celui-ci émit un sifflement mécontent et recula de quelques pas en déposant des traces de pas écarlates sur le sol.
- Mon très cher père...Je suis ravi que tu puisses enfin me voir. Quel dommage que mère ne soit pas là pour admirer le spectacle ! Après tout, c'est grâce à elle si j'ai cette apparence !
- Tu n'es pas mon fils ! s'exclama le père qui ne s'assumait pas en brandissant son épée.
Séraphin bis esquiva le coup avec un rire gras et s'empara de la première personne qui passait à sa portée : Flore. Contrairement aux autres, la jeune femme n'avait pas reculé.
Ce n'était pas par inconscience mais plutôt par accès de confiance. Wilhelm avait bien remarqué que le danger ne la faisait pas frémir. D'ailleurs, elle ne cria pas quand la main du jumeau démoniaque de Séraphin se referma sur son cou avec un bruit visqueux. Elle contenait à grand-peine le dégoût qui menaçait de la submerger, sans paniquer.
- Si quelqu'un tente un acte héroïque, je lui brise la nuque.
Cette fois Flore perdit un peu de couleur et Blaise jura tout haut. Le dragon trépignait sur place et semblait hésiter entre la colère noire et la peur panique.
- Nous sommes amis, lui rappela Flore avec douceur.
- Amis ? répéta Séraphin bis avec une pointe de moquerie. La semaine dernière peut-être mais plus aujourd'hui. Il a fallu que tu t'entiches de ce dragon, syndrome de Stockholm bonjour ! Il t'a bien eu, ma pauvre.
- Blaise n'est pas comme ça ! Il est...
Son kidnappeur resserra sa prise et lui coupa la respiration.
- Arrête de jacasser, tu veux bien ?
Wilhelm aurait pu intervenir mais il resta sagement à sa place, tout comme Ophélia. Ce n'était pas à eux d'agir, ils le savaient avec une conviction sans faille. L'issue du procès dépendrait en partie de leur passivité à cet instant précis. Un éclair noir jaillit en direction de Séraphin bis qui s'intéressait à la sortie d'un peu trop près. Il l'esquiva et entraîna Flore avec lui.
- Lâche-la si tu ne veux pas que le prochain te touche ! lança Violaine d'un ton autoritaire.
- Ma petite favorite sort les griffes, j'adore. Tu as bien progressé depuis notre première rencontre. J'ai écouté ton précieux conseil mais on dirait que je ne l'ai pas assez bien mis en application.
- Tu as même tout compris de travers. Oublie le peu d'entente qu'il existait entre nous, cadavre ambulant. Tu as blessé mes amis et tu t'attaques à ceux qui leur sont chers : tu ne t'en tireras pas comme ça.
- Qu'est-ce que j'avais dit sur les actes héroïques ? Dommage pour cette pauvre Flore.
Les actions qui se déroulèrent ensuite sont de celles dont on ne comprend pas le déroulement à cause de la rapidité avec laquelle elles s'enchaînent. Pandora frappa dans ses mains et un bâton se matérialisa face à elle. Il flottait à quelques centimètres du sol et l'enchanteresse s'en saisit pour le pointer sur Espérance.
La mère de Wilhelm se volatilisa dans un flash de lumière aveuglante, remplacée par une Flore déboussolée au cou couvert de mucus sanglant. Espérance prit sa place, le cou dans la poigne de Séraphin bis. Le craquement de l'os fit tomber le silence sur la salle.
Wilhelm aurait hurlé comme son père et son frère s'il ne voyait pas la magie de sa mère rayonner et se masser au niveau de sa nuque.
Le jumeau de Séraphin hurla de douleur en tenant son poignet brisé. L'os jaillissait de la chair dans un éclat ivoire, maculé de sang. Il ne remarqua pas tout de suite que le bout de ses doigts se durcissaient et prenaient une couleur grise. La surprise se peignit sur ses traits flasques quand la pierre dévora son poignet cassé.
- Garce ! siffla-t-il à Espérance. Qu'est-ce que tu m'as fait ? Tu m'as...
- Maudit, compléta la mère de Wilhelm. La pierre va te recouvrir et il n'existera pour toi qu'un seul moyen de revoir la lumière du jour.
La malédiction dévorait déjà le torse et les épaules de Séraphin bis quand il demanda d'un ton suppliant :
- Lequel ?
- Apprendre le pardon.
La colère du jumeau de Séraphin se figea dans le granit. Sa statue adoptait une pose en retrait méfiante, son bras blessé légèrement tendu en avant. Jonas se précipita vers sa femme et la prit dans ses bras, pâle comme la mort.
- J'ai cru qu'il t'avait brisé la nuque et que tu allais mourir ! Ne refais plus jamais ça !
- Calme-toi. Tu devrais être le premier à savoir que j'ai la peau dure. Il faut plus que de la force humaine pour me blesser.
Ils se cajolèrent sous le regard de l'assistance qui ne savait plus quoi penser. L'intervention des accusés venaient de refroidir leurs ardeurs vengeresses. Heureusement, ils pouvaient compter sur Grégoire Close pour reprendre le combat.
- Ce qui vient de se produire est une preuve supplémentaire que nous devons nous débarrasser de cette vermine avant qu'elle nous gangrène !
Ses partisans, massés autour de lui, approuvèrent. Wilhelm émit un ricanement sarcastique.
- Vous êtes bien considéré comme un noble dans les contes monsieur Close ? le questionna-t-il.
- Oui et alors ? Cette information n'a rien à voir avec le procès.
- Bien sûr que si. Sinon pourquoi est-ce que je poserais la question ? Si vous êtes un noble c'est bien que vous êtes du côté des justes, des protagonistes, des gentils et de tous ceux qui sont considérés comme les grands héros des contes ?
- Qui est-ce que vous pensez juger aujourd'hui ? Moi ? s'indigna le père d'Ophélia. Sachez que dans ma famille, il n'y a pas une goutte de sang de parias.
- Vous m'en voyez ravi ! Comme ça vous serez le premier, sourit Wilhelm.
- Pardon ?!
Wilhelm ne prêta pas attention à la voix grondante et à l'attitude menaçante de Grégoire Close. Il s'éclaircit la gorge et se plaça face à l'assemblée, les mains dans le dos mais le regard alerte.
- Laissez-moi vous raconter une belle histoire. Ou plus précisément un conte. Je sais que vous en êtes friands et celui-ci est unique. Il est le premier d'une toute nouvelle génération alors j'aimerais avoir toute votre attention. C'est le récit qui marque la fin de votre ère et le début de la nôtre...
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Les contes de Rosenwald
ParanormalWilhelm, un adolescent réservé et passionné par l'écriture de contes, déménage avec son jumeau et son père dans la ville natale de ce dernier, Hesse-Cassel. Bien vite, le jeune homme s'aperçoit que sa famille a de nombreux secrets, dont elle tient à...