Vendredi soir, Wilhelm aida de nouveau Henri au café. Depuis sa visite à la bibliothèque, il était moins agité par ses réflexions intérieures. Grâce à ses découvertes, bien qu'un peu minces, sur les Grandes Roues ou à son duo artistique fusionnel avec Ophélia, il ne saurait le dire. Toujours est-il qu'il n'avait pas bronché lorsqu'on avait réclamé son aide. Thérance se trouvait là aussi mais il prenait un verre en compagnie de ses amis de Jean de la Fontaine. La bande était au grand complet. Wilhelm salua Ophélia mais ignora royalement tous les autres. Il laissa Henri prendre leur commande, la préparer et la leur apporter.
- Tu n'as pas l'air de beaucoup les apprécier, remarqua le vieil homme.
- Je ne connais pas la grande majorité d'entre eux. Tout ce que je sais c'est qu'Ophélia est une fille bien, Séraphin un imbécile fini dont il vaut mieux rester à l'écart et les autres me laissent froids.
Comme toujours Henri n'essaya pas de le faire changer d'avis. Alors que Wilhelm préparait un café, le carillon à l'entrée teinta et une voix bien connue lui lança :
- Serveur, une menthe bien fraîche !
Blaise se hissa sur un siège au comptoir.
- Tu n'es pas avec les filles ? s'étonna Wilhelm.
- Non. Violaine avait des devoirs en retard et Silvana est encore partie se promener je ne sais où dans les environs, sans doute dans un cimetière. C'est sa manie à elle, un peu glauque quand on ne la connaît pas. Pourtant, je t'assure que c'est moins effrayant que de la voir parler seule ou fixer un point dans le vide comme si quelqu'un se tenait là !
Le jeune homme fit mine d'ignorer cette dernière remarque. À en juger par le passé de la jeune fille, ça n'avait rien de bien étonnant : elle aimait naturellement les lieux où reposaient les morts et sa magie lui conférait le talent de les voir et les entendre. Elle vivait à la frontière de deux mondes diamétralement opposés. Wilhelm admirait son aisance à concilier les deux malgré les petites bizarreries de la jeune femme aussi froide que l'hiver. Il servit le café à un homme chauve avec des cornes de bouc et prépara la commande de son ami tandis que celui-ci disait :
- Il y a quelque chose que je n'ai absolument pas compris en français tout à l'heure. Je sais que c'est ta matière préférée et que tu as toujours des notes excellentes alors est-ce que tu peux m'aider ? Parce que je patauge.
Wilhelm consulta Henri du regard. Le vieil homme acquiesça avec un sourire d'assentiment. Il quitta le comptoir et s'installa à côté de son ami. La leçon portait sur les différents types de compléments d'objets. Rien de très compliqué, surtout à leur niveau, et pourtant Blaise ne cessait de s'emmêler les pinceaux. Wilhelm lui expliquait pour la dixième fois quand quelqu'un s'installa sur le siège à côté de lui. Il tourna la tête vers Ophélia qui lui offrit un grand sourire auquel il répondit avec une spontanéité surprenante venant de lui.
- Salut. Je vous dérange ?
Blaise commença à dire « oui » avec mauvaise humeur mais Wilhelm l'interrompit :
- Pas du tout. J'aidais Blaise à réviser.
- Serveur, professeur, tu fais tout à la fois !
- Tu as oublié d'ajouter poseur professionnel à ta disposition.
Sa plaisanterie la fit rire et il sourit avant d'éclater de rire à son tour. Blaise lui tapota l'épaule et lui chuchota à l'oreille :
- Je rêve ou tu flirtes ?
Wilhelm rougit. Qu'est-ce qu'il allait chercher ? Ça ne ressemblait pas le moins du monde à un flirt ! Pourquoi Blaise envisageait-il tout en termes de séduction ?
- Nous discutons juste. Tu sais, cette interaction sociale entre deux personnes qui consiste à articuler des sons avec la bouche pour échanger des propos ? C'est le miracle auquel tu assistes.
- Tu m'en diras tant...Et poseur professionnel ? C'est quoi cette histoire ?
- Je t'expliquerais plus tard. Pour l'instant, concentre-toi sur ta leçon.
Blaise eut une moue amusée mais obéit en se gardant de répliquer alors qu'il en mourrait d'envie. Wilhelm le soupçonna de tourner une oreille attentive dans leur direction.
- Pourquoi tu n'es plus avec les autres ? demanda-t-il à Ophélia.
- Ils jouent au baby-foot. Ce n'est pas un jeu qui m'intéresse beaucoup et au-delà de quatre joueurs, ça devient compliqué de jouer sans gêner les autres. J'ai préféré m'éclipser.
Une brève inspection vers le baby-foot confirma ce qu'elle disait à Wilhelm. Son frère jouait avec son ami châtain dont il ignorait toujours le prénom contre Séraphin et la seconde fille du groupe dont il ne savait rien non plus. Blaise aussi leur jeta un regard et grimaça.
- Toujours là pour se rappeler à mon bon souvenir ceux-là...
- Du calme, ils ne font que s'amuser.
- Je n'ai rien contre ton frère ou Philibert. En revanche la simple vision de Séraphin ou de Flore me donne l'envie de m'arracher les yeux. J'ai de l'urticaire rien que lorsque le son de leur voix heurte mes tympans délicats.
La haine qui perçait dans sa voix surprit Wilhelm. Qu'il n'aime pas Séraphin, il pouvait tout à fait le concevoir. Mais la jeune femme à ses côtés ?
- C'est à cause d'eux si j'en suis ici aujourd'hui. Condamné à demeurer sous cette forme et loin de chez moi...murmura Blaise d'un ton amer.
La lumière se fit dans l'esprit du jeune homme. Le lien entre son ami et le duo lui apparut clairement. La jeune femme, Flore, n'était autre que celle pour qui il avait accepté de sacrifier la fleur qu'il gardait, soit sa raison de vivre ! En toute logique, Séraphin devait être le fameux chevalier qui était venu chercher la captive avant de tendre un piège sadique au dragon afin de le priver de sa véritable apparence !
Pas étonnant que Blaise les haïsse du plus profond de son cœur ! À cause d'eux, il avait tout perdu : son trésor, son foyer, son identité. À sa place Wilhelm ne serait pas si serein, assis à un bar pour siroter un verre en les regardant de loin. La maîtrise du dragon l'impressionnait. Et c'est lui qu'on osait le traiter de danger, de monstre ? À nouveau, un puissant sentiment d'injustice balaya tout le reste, sauf qu'il ne pouvait pas lutter contre un système vieux d'un siècle et demi. Ophélia dévisagea le jeune homme aux cheveux bleus avec inquiétude. Celui-ci lui lança :
- Quoi ? T'as jamais vu quelqu'un au fond du trou ? Ils font trop de bruit, je vais réviser plus loin.
Il ramassa ses affaires et battit en retraite dans le fond du café.
- Il n'a pas l'air d'aller bien, fit remarquer Ophélia.
Quoi de plus normal ? C'était courageux de sa part de rester dans la même pièce qu'eux sans faire de vagues alors qu'ils riaient en étalant leur bonheur sous son nez. Des deux fautifs, Flore était la moins à blâmer même si elle avait une part de responsabilité dans le malheur de Blaise.
Ses longs cheveux blond clair et lisses lui arrivaient au milieu du dos et elle avait tressé certaines mèches en couronne autour de son crâne. Son visage ovale délicat ressemblait à celui d'une poupée. Ses grands yeux noisette bordés de longs cils clairs confirmaient cette impression, tout comme sa bouche rieuse en forme de cœur ou son nez rond et fin. Sa silhouette frêle et sa taille moyenne ajoutait davantage de délicatesse à son physique. Aucun doute : elle ne pouvait être qu'une noble demoiselle pétrie de toutes les bonnes qualités d'un tel personnage.
Elle quitta la partie de baby-foot pour aller récupérer son verre, resté à la table du fond. Elle passa devant Blaise qui fit mine de ne pas le remarquer, les yeux rivés sur son cahier de français. En revanche, Flore ralentit un instant en passant à son niveau, hésitante. Elle semblait sur le point de lui dire quelque chose mais se ravisa et reprit son chemin en baissant la tête. C'est quand elle repassa devant lui que les choses se gâtèrent.
Perdue dans l'observation de Blaise, dont l'imitation de l'étudiant concentré dupait presque Wilhelm, elle s'emmêla les pieds et chuta tête la première vers le carrelage. C'était sans compter sur les réflexes surhumains du dragon, qui bondit pour la rattraper. Flore lâcha son verre en poussant une exclamation surprise tandis que Blaise ceinturait sa taille. Il se fracassa sur le sol avec un bruit assourdissant. Les clients prêtèrent attention l'accident quelques instants mais, en constatant que les dégâts étaient limités et que personne n'était blessé, ils retournèrent à leurs occupations.
Blaise redressa Flore, qui n'osait pas bouger dans ses bras. Elle le fixait avec des yeux agrandis par la surprise et ce qui ressemblait à de la frayeur, comme une proie prise au piège par un prédateur trois fois plus gros qu'elle.
- Ça va ? lui demanda le jeune homme. Tu n'es pas blessée ?
Wilhelm prit conscience de la générosité de son ami lorsqu'il posa cette question à Flore. Cette personne lui avait arraché tant de choses et pourtant il l'aidait une fois de plus, par altruisme ! Elle acquiesça. Blaise se pencha et commença à ramasser les morceaux du verre brisé, en silence. Elle l'imita et, alors que Wilhelm attrapait le balai pour leur épargner des efforts inutiles, Séraphin tonna :
- Qu'est-ce qu'il a encore fait ?
Il arrivait escorté de son petit groupe à hauteur de Blaise, les bras croisés, à la manière d'un roi entouré par sa cour. Il toisa le jeune homme aux cheveux bleus avec suffisance. Blaise demeura imperturbable, même s'il se raidit. Il ne répliqua pas et se concentra sur la collecte des éclats de verre.
- Ce n'est rien, lui assura Flore. Il m'a empêché de tomber et il m'aide à ramasser les dégâts que j'ai causé avec ma maladresse. Tout va bien.
Elle aurait pu parler à un sourd. Séraphin l'ignora superbement et leva le menton de manière hautaine. Wilhelm se renfrogna en sentant venir l'orage.
- Tu y es pour quelque chose, pas vrai ? Elle passe à côté de toi et elle tombe comme par hasard ? Tu ne l'as pas assez ennuyé comme ça par le passé ?
Blaise lui envoya un regard noir et se redressa de toute sa hauteur. Il dépassait Séraphin de quelques bons centimètres. À la place du blondinet prétentieux, Wilhelm n'aurait pas joué au défenseur d'une justice imaginaire bien longtemps. La colère couvait dans le regard couleur vieil or du dragon mais il répondit avec une neutralité prodigieuse :
- Arrête de voir le mal partout. Je n'ai rien à voir dans sa chute, c'est clair ? J'étais au mauvais endroit, au mauvais moment.
- Laisse-moi rire, dit Séraphin en posant la main sur la garde de son épée.
Flore s'interposa entre eux et dit à son ami blond avec une voix qui se voulait apaisante :
- Il n'y est pour rien, ce n'est qu'un accident. Ramassons les dégâts et oublions ça. Ce n'est pas la peine de nous donner en spectacle.
Le jeune homme aux yeux vairons repoussa doucement Flore sur le côté et lui dit avec une gentillesse qui ne lui ressemblait pas :
- Tu es trop douce. Ne t'en fais pas pour moi, je sais comment gérer ça.
Wilhelm se planta face à lui, armé de son balai.
- Pas de bagarre dans le café. Si tu persistes à vouloir t'en prendre à Blaise, je vais devoir te demander de partir.
- Tiens, tiens, Wilhelm le serveur vient me faire la leçon.
Le jeune homme ouvrit les vannes, énervé par le manque de savoir-vivre de Séraphin et désireux de lui infliger une leçon dont il se souviendrait :
- Si j'étais toi je ne ferais pas trop le fier. Contrairement à toi, je n'ai pas à vivre comme un parasite et à me cacher. Le jour où tu seras découvert la chute sera dure, je peux te le promettre.
Le visage de Séraphin perdit toute sa couleur pour se parer d'une teinte cendreuse. Il bondit à une vitesse fulgurante vers Wilhelm, qui n'arriva pas à l'esquiver. Ils chutèrent au milieu des bris de verre. L'un d'eux s'enfonça dans l'avant-bras de Wilhelm et il poussa un grognement de douleur. Il empoigna Séraphin par les épaules tandis que celui-ci levait le poing, prêt à l'abattre sur son visage. Ses traits déformés par la fureur et une sorte de joie malsaine firent craindre le pire à Wilhelm mais Blaise bloqua le bras de Séraphin. Celui-ci se retourna avec une grimace de dégoût et tira son épée hors de son fourreau sans hésiter.
- Non ! hurla Flore en s'interposant entre lui et le dragon.
- Pousse toi ! rugit Séraphin en l'écartant sans ménagement.
Déséquilibrée, elle chuta à son tour, juste à côté de Wilhelm et au beau milieu des éclats de verre. Elle s'entailla les paumes et cria autant de douleur que de surprise. Ce qui perla de ses plaies avait la consistance du sang mais la couleur de l'or en fusion. L'agressivité dans l'air augmenta d'un cran.
- Regarde ce que tu m'as fait faire ! cria Séraphin à Blaise.
- Tu es vraiment taré ! répliqua celui-ci, à présent fou de rage.
Thérance et son ami Philibert s'interposèrent pour les empêcher de se battre sous les yeux des clients qui murmuraient entre eux en les regardant du coin de l'œil. Henri se précipita vers leur groupe pour mettre un terme aux hostilités. Wilhelm aida Flore à se relever. Elle tremblait et ses yeux brillaient de larmes. Il soupçonnait que la douleur n'en était pas la seule cause. Il attrapa les mains de la jeune femme avec délicatesse pour les examiner.
C'est alors que sa vision se brouilla et qu'une faiblesse générale s'empara de tout son corps. Il vacilla sur ses jambes et songea « non, pas maintenant !». Il bascula sur le côté avant de pouvoir dire quoique ce soit. Il entendit vaguement un cri, puis plus rien.
Contrairement aux fois précédentes, il ne se retrouva pas dans l'étrange espace noir. Aucune silhouette encapuchonnée ne l'attendait non plus. Il se tenait au cœur d'une magnifique clairière et il insistait sur le magnifique. Outre le ciel bleu et le soleil radieux, des centaines de fleurs d'un bleu familier naissaient à ses pieds. Il y avait aussi des boutons d'or, des pâquerettes et d'autres végétaux que Wilhelm connaissait de vue.
Le plus impressionnant demeurait le chêne noueux entouré de coquelicots d'un rouge sanglant qui se plaisaient à l'ombre des branches. Il était gigantesque, d'une taille hallucinante. Wilhelm se demanda s'il n'avait pas rapetissé dans sa vision pour le voir si haut. Son instinct lui souffla que l'arbre était vieux, sans qu'il sache exactement pourquoi. La clairière débordait d'une vitalité si énergisante qu'il en vint à douter de son rêve. Sa force se ressentait jusque dans l'air à l'odeur de sous-bois, d'herbe tendre et de pollen. Il percevait presque une pulsation sous ses pieds, comme une respiration ou un battement de cœur originaire des tréfonds de la terre. Le ramage vert du chêne se balançait sous la brise avec indolence. Des oiseaux gazouillaient à la cime, invisibles à ses yeux.
Alors qu'il examinait les lieux, Wilhelm se rendit compte qu'il n'était pas seul. Flore et Blaise se trouvaient là aussi. Il les appela mais ils l'ignorèrent. Il s'approcha sans qu'ils remarquent sa présence alors qu'il n'était qu'à quelques centimètres d'eux. Comme les fleurs ou le chêne, ils faisaient partie de sa vision.
- Tu ne devrais pas revenir ici, dit Blaise avec mauvaise humeur.
- Je te le dois bien. Notre arrangement...Je n'aurais jamais dû le rompre. C'est ma faute si tu souffres.
- Non. C'est de celle de Séraphin. Toi...C'était à prévoir que tu voudrais revoir tes parents. Une fille de bonne famille qui vient vivre dans une forêt avec un monstre, ça ne fonctionne pas.
- Pas un monstre, un dragon. C'est différent, rectifia Flore.
- Peu importe. C'est fini maintenant. Reviens ici si tu veux pour maintenir le chêne en vie mais nous ne pourrons pas ranimer le reste de la forêt si ta présence n'est pas permanente.
- Je suis prête à revenir vivre ici, déclara Flore. Avec ton aide, nous rendrons la vie à la forêt.
- Ne sois pas stupide, grogna Blaise.
- Je suis sérieuse.
Elle leva la main et effleura les cornes du dragon avec des doigts tremblants mais une expression proche de la fascination. Blaise tressaillit comme si un courant électrique venait de le parcourir. Il amorça un mouvement pour repousser ses doigts qui descendaient le long de sa tempe mais abandonna quand la caresse se poursuivit sur sa joue.
- Qu'est-ce que tu fais ? demanda-t-il d'une voix plus rauque.
Flore ne répondit pas. Peut-être qu'elle ne savait pas plus que lui. Elle avança d'un pas et se blottit contre le jeune homme. Wilhelm demeura aussi interdit que son ami. Blaise referma timidement les bras autour de la jeune femme et se détendit au fur et à mesure de leur étreinte. Il baissa la tête vers Flore qui la releva au même moment. Ils échangèrent un long regard qui provoqua des frissons chez Wilhelm et leurs lèvres se rencontrèrent.
Qui embrassa l'autre le premier ? Mystère : Wilhelm était trop stupéfait pour prêter attention à ce détail. Flore et Blaise ? Ensemble ? Était-ce une invention de son imagination fertile ? Une vision du futur ? Il se voilait la face. Ce qui se déroulait sous ses yeux ne correspondait qu'à une seule chose, il le ressentait au plus profond de lui.
Le paysage commença à s'estomper et à s'obscurcir. Il n'y avait plus que Blaise et Flore qui s'embrassaient de plus en plus passionnément, sans se lâcher. Wilhelm entendit derrière lui un bruit sourd et mécanique, une sorte de clung, tung, clung régulier, comme des rouages. Il essaya de se retourner mais son corps refusa d'obéir, ses pieds étaient enracinés. Face à lui, le couple s'évapora en fumée. L'homme à la cape se présenta, fidèle à ses habitudes, le visage masqué par sa capuche.
- Il est temps, dit-il avec autorité.
Wilhelm dégringola dans le vide avant de pouvoir l'interroger. Cette fois il tournoya de longues minutes dans cet espace infini. Il percevait des sons qui provenaient de toutes les directions sans parvenir à identifier quelque chose de concret. Il ouvrit les yeux au moment de ce que son cerveau interprétait comme l'impact.
Il se redressa avec une inspiration étranglée, déboussolé, et provoqua un sursaut chez tous ceux qui l'entouraient. Il passa la main sur son front moite. Dans sa cage thoracique, son cœur cognait sourdement. Ses yeux se posèrent sur Blaise et Flore dans l'assistance. Pour le moment, le dragon détestait la noble demoiselle et la noble demoiselle avait peur du dragon mais un beau jour....Ou peut-être déjà...
- Will, tu vas bien ? le questionna Henri.
Il se détourna du futur couple et répondit :
- Oui, je dois juste reprendre mes esprits.
Ophélia l'aida à se relever et Thérance lui donna un verre d'eau. Il le but d'une traite, pensif. Une part de lui était restée dans la clairière, en compagnie d'un couple qui, dans le présent, ignorait encore qu'il s'aimait.
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Les contes de Rosenwald
ParanormalWilhelm, un adolescent réservé et passionné par l'écriture de contes, déménage avec son jumeau et son père dans la ville natale de ce dernier, Hesse-Cassel. Bien vite, le jeune homme s'aperçoit que sa famille a de nombreux secrets, dont elle tient à...