𝐏𝐈𝐄𝐂𝐄 |ᴄʟ|

:: [23] ∾

Changbin se dirigeait vers une table pour attendre Felix à qui il restait une heure de cours. Lui, avait fini sa journée et comme promis, il devait l'attendre pour le raccompagner chez lui. Mais alors que le noiraud déverrouillait son téléphone, il vit un message de sa mère. Il fronça les sourcils, étant étonné puisqu'elle n'avait pas l'habitude de lui envoyer de message, surtout alors qu'il allait rentrer chez lui. Il cliqua finalement sur la notification et lut le message.

Maman
Changbin, rentre dès la fin de ton dernier cours. C'est urgent.
14:57

Changbin
C'est pas grave si je ramène Felix avant ? Il termine dans une heure.
15:16

Maman
Rentre maintenant.
15:18

Le noiraud leva les yeux au ciel. Il se dépêcha de rejoindre sa voiture en se disant que plus vite ça irait, plus vite il serait prêt pour aller chercher son meilleur ami. Juste avant de partir, il envoya un message au blond, lui signalant que sa mère l'avait appelé en urgence et que si elle ne l'avait pas tué pour ne pas être resté dimanche, il reviendrait le chercher. Il conduisit calmement jusque chez lui mais une boule de stress se formait petit à petit dans son ventre. Il tapotait nerveusement le volant de ses doigts, priant pour que ce ne soit pas long.

En arrivant, il n'eut que le temps de se déchausser. Sa mère prit avec force son poignet et le fit s'assoir à la table de la salle à manger, en face d'elle et son mari. Le noiraud n'avait même pas eu le temps de retirer son manteau. Cela ne signalait rien de bon.

- Changbin il faut que l'on parle. annonça son père.

- Ça j'avais bien compris...

- Ce n'est plus possible, tu as beaucoup trop changé. commença la seule femme présente dans la pièce. Tu ne restes plus le dimanche pour le repas de famille alors qu'habituellement tu ne te serais jamais permis de partir, tu rates plusieurs cours et tu passes tout ton temps à sortir avec tes amis. Je te vois rarement travailler. Le jeune homme souffla, il avait l'habitude que sa mère lui passe un savon. Alors ton père et moi- Le plus âgé racla sa gorge. Ou plutôt moi seule, j'ai décidé que tu ne verrais plus ton ami Felix. Changbin écarquilla les yeux et se leva.

- Hein !!?

- Tu as très bien compris. Tu couperas tout contact avec lui et je le vérifierais.

- Mais il n'a rien à voir avec ce que j'ai fait.

- Changbin ne me prend pas pour une idiote. Ton père ne voulait pas que j'en parle mais s'en est trop. Tu devrais déjà être content que l'on ne te vire pas de la maison car tu es la honte de la famille. Le noiraud entrouvrit sa bouche, sidéré. Nous ne sommes pas sourds, on vous a entendu Felix et toi. Si seulement j'avais su plus tôt que lorsque ton père et moi partions, tu l'invitais pour faire ce genre de chose. J'imagine que ce n'est pas mieux quand c'est toi qui vas chez lui. Heureusement maintenant c'est fini.

- Et moi si je savais que j'avais des parents homophobes comme vous, je serais parti depuis longtemps !

- Stop ! Tu n'as rien à dire. Ici c'est nous que tu écoutes. Tu es peut-être majeur mais tu n'as pas de maison et pas d'argent. Alors si ça te chante va vivre chez ton homosexuel et débrouille-toi pour te trouver un travail et payer avec lui le salaire, la nourriture, l'eau, le gaz. Tu sais très bien que tu n'y arriverais pas. Alors tu fais ce que je te dis, point.

- Tu es la pire mère que j'aurais pu avoir. Quel plaisir prends-tu à me faire ça ? Ça te réjouit de m'enlever ce qu'il y a de plus chère à mes yeux ? Et toi papa, pourquoi est-ce qu'il faut toujours que tu ne dises rien !? Le susnommé papa baissa ses yeux empathiques, gardant son expression neutre.