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 Elio était dans une nouvelle fac, en étude de lettre, il venait de l'intégrer en cours d'année, et pourtant, il aurait voulu être partout sauf ici.

Il avait l'impression de revenir à la case départ, pas d'ami, pas de vie, pas de joie, rien d'autre que de la morosité et une envie de tout foutre en l'air.

Il n'avait jamais été quelqu'un qui allait vers les autres, il ne savait pas comment parler aux gens qu'il ne connaissait pas. Il avait toujours été seul, ça ne l'avait pas vraiment dérangé jusque-là. Bien qu'il fût toujours triste, toujours sur le point de pleurer en voyant toutes ses personnes rirent entres elles. Et lui, lui il n'était même pas capable de dire un « bonjour » sans bégayer.

Tout cela avait semblé prendre fin lorsque qu'une main avait attrapé la sienne au coin d'un couloir, jusqu'à ce qu'on le regarde avec un sourire tendre en lui demandant pourquoi il souriait alors qu'il avait tant envie de pleurer.

Ce jour-là, Adam l'avait en quelque sorte sauvé. Il avait pleuré dans ses bras comme il ne l'avait jamais fait avant, puis, il l'avait évité.

Pendant de longues semaines, il avait tout fait pour ne pas recroiser le grand qui pourtant le cherchait.

Sa main venait cueillir la sienne à chaque fois, toujours le même sourire, l'hypnotisant à chaque fois, lui demandant d'arrêter de fuir.

Il l'avait écouté. Ne le fuyant plus, le cherchant presque lui aussi.

Il avait l'impression que c'était mal, ses parents ne voulaient pas ça, il ne voulait pas qu'il puisse aimer un garçon. Mais lui, lui il ne s'était jamais senti aussi heureux depuis qu'il connaissait quelqu'un. Le premier qui ne se moquait pas de lui dès qu'il rougissait en parlant, se rendant compte que tout le monde l'écoutait. Le premier qui l'avait encouragé à s'exprimer même quand il bégayait. Le premier qui l'avait aimé.

Il ne pensait qu'à ça depuis qu'il était arrivé dans cette ville si loin de lui, ne suivant même pas les cours, faisant juste acte de présence dans les amphithéâtres, restant allongé dans son lit lorsqu'il était dans sa chambre, chez sa grand-mère. N'attendant qu'une chose : que ses parents lui permettent de revenir, qu'ils se rendent compte de leur erreur.

Ce n'était pas arrivé, et les jours semblaient de plus en plus longs et sombres chaque jour. Lorsqu'il sortit de son dernier cours de la matinée, sa main fut attrapée brusquement, le ramenant à la réalité, mais surtout, le faisant espérer.

— Eh fait gaffe tu vas te bouffer la porte.

Son regard se décomposa lorsqu'il se rendit compte que ce n'était pas Adam, mais juste un petit rouquin qui venait de le retenir de justesse.

— Hein ? Il se tourna, se trouvant à quelques centimètres de la porte. Ah oui. Merci. Il bredouilla, incapable de réfléchir correctement.

— T'es nouveau ?

— Euh- Je... Oui.

— Tu t'appelles comment ?

— E-Elio.

Cet inconnu lui sourit, ne se moquant pas de lui et de son incapacité à aligner deux mots.

— Moi c'est Orion. Vient, reste pas manger seul.

Il le tira derrière lui, l'emmenant vers la cafétéria en attrapant son autre main, se rendant compte qu'il avait un bandage à l'une, il ne se rendit même pas compte que le blond s'était mis à pleurer en fixant son dos.

C'était le second à prendre sa main pour le sortir de la solitude.

Ils traversèrent l'université sans se regarder, Orion ne voyant toujours pas qu'avec juste quelques mots, il venait de lui redonner espoir.

Ce n'est que lorsqu'ils arrivèrent à une table où se trouvait déjà deux garçons qu'il se rendit compte que le blond pleurait, lorsque l'un d'eux cria presque.

— Putain mais Orion qu'est-ce que t'as foutu encore ?!

— Hein ? Bah- Il se tourna vers le blond, écarquillant les yeux en le voyant en larmes. Merde Elio ça va ? Je t'ai fait mal ?

— Mais non mais- C'est parce que t'es gentil...

Il s'attendait à ce qu'il se mette à rire, qu'il lui dise qu'il n'était pas bien. Au lieu de ça, il le prit dans ses bras.

— Eh mais c'est normal que je sois gentil avec toi. Dis le si tu veux que je te cris dessus hein, ça ira plus vite.

Elio rit.

Son premier rire depuis qu'il avait retiré Adam de sa vie.

Il lui manquait tant.

Il n'était plus là.

Qu'est-ce qu'il dirait s'il voyait qu'on venait à nouveau de lui tendre la main pour le sortir de là ? Est-ce qu'il serait fier de voir qu'il n'avait pas couru dans le sens inverse pour fuir ?

Sûrement. Pourtant, Elio ne pouvait pas en être satisfait, parce que ce n'était pas cette main qu'il voulait autour de la sienne. 

✽ͲᎪᏦᎬ ᎷᎽ ᎻᎪΝᎠ (ℐ𝒻 𝒴ℴ𝓊 𝒞𝒶𝓃...)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant