6.

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Pour la première fois depuis un moment, Orion ne sut pas comment parler avec quelqu'un.

Elio était juste à côté de lui, ses mains tremblaient, son regard était rivé vers le sol, il avait l'air sur le point de tomber, pourtant, il ne disait rien.

— Tu devrais rappeler ton pote. Il dit simplement, se rappelant si bien de la voix de cet homme qui semblait si inquiet.

— Hein ? Répondit Elio en relevant la tête vers lui, perdu.

— Avec ce que tu lui as dit, je pense qu'il va s'inquiéter...

Il hocha la tête, sortant doucement son téléphone de sa poche. Au travers tous les appels, il réussit à déverrouiller le cellulaire. Mais il tremblait tellement qu'il avait du mal à appuyer sur les touches dont il avait besoin.

— Tu veux que je fasse le numéro pour toi ?

— Je suis pas con, je sais que tu vas le retenir.

— Désolé de dire ça, mais pour une fois j'aurais aimé que tu sois con...

Elio le regarda quelques secondes avant de secouer la tête. Il réussit à esquisser un petit sourire, mais celui-ci s'estompa immédiatement.

Pour calmer ses tremblements, Orion prit sa main dans la sienne. Ça n'avait rien d'ambiguë, mais il avait remarqué qu'Elio aimait particulièrement qu'on lui prenne la main, alors il le fit, et il eut l'effet escompté. Le blond trembla un peu moins.

Il sursauta juste lorsque Théo décrocha le téléphone, criant tellement fort que Orion l'entendit comme s'il était en haut parleur.

— Putain mais t'es complètement malade Elio merde !! Qu'est-ce qui te prend de raccrocher juste après avoir dit ça ?!! T'es où ?! T'es avec qui ?!

Il ne cria pas de colère, mais d'une profonde inquiétude pour son ami.

— Je suis désolé... Je le pensais pas, je te le jure, j'ai paniqué et j'ai dis ça sans réfléchir, j'ai raccroché parce que quelqu'un est entré et j'ai eu peur... Je te jure que je ne me foutrai pas en l'air.

Il sentit la main de Orion se crisper sur la sienne à l'entente de cette phrase, et son regard se tourna vers lui quelques secondes. Il n'y avait pas d'émotion particulière sur son visage, et se dit que ce mouvement était sûrement un spasme, ses muscles qui s'étaient contractés d'un coup.

— J't'en supplie, dis moi que t'es pas seul. Reste pas seul, parle moi, fats quelque chose mais reste pas comme ça...

Il ne parlait peut-être pas fort, mais Orion pouvait se vanter d'avoir une ouïe assez développée, de ce fait, il entendait tout ce qu'il lui disait.

— Je suis pas seul, je te le promet je suis pas seul, je te l'ai dis, je me suis fait des amis, je rentre chez moi là, le seul truc que je peux te dire c'est que je suis dans une famille qui m'héberge, et qu'ils sont très gentils.

Mensonge. Mais ses amis connaissaient sa grand-mère, et s'ils apprenaient qu'il était chez elle, ils viendraient immédiatement.

— Je- Je sais que tu lui as dit ce que je t'ai dit... Il parlait de Adam. Tu peux lui dire que je suis pas seul et que je le pensais pas ?

— Non. Il rit sarcastiquement. Non je vais pas lui dire putain tu vas lui dire toi même ! Il cria en tapant dans quelque chose qu'Elio supposa être sa table. Putain tu vas le rassurer toi même ! Ça va trop loin Elio ! Bordel de merde t'as pas vu l'état dans lequel il est depuis que t'es parti ! Il a appelé toute ta famille pour savoir où t'étais et y en a pas un qui a été foutu de nous dire si au moins tu étais en sécurité ! Il a passé la nuit devant chez toi pour supplier ta mère de lui dire où t'étais ! Et tu sais ce que cette salope lui a répondu !! Que t'étais bien mieux où tu étais maintenant ! Bordel il a même essayé de pirater ton téléphone pour avoir ta localisation alors non je vais pas lui dire ! Tu vas me prendre ton putain de téléphone, t'arrêtes tes conneries et tu lui envois un message toi-même !

✽ͲᎪᏦᎬ ᎷᎽ ᎻᎪΝᎠ (ℐ𝒻 𝒴ℴ𝓊 𝒞𝒶𝓃...)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant