Assis à cette table, entre Orion et un de ses amis qui lui faisait un peu peur, il ne savait pas quoi dire. Il avait l'impression d'être de trop au milieu de ses trois garçons qui semblaient se connaître par cœur.
En fait, il se sentait exactement comme lorsque Adam l'avait présenté à ses amis, Ethan, Sacha et Théo. De trop.
Est-ce que tout allait le faire penser à lui ? Où aurait-il un jour le droit à un peu de répit ?
— Bon là t'as Mathieu. Commença Orion en se tournant vers lui, lui indiquant au passage l'homme qui était face à lui, un sourire enfantin plaqué sur le visage. Il est un peu stupide, s'il dit un truc que tu comprends pas, calcule pas c'est normal.
— Mais c'est méchant... Souffla Elio.
— Il est trop innocent pour moi c'est trop mignon j'vais me péter le crâne. Dit Mathieu en s'éclatant le front bruyamment contre la table, faisant sursauter le blond qui ne savait pas comme réagir face à ça.
— Mais arrête t'es conneries tout le monde nous regarde ! Cria l'autre qui lui faisait peur.
A côté de lui, Orion se tenait le front, n'en pouvant déjà plus de ses amis.
— Et lui c'est Lucian, il fait peur comme ça mais t'inquiète c'est une mauviette il a peur des mouches.
— Je t'emmerde, ça me fait peur c'est pas de ma faute.
— Parce que c'est vrai ?
— Ouais... Je sais c'est ridicule.
Il secoua la tête, lui donnant un sourire rassurant.
— Non. Moi j'ai peur des chenilles c'est pire.
— Moi j'ai peur des surligneurs violets. Avait continué Orion.
— Et moi de Lucian. Finit Mathieu.
— Mais putain ta gueule j'vais t'en foutre une.
Est-ce que les deux étaient en froid ?
Elio n'osa rien dire, les regardant en se demandant ce qu'il se passait. C'est Orion qui lui répondit.
— Ils se détestent pas. C'est leur manière de se montrer qu'il s'aime.
Il hocha simplement la tête.
Encore une fois, on venait de le présenter à des gens, à ses amis.
Est-ce que Adam serait fier de voir qu'il avait réussi à parler ?
Oh oui il serait fier, fier de voir que tout ce qu'il avait fait pour lui n'avait pas servis à rien, fier de voir qu'il était capable de regarder des gens, fier de voir qu'il était capable de rester près d'eux sans courir loin, fier de lui.
Mais Elio, bien qu'il fût aussi fier de lui, ne pouvait s'empêcher de penser à eux, à ses amis, à Adam, aux mots durs de sa mère. Véritablement, il n'avait qu'une chose à faire pour tout arranger, prendre son téléphone, répondre à un des nombreux appels de Adam, lui dire où il se trouvait, ou encore ouvrir son compte Instagram et lui envoyer un message avec sa localisation.
Mais il n'avait pas le courage...
En fait, il pensait vraiment que si ça mère voyait qu'il ne faisait pas d'écart, elle le laisserait revenir, et là, il irait voir Adam et ses amis en cachette.
Il se voilait la face, ne voulait pas accepter que rien ne s'arrangerait aussi simplement, sa mère ne le laisserait pas revenir aussi simplement. Et lui, il avait honte, honte parce qu'il l'avait toujours rendue fière, et ce regard qu'elle lui avait lancé ce jour-là resterait toujours ancré dans sa mémoire.
— Elio ?
— Hum ? Il releva la tête pour trouver Orion en train de l'observer avec insistance, le faisant rougir sous la gêne.
— T'as l'air ailleurs.
— Ah non, je pensais juste.
Il réussit à imiter un sourire parfait.
Parfait aux yeux de tout le monde. Pas aux yeux d'un parfait analyste.
On ne pouvait pas dire que Elio s'attirait des ennuis, loin de là, il était quelqu'un de très calme, mais voilà, entre les fous furieux un peu dramatiques sur les bords, et ceux qui se sentaient obligés de tout analyser, il n'était pas près de fuir dans un autre pays sans être retrouvé.
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✽ͲᎪᏦᎬ ᎷᎽ ᎻᎪΝᎠ (ℐ𝒻 𝒴ℴ𝓊 𝒞𝒶𝓃...)
Romance"You are valid the way you are." Elio rêvait d'entendre de nouveau cette voix qui le transportait, celle qui l'avait sauvée. Mais la réalité était différente : il était seul, il n'avait plus personne, il devait s'adapter à une nouvelle vie. Chez s...