𝟹𝟸. 𝙻𝙸𝙴𝙽𝚂 𝙳𝙴𝚂𝙰𝚂𝚃𝚁𝙴𝚄𝚇

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Meladya


Quelques minutes avant...

Depuis qu'Alex a quitté ma chambre après son jeu de cartes et l'intervention d'Ezra, j'ai essayé de m'endormir. Mais la proximité avec l'ainé des Diaz m'excite et m'empêche de me reposer. Alors je cherche à noyer mes pensées. 

Comme je n'entends plus aucun bruit dans la maison, j'en profite pour quitter ma chambre et rejoindre la cuisine en vérifiant toujours autour de moi. Même si Ezra est mon allié, les membres de son gang restent mes ennemis. Ils pourraient trouver n'importe quelle opportunité pour me mettre la main dessus. 

En entrant dans la cuisine seulement illuminé par une petite lampe tamisée, je fronce les sourcils en observant un homme qui se tient derrière l'îlot central. Comme s'il m'attendait. 

Son regard croise le mien et la commissure de ses lèvres s'élargit. Il pose une bouteille d'alcool et un verre sur la table, m'invitant silencieusement à m'asseoir.

— Combien de verres prenez-vous, madame Hayes ?

— Vous... Vous me connaissez ?

Avec méfiance, je m'assois et il fait glisser le verre sur la surface plate jusqu'à arriver à moi.

— Vous avez un sacré renom dans le monde, me répond-il en pouffant. C'est même un honneur de vous rencontrer.

— Qu'est-ce que c'est ? Je lui demande en dévisageant mon verre d'alcool.

Stolichnaya, c'est de la vodka. Celle que la famille Diaz commande est la meilleure.

À contre-cœur, j'en goûte une gorgée avant de tousser et de grimacer face à la douleur qui me tend l'estomac et la gorge. Ça me brûle de trop, mais certaines de mes pensées sombres commencent à se dissiper. En lui lançant un regard, il comprend et me resserre une autre dose.

— Comme vous n'êtes pas habitué, je vous conseillerais trois verres, continue la sorte de barman en face de moi. Cela vous permettrait de mieux dormir ce soir.

Faudrait déjà que j'arrive à finir celui que je tiens dans la main.

— Vous plaisez-vous à New York, madame Hayes ?

— Quel est votre nom ? Je le questionne à la place.

Il me sourit.

Dimitri.

— Alors Dimitri... Je ne peux pas te dire si je me plais ici, mais personne ne me laisse dormir.

Mon deuxième verre me fait moins mal que le premier et le fameux Dimitri me sert un dernier. Après celui-là, je pourrais aller me reposer. Enfin... Mais mes pensées se brouillent et Ezra accapare le peu qu'il me reste. 

Le flou remplace la netteté de ma vie et j'ai l'impression que ce soir, je ferais vraiment une grosse gaffe. Je ne peux pas continuer à le désirer si ardemment alors que nos chemins finiront par se séparer. 

Je me prends la tête dans les mains, la nausée commençant à monter de plus en plus. Je n'aurais peut-être pas dû quitter Los Angeles, je vais commettre une erreur... 

Je repense à la bouche d'Ezra qui se pose sur mes doigts, ou sa main qui caresse doucement ma joue. Ma chaleur réclame la sienne, et j'ai bizarrement plus envie de le quitter. 

𝐒𝐇𝐎𝐍𝐆𝐈 - T1 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant