𝟹𝟿. 𝙻'𝙾𝙱𝙹𝙴𝚃 𝙳𝙴 𝙼𝙴𝚂 𝙲𝙰𝚄𝙲𝙷𝙴𝙼𝙰𝚁𝚂

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Meladya


Passé...

— Toi aussi, tu me trahis Meladya ?

Même quand on veut régler les conflits, ils se retournent contre nous. 

Dans un entrepôt abandonné, la lumière des lampadaires dehors, éclaire faiblement l'endroit où nous nous trouvons. Tout est délabré, mais je pense que c'est le meilleur endroit pour un règlement de compte. 

Il lève son arme et me dévisage avec rage. Sa cible ce soir, c'est moi. 

Nous nous tenons l'un en face de l'autre, mais mon cœur ne bat pas pour la peur. En fait, je sais que d'une manière ou d'une autre, je réussirais à retourner la situation, il n'est pas assez fort pour se battre contre moi. Il est bien en retard de tout ce que j'ai appris depuis la mort de ma mère. 

Son regard bleu me transperce jusqu'à l'âme, mais je ne laisse aucune faiblesse se mouvoir entre nous.

— Tire, je l'encourage en pouffant.

— Tu te prends pour une grande visionnaire ? Crache-t-il en collant son arme contre ma tempe.

On a grandi quelque temps ensemble alors j'ai pensé que nous avions enfin cette relation de confiance. Mais il décide de se ranger du mauvais côté. Celui de son père décédé.

— Et toi ? Tu te prends pour un mercenaire de haut niveau ? Comme ton père ?

— Je t'interdis de parler de mon géniteur.

Un sourire se fige sur mon visage, il fronce les sourcils en grinçant des dents. Monsieur n'accepte pas la vérité, car elle fait mal et ne reflète pas le dernier bon souvenir que l'on garde d'une personne.

— Tire, je répète d'un ton provocateur.

Ma main agrippe l'arme, la collant à ma peau. Il écarquille les yeux, surpris de mon audace. 

Je vais te faire croire encore quelques secondes que tu peux gagner contre moi avant d'anéantir tes espoirs.

— Je vais te tuer et te démembrer, Meladya.

Ouais bien sûr... Comme si je n'étais pas habitué à ce genre de menace.

— Fais-le, je le provoque, mon regard ne quittant pas le sien. Fais-le Firestone. Prouve au monde le moins-que-rien que tu es... Au moins, ça te fait un point commun avec ton blaireau de père.

— Parce que tu crois que le tien est si parfait ? Demande-t-il en pouffant. Il frappe ses enfants jusqu'à les laisser en sang, les manipule mentalement et engage des hommes pour éliminer ses propres gosses...

Mon sourire s'affaisse, la haine commençant à s'immiscer en moi. 

Oui, la vérité fait mal et aucun de nous n'est prêt à l'assumer. Qui de nos deux pères est le pire ? Il n'y a pas de compétition parce qu'ils sont au même niveau. Et les enfants finissent par devenir pires que leurs géniteurs en reproduisant les mêmes erreurs. 

Firestone appuie sur la détente, mais en visant le plafond. Je reste de marbre, sans ciller. Nos regards ne se sont pas quittés. 

Le fait que je ne le craint pas le met en rogne. Personne ne me fera aussi peur que mon père. Face à lui, Firestone n'est qu'un insecte que je peux écraser sans éprouver le moindre remord. 

𝐒𝐇𝐎𝐍𝐆𝐈 - T1 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant