𝐒𝐇𝐎𝐍𝐆𝐈 - T1

𝟹𝟽. 𝚂𝚃𝙰𝚁𝙶𝙸𝚁𝙻

Meladya

J'apprécie grandement l'état dans lequel il s'est mis en comprenant que je me faisais battre par mon père. C'était excitant de savoir qu'il était à deux doigts de le tuer si je n'étais pas intervenu. J'aurais bien voulu entrer dans le salon et sourire en remarquant qu'il est enfin mort. 

Caleb et moi serions vraiment soulagés. 

Mais en entendant la proposition d'Ezraël concernant la fusion, je me suis dit qu'il y a une autre façon de nous débarrasser des anciens. Avec une fusion de nos deux réseaux, nous aurons davantage de protection, plus d'argent, plus de renom.

— Je ne te fais pas mal ?

Sous une lumière tamisée qui éclaire faiblement la chambre, je suis assise sur mon lit, le haut de mon t-shirt plaqué contre mon torse pendant qu'Ezra me soigne le dos. Un long frisson me parcourt le corps lorsqu'il laisse glisser ses doigts chauds contre mon épiderme. Contre mes anciennes cicatrices.

— Ça fait du bien...

Mon père nous a bousillés le corps avec ses punitions physiques. Et le pire ? C'est qu'elle ne fonctionne pas vraiment puisque à vingt-sept ans, je me reprends les mêmes coups qu'à quinze ans. 

Je lève le regard vers le miroir en face de nous qui me sert à admirer Ezra me soigner. J'ai souvent eu des doutes face à ses sentiments, jusqu'à aujourd'hui, je les pensais faibles ou irréel, mais il cherche sans cesse à se mettre en danger, pour moi. 

Mon père et maintenant la France... Il se fiche d'être entouré d'ennemis s'il peut rester à mes côtés. Ça change vraiment de Zayn, qui ne cherchait qu'à me manipuler par les sentiments.

— Je ne laisserais plus personne te faire du mal, trésor. T'as ma promesse.

Je masque mon sourire en baissant la tête, me cachant derrière ma touffe de cheveux pendant qu'il panse mes plaies. 

C'est bizarre, mais je le crois, cette fois. Il m'a prouvé qu'il pourrait tuer n'importe qui, qui s'en prendrait à moi. Ou du moins, il est capable de les coincer jusqu'à ce que ce soit à moi de tirer la balle. 

Un baiser se pose sur mon épaule, réchauffant entièrement mon épiderme. Ezra lève le regard vers le miroir pour observer ma réaction avant qu'il ne sourie contre ma peau.

— Tu vas me manquer lors de ton voyage en France, me confit-il.

Son souffle me chatouille. Je me mords la lèvre inférieure avant de me tourner vers lui. Il se met à genoux sur mon lit, une bouille aux lèvres en me regardant. Sa main se pose doucement sur ma joue et son pouce me la caresse avec beaucoup d'amour. 

Ce qu'il est capable de me faire ressentir, j'aime ça. Je n'ai pas vécu avec de l'amour dans ma vie, alors qu'il m'en donne, j'en suis contente. Je n'aurais pas pu tomber sur un meilleur allié. Comme quoi, le meilleur se cache derrière le pire.

— As-tu déjà aimé quelqu'un, Ezra ?

— Pas comme je suis en train de t'aimer, toi.

Est-ce qu'il a souffert ? Qu'en est-il de son ancienne relation ? Je suis soudainement jalouse de la femme ou de l'homme qui a eu la chance d'être aimé par Ezra.

— Qu'est devenu la personne ?

Il semble douter avant de parler. Je ne veux pas le forcer à s'exprimer, mais j'aimerais juste savoir, jusqu'où je peux être capable de l'aimer en retour. Je lui ai déjà avoué être obsédé lorsque je commence à ressentir quelque chose qui ressemble à de l'amour. Il m'a demandé d'être amoureuse de lui, car il est comme moi.