𝟶𝟿. 𝙼𝙰𝙽𝙸𝙶𝙰𝙽𝙲𝙴𝚂

7.5K 328 91
                                    


Meladya


Il est rare qu'une personne de mon genre puisse sortir seule. Généralement, je suis entouré de gardes du corps et dois prévenir mes hommes en qui j'ai le plus confiance sur mon lieu de visite. Rien que pour poser un pied à New York, une dizaine d'hommes nous suivait à la trace. D'autres ont sécurisés le café où j'ai rencontré les membres de The Beast, certains se déguisant même en tant que serveurs. 

Mais comme toute personne normale, je ne supporte pas trop longtemps d'être entouré, et j'ai besoin de mon moment d'intimité. Alors je sème mes gardes et décide de vivre comme quelqu'un de normal. 

Vingt-quatre heures dans la vie d'un pauvre. 

C'est ce que Caleb dit chaque fois que je rentre à la maison après ma « crise ». Nous avons grandi avec une fourchette en or dans la bouche, j'ai bien le droit de vouloir me mettre à la place du peuple même si je n'aurais jamais ce problème. Ni la voiture familiale qui va avec. 

Je lance un regard à mes gardes qui restent à la place avant de monter dans mon SUV BMW de couleur noir. Les grandes grilles métalliques de mon manoir s'ouvrent et je sors enfin de chez moi. Je pense faire les courses en passant. Depuis un moment, j'aimerais des fraises et de la chantilly, mais mon cousin y tire un trait sur la liste de traits alors personne ne me l'achète. Selon lui, il faut toujours faire attention à notre santé et notre poids. C'est là que je me rends compte à quel point mon père la traumatisée. Et tant que je ne me déplacerais pas moi-même pour en acheter, personne ne le fera à ma place. 

Dans le ciel, le soleil perce timidement à travers les nuages d'automne, peignant la forêt d'un éclat doré. Au moins comparé à New York où il pleut tout le temps, je peux profiter du soleil chez moi. 

Alors que je m'élance à toute vitesse dans la forêt, mes yeux arrivent à distinguer une silhouette qui se mouve dans l'ombre des bois. Trop proche pour être une rencontre fortuite, trop caché pour être un auto-stoppeur. 

Je fronce les sourcils et jette un regard à mon rétroviseur intérieur avant de comprendre que je suis désormais suivi. Maintenant que je suis loin de chez moi, l'ennemi montre le bout de son nez surtout que personne ne m'accompagne. 

Le pied sur l'accélérateur, je dépasse rapidement les deux cents kilomètres par heure, à l'affût de tout mouvement sur la route. Un léger rictus apparaît sur mon visage parce que je suis habituée à ces jeux de courses-poursuites. Se faire suivre ne m'effraie pas. C'est même un amusement dans mon ennuyeuse vie, c'est pour cette raison que je n'appelle personne pour venir me sauver. Je n'ai pas besoin de quelqu'un, je sais me débrouiller seule. 

Soudain, mon tableau de bord vibre, une alerte clignotante affichant « problème de moteur ».

— Putain...

Le sourire sur mes lèvres se transforme en un rictus concentré. Quelqu'un chez moi a trafiqué ma bagnole. 

Avec un rugissement du moteur, je m'élance, mes pneus crissant sur l'asphalte. Le paysage forestier se transforme en une toile floue. Mais le murmure du danger s'intensifie lorsqu'une autre voiture m'arrive au niveau, grouillant de l'intention meurtrière. Les arbres filètent une ombre dans laquelle je plonge, zigzagant à toute allure sur les routes sinueuses. 

Pourtant, au moment où je crois avoir semé mes poursuivants, la voiture crache un grondement avant de s'arrêter d'un coup. Laissant échapper un nuage de fumée. 

Le silence dans l'habitacle est assourdissant, juste avant qu'un coup de feu retentisse, éclatant le calme de la forêt. Je cherche mon portable des yeux, mais il est introuvable. L'aurais-je laissé au manoir ?

𝐒𝐇𝐎𝐍𝐆𝐈 - T1 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant