𝐒𝐇𝐎𝐍𝐆𝐈 - T1

𝟶𝟼. 𝙻𝚄𝚇𝚄𝚁𝚈

Ezra

Je la déteste et je comprends mieux pourquoi mes ancêtres les détestaient aussi. 

Pendant plus d'une semaine, j'ai dû me faire soigner le dos juste pour le mot « pantin ». Si la vérité blesse, pourquoi serait-ce ma faute ? 

La famille Hayes est rentrée chez elle il y a quelques jours déjà et bordel, ce que ça fait du bien. Je peux me balader chez moi sans craindre qu'une autre tasse me soit jeté dessus. C'est une vraie vipère qui ne se cache pas pour cracher son poison. De quelle manière ses parents l'ont-elles éduquée ? Quand je pense que Ruby est tombée amoureuse de l'un d'eux... S'ils se marient, il y aura une véritable alliance entre nos deux familles, je ne peux pas le supporter. Et dès que le grand patron sera au courant, il nous brûlera vifs pour cette trahison. 

À cinq heures du matin, je suis encore debout à prendre un café dans mon grand salon, observant le chien allongé à mes pieds qui s'est endormi il y a quelques minutes. J'aimerais avoir le même pouvoir. Dormir partout et à toute heure. 

Le portable sous mes yeux, je relis les dernières informations sur ma cargaison encore volée. Je ne reçois rien d'autre. Ni photo de caméras de surveillance, ni plaque d'immatriculation et bordel, c'est comme si cet ennemi était un fantôme. Personne d'autre que mon réseau n'a été tenu au courant de la cargaison prévue pour l'Italie. 

Quelqu'un dans mon propre gang est une taupe et quand je découvrirais le visage de la personne, je l'abattrais sans remords. Même si ce sont Ruby et Caleb les traîtres, je ne laisserais personne s'en sortir sans faire face à ma colère. 

Je finis par me lever et me diriger dans mon bureau. Il n'y a plus personne à la maison, même ma meilleure amie est rentrée chez elle et c'est sans doute mieux comme ça. J'ai besoin de temps avant de lui redonner ma confiance... 

Je me sers un verre de whisky avant d'aller m'installer derrière mon bureau, le regard dans le vide. À travers la fenêtre, j'entends les gardes discuter entre eux. J'allume un cigare, posant mes pieds sur la table et la porte s'ouvre, mon chien entrant dans la pièce. Il faut trouver le moindre petit indice pour avancer dans cette histoire d'ennemi. L'alliance ne suffira pas, je crois même que ça nous apportera plus d'ennemis. 

Pourtant, dans la merde dans laquelle je suis, je peux la partager avec quelqu'un et c'est ça qui me rassure un peu. 

Je lève le regard vers le grand tableau blanc face à mon bureau. Des photos y sont accrochées, des mots y sont écrits et des fils y sont collés. Va-t-il falloir que j'arrête mes transactions pour le moment ? C'est le meilleur à faire si je veux éviter de perdre de l'argent et ma drogue. Entre de mauvaises mains, ça créerait la fin du monde prématurément. Impossible de la faire voler en hélicoptère, ils abattront l'engin aussi rapidement que par camion. C'est la même chose pour l'avion et surtout avec des civils à l'intérieur. 

Si le gouvernement remonte les pistes jusqu'à moi parce que des innocents ont été tués lors d'un crash, je peux dire adieu à mon réseau. 

Et si mes ennemis ne me tuent pas, le grand patron le fera.

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LOS ANGELES

Les grands buildings dans le Queens finissent par disparaître de ma vue pour faire face aux centaines de boutiques à Beverly Hills. Même la pluie a disparu pour faire la place à grand soleil qui me donne chaud. Je préfère New York...