𝐒𝐇𝐎𝐍𝐆𝐈 - T1

𝟹𝟻. 𝚂𝙰𝚄𝚅𝙴-𝚃𝙾𝙸, 𝙵𝚄𝙸𝚂-𝙼𝙾𝙸

Meladya

Je n'ai aucun regret pour les traîtres. Surtout ceux à qui j'ai laissé une seconde chance pour survivre. 

Me trouver face à Zayn El Bakir ne me blesse plus. Mon cœur d'adolescente a définitivement avec lui. Comment pourrais-je me contenter de lui quand un homme plus impression me fait la cour ? Ce mec est trop imbu de sa personne, je déteste ça. 

Je te laisse une chance de t'en sortir, et voilà que tu cherches à me tuer pour diriger mon réseau ? Tu attends que je sois séparé de mon cousin, pensant que t'attaquer directement à moi serait la meilleure des options... Pourquoi ? Car je suis une femme ? 

Lorsque je tends la main à l'homme à mes côtés, il y dépose un poignard. Je ne devrais pas faire d'efforts si je ne veux pas que mes sutures sautent, mais je n'ai pas envie de le regarder mourir par les mains d'un autre. 

Encore une fois, Ezra me laisse le choix sur ce que je dois faire avec l'ennemi et bordel, j'ai vraiment envie de le tuer. 

Zayn est déjà dans un sale état. Il a un clou qui lui transperce son œil, des doigts et des dents en moins, un grand trou au niveau de son cuir chevelue et presque dévêtue face à moi. 

Aujourd'hui, je me demande vraiment ce que je lui trouvais à l'époque... Il n'est pas vraiment attirant et s'est toujours foutu de moi. Ce qui lui importait était mon réseau, et depuis le temps, rien n'a vraiment changé. 

D'un coup sec, je transperce sa poitrine à l'aide de mon poignard et son cri de douleur résonne dans toute la pièce à peine illuminée par la lampe qui pend au plafond miteux.

— Te pardonner ?

Il me demande de lui pardonner ? Alors que ses mots résonnent encore dans ma tête après tant d'années ?

— Mais bien sûr que je vais te pardonner, Zayn, je lâche en souriant sincèrement. Qui suis-je pour ne pas pardonner ?

S'il n'était pas attaché, son corps tomberait à mes pieds. Zayn relève difficilement son visage vers le mien, ses iris me transperçant de rage. Mais que faire ? Je n'ai aucun remords pour ce que je m'apprête à lui faire... 

Cette fois, c'est à moi de l'achever. C'est ce que tout le monde attend. 

C'est ce que j'attends.

— Je pardonne, mais je n'oublie pas Zayn. Jamais. Sache-le.

Et je descends le poignard le long de sa poitrine, ouvrant en deux son abdomen. Un rire éclate dans ma gorge alors que ses hurlements résonnent dans mon cœur. 

Tu voulais te servir de moi par le passé, il me semble que je peux en faire de même non ? En le tuant, j'assouvis mes désirs les plus sombres.

— Stop ! Me supplie-t-il.

— Pour quoi faire ?

J'appuie ma main sur la blessure de son épaule, l'incitant à se redresser sur la chaise. Du sang dégouline de ses lèvres, tombant sur mon autre main qui tient le poignard encore planté dans sa peau.

— Pourquoi devrais-je me stopper, Zayn ? Tu semblais si confiant en entrant dans cette maison, alors où est passée toute cette confiance ?

— Meladya... Je t'en supplie...

Me supplier ne ramènera pas l'estime que j'avais pour toi, lorsque j'étais plus jeune. Me supplier ne sauvera pas le chien d'Ezra qui se trouve entre la vie et la mort parce qu'il a voulu me sauver.