𝟷𝟺. 𝙼𝙾𝙽𝙾𝚃𝙾𝙽𝙸𝙴

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Meladya


La nuit tombe sur Los Angeles, comme un voile sombre. Les lumières des néons se reflètent dans l'atmosphère lourde et chargée de tensions. Les ruelles sont désertes alors nous nous réfugions dans un endroit plein de vie, où les affaires se traitent dans le secret et dans l'ombre. 

Je glisse en silence vers notre QG, un bâtiment anodin à l'apparence innocente. Mais à l'intérieur, tout est soigneusement organisé pour accueillir l'illégalité. Caleb marche à mes côtés, son regard aiguisé observant chaque ombre, chaque mouvement de notre sillage. Le bruit des balles se répercute contre les parois spécialisées pour accueillir leurs forces et s'assurer d'un bon entretien.

— On devrait trouver un autre bâtiment, murmure-t-il en serrant un plus la poignée de son arme dissimulée sous sa veste.

Une bouffée de respect m'envahit à la vue de sa détermination. Il sait que tout peut basculer à tout moment. Nous sommes sur le fil du rasoir depuis ma traque avec l'ennemi.

— Pas de changement, je réplique. Il veut nous faire peur. Nous allons montrer qu'on ne pliera pas.

Caleb hoche la tête, mais je peux sentir son inquiétude. Je ne veux pas qu'il sache que je la partage. Notre ennemi s'est mis dans la tête de nous dérouter. 

Nos opérations prennent un tournant encore plus dangereux que d'habitude. S'il pense pouvoir dérober notre territoire, alors il sous-estime la détermination qui brûle en moi. 

Nous entrons dans le QG, les murs gris et froids remplacés par des images de succès, de pouvoir et des sourires triomphants figés dans le temps. Des cris, des rires et des négociations se mêlent en un unique chœur tumultueux. Je n'ai pas l'habitude de m'aventurer ici, mais c'est une symphonie que j'ai appris à aimer. 

Le battement de cœur de Shongi. 

Caleb et moi traversons le hall conséquent, nos pas résonnant sur le sol carrelé. Un homme qui porte une cravate se précipite vers nous, une expression troublée sur le visage.

— Patron, il s'éclaircit la gorge. Il y a eu des morts. Encore.

Je sens un frisson glacer mon sang. Les pertes sont inacceptables, et surtout, elles remettent en question notre pouvoir. Je ressens encore la pression de la claque à mon père sur mes joues. Elles sont violentes et marquent le début de son emprise sur nous. 

Nous avons beau organiser des déplacements minutieux, l'ennemi s'amuse encore à ôter des vies comme une marionnette brise les fils de ses jouets.

— Fais-moi un compte-rendu, j'ordonne, d'une voix plus tranchante que je ne l'ai voulu.

Je sais que ma colère peut noyer ma raison, mais je ne peux pas me le permettre. Je dois suivre les lois de Shongi si je ne veux pas décevoir davantage mon père. L'homme, visiblement nerveux, balaye du regard la pièce avant de se rapprocher.

— Encore un bateau qui a coulé. La marchandise n'a pas été retrouvée dans l'océan, on suppose qu'ils ont réussi à la sortir avant la noyade. Les autres sont en train de se rassembler pour discuter de ce qu'on fait.

Caleb à mes côtés se crispe. La tension monte. Il est évident que nous ne pouvons pas laisser cette situation perdurer. J'ai même l'impression qu'elle s'aggrave depuis la signature de l'alliance. 

L'ennemi gagne une bataille, mais pas la guerre, je m'en fais la promesse. 

Je ferme les yeux un instant, visualisant nos ressources, nos bateaux et camions, et les chemins à prendre. Je ne sais pas ce que fait Ezra avec sa marchandise, mais moi, je vais protéger ce qu'il me reste encore.

𝐒𝐇𝐎𝐍𝐆𝐈 - T1 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant