𝟸𝟻. 𝚂𝙰𝚄𝚅𝙴𝚂 𝚃𝙴𝚂 𝙻𝙰𝚁𝙼𝙴𝚂

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Ezra



Comme prévu, j'ai passé l'une des meilleures nuits de ma vie. D'abord, parce que Meladya Hayes semble intéressé par moi comme je suis intéressé par elle. 

Non, pardon... Accro à elle. 

Aussi, parce qu'elle peut aimer une personne comme je suis capable de le faire ; pousser à l'obsession. Et parce que Simon est mort, mais cela compte moins pour moi. Un cas social éliminé ça ne fait de mal à personne. 

Je n'ai pas plus d'information sur Zayn alors je vais effectuer mes recherches après le petit-déjeuner. 

Je caresse la tête d'Arès qui est complètement allongé sur moi. Le soleil vibre à nouveau à travers les vitres et je peux entendre les oisillons chanter dehors. Cela peut bien ressembler à un conte Disney, il est important de se rappeler que nous serons toujours les méchants de ces histoires pour enfant, mais les héros des adolescents, puis nous redevons leurs ennemis une fois qu'ils sont devenus adultes. 

On a su se faire une place dans leurs cœurs, même pour un court temps, c'est le principal. 

Je m'assois sur mon lit, m'étirant, le dos complètement bloqué. J'ai dépassé l'heure de manger avec le reste du groupe, mais ça me va parfaitement de prendre le petit-déjeuner tout seul. Je n'aurais pas besoin de voir la sale gueule de Caleb. 

Après avoir quitté la chambre de Meladya hier soir, il était préférable de rester dans un coin où je ne verrais ni Ruby ni l'homme de sa vie. Alors j'ai sorti mon chien et je suis parti me coucher assez tôt. 

Je me rends enfin dans la cuisine en baillant. Le soleil baigne la cuisine d'une luminosité que je n'ai jamais vue jusqu'à présent. L'odeur des œufs brouillés et du café filtre dans l'air comme une caresse. Une femme, vêtue de son uniforme impeccable, s'affaire autour de la table en marbre blanc, dressant un petit-déjeuner qui fait pâlir d'envie un roi. Je l'observe du coin de l'œil, un léger hochement de tête pour montrer ma satisfaction.

— J'ai hâte de tout manger, je lui fais part.

— Ne gaspillez rien, monsieur Diaz, me répond celle-ci en ricanant avec moi.

— Promis !

Au même moment, Meladya entre dans la cuisine. Ses cheveux tombent en cascade sur ses épaules, et sa présence illumine la pièce d'une manière que même les lustres en cristal ne peuvent égaler. Je sens une chaleur se propager en moi, la même sensation que j'aime ressentir lorsqu'elle est dans les parages. L'obsession qu'elle suscite en moi commence à tisser une toile dont je ne peux plus me libérer. 

Le souvenir de la nuit précédente me hante. Ce moment suspendu avant que son cousin n'interrompe ce qui aurait pu être notre premier baiser. La frustration gronde en moi dans un coin sombre de mon esprit, mais à la place, je me compose.

— Je vous prépare le petit-déjeuner, madame Hayes ? Lui demande la cuisinière.

— S'il te plaît, j'ai une faim de loup.

Je prends place à la table, l'attention des bonnes se déplace vers elle. Je ne peux m'empêcher de l'observer, même si je feins l'indifférence. Chaque mouvement qu'elle fait est une danse captivante ; la façon dont elle s'assoit, l'aisance avec laquelle elle saisit ses couverts. 

𝐒𝐇𝐎𝐍𝐆𝐈 - T1 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant