𝐒𝐇𝐎𝐍𝐆𝐈 - T1

𝙿𝚁𝙾𝙻𝙾𝙶𝚄𝙴 - 𝙻𝙴 𝙹𝙾𝚄𝙴𝚄𝚁 𝙳𝙴 𝙲𝙰𝚁𝚃𝙴𝚂

Je n'aurai jamais dû la rencontrer. Je savais que je lui gâcherais la vie. Mais alors que je croyais enfin au bonheur en la retrouvant, la vie me prouve encore une fois, que c'est une grosse chienne.

— À votre santé, monsieur Diaz.

Je lève mon verre en souriant à toutes ces personnes qui m'entourent, ne se souciant pas de ce que je traverse mentalement. Depuis des années. 

J'ai envie de me tuer. Pour moi, la vie ne mérite pas d'être vécue. 

Mon psychologue dit que je suis en dépression, moi, je dis que la vie est faite pour que l'on pleure sur elle. 

À l'extérieur, je baigne dans les fêtes et dans l'alcool. Pour toutes ces personnes qui me rencontrent, je suis l'ange descendu du ciel pour illuminer leurs misérables journées. Mais à l'intérieur, dans mes pensées les plus profondes, les voix me supplient de mettre un terme à ce supplice qu'est la vie. 

Elle était la seule à me faire oublier ce que je ressens dans mon cœur. La seule à se soucier de moi, à vouloir m'aider à me relever. 

Je lève la tête vers le plafond vitré de mon casino. La lune brille ce soir, si fort que j'en ressens un frisson à l'échine. Ils ne me connaissent pas autant que toi. Ils ne font pas vibrer mon âme comme tu le fais. 

Pardonnerais-tu mon absence si je revenais dans ta vie ? Car t'avoir vu à déclencher en moi, l'obsession qui me consume depuis tant d'années. 

Tu vas croire que je t'ai abandonné et je ne renierais pas les faits. Tu continueras de croire que je pouvais te sauver, mais je ne veux pas me faire voir comme un super-héros. Je suis aussi lâche que la plupart des Hommes sur Terre. Lorsque la vie émet son premier chantage, je préfère disparaître plutôt que d'assumer mes actes. 

Tu t'assois sur l'un de mes tabourets, et je t'observe demander un verre. Tu es aussi ravissante qu'autrefois, je ne peux m'empêcher de te contempler dans l'ombre. 

Tu ne te doutes pas être rentré dans l'antre du dragon... 

Tu ne te doutes pas que je puisse te brûler et te réduire en cendres pour que tu me regardes enfin. 

Les années se sont écoulées, mais mon amour pour toi, n'a jamais changé. On se comprenait dans le malheur de l'autre, il n'y avait pas de place pour le bonheur. 

Je suis comme toi, et tu es comme moi. Imparfaits et brisés jusqu'à la moelle, nous sommes. 

Les hommes se précipitent autour d'elle, sa beauté se fait remarquer et je souris à travers mon verre. 

Tu attires toujours autant l'attention, je n'oublie pas que c'est pour cette raison que mon passé a été gâché.

— Je la fais s'asseoir à votre table ? Demande l'un de mes employés.

Je refuse, préférant l'observant de loin. Son dos se cambre lorsque l'un des hommes lui touche sa peau et je m'imbibe la lèvre, rêvant de le faire à sa place. 

Il n'y avait rien de correct dans notre relation. Mais je préfère ce qui est toxique, ce qui me détruit. Car c'est de la façon dont on s'aimait à l'époque... 

Alors ma chère Luna, es-tu prête à me revoir dans ta vie ? 

Parce que je te la gâcherai, cette fois-ci.