League of Legends - Pur Sang [TERMINEE]

Chapitre 10 - Désillusion

Image d'en tête : https://www.pinterest.fr/pin/793900240555228853/ (j'ai vraiment rien trouvé d'autre)

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Xayah était abasourdie. Elle afficha pendant quelques minutes une mine ébahie en fixant la personne en face d'elle. Était-elle bien une vastaya ? Une semblable ? Des milliers de leurs pairs étaient persécutés, emprisonnés et torturés chaque jour et elle, préférait rester ici dans un endroit où le sang coulait par litres à chaque heure ? Son empressement se mua en colère. Xayah vociféra :

-Mais tu entends ce que tu dis ?! Des membres de ta tribu inquiets pour toi nous ont envoyé te chercher ! Des tas d'êtres meurent ici chaque jour et toi, c'est l'endroit où tu choisis de te terrer ?! Tu sais que d'innombrables de nos pairs Vastayas sont massacrés au moment où toi, tu te caches ici ?!

Meredeï coucha les oreilles avant de se retourner et de soupirer. Elle expliqua.

-Oui, je suis au courant. Pendant un moment, moi aussi j'ai voulu leur venir en aide. Mais...

La révolutionnaire serra les dents en lâchant un long soupir. Elle avait déjà entendu ce discours. A chaque fois, la sensation était la même. En dehors de Rakan, rares étaient ceux ayant embrassé sa cause ou mieux, accepté de la suivre. Dans le fond, elle comprenait. Sans accepter, elle entendait que la tâche paraissait si insurmontable que beaucoup cessaient de se battre. Elle finit par demander :

-Si tu avais ces instincts justiciers... Pourquoi accepter de rester cloîtrer ici ?...

A ces mots, la blonde en face d'elle sembla avoir un léger sourire. Elle releva lentement la tête au dessus d'elle. A la surface, les démons étaient en train de s'éveiller. Bien sur, ils ne dormaient jamais vraiment. Mais là, la peur, la soif de sang, le sadisme et la voracité des spectateurs semblaient avoir été à nouveau nourrie. Meredeï écouta cette musique avec sérieux. Elle n'en tirait aucun plaisir mais avait appris à la connaître.

Et surtout, même si ces sons ressemblaient à ceux émit par sa famille le soir de sa fuite, ce fameux soir où elle avait dû tuer l'un des siens pour s'en sortir, cette fois, au moins, on ne lui mentait pas. Oui, la mort était là. Et elle avait choisi de la côtoyer.

-Quand je suis arrivée ici moi aussi j'ai été écœurée des principes de cet endroit. J'y ai même été traînée de force, blessée puis enlevée pour favoriser la victoire de tricheurs, mais je suis parvenue en m'en sortir. Et puis, en observant... J'ai compris. J'ai compris que même en parcourant le monde entier finalement, le visage du vivant n'était jamais plus palpable qu'ici.

Elle soupira en un sourire résigné. Elle savait à présent qu'elle ressemblait en tous points à ces êtres méprisables. Au fur et à mesure de ce nouveau travail, ce système avait fini par lui convenir. Elle en était désolée et en avait parfois honte. Mais au final, c'était toujours la même affirmation qui la tenait.

Elle se tourna vers la résistante.

-Je sais que tout ce qu'il se passe ici doit profondément vous choquer. Et c'est vrai, ça l'est. Mais il est une chose de vraie : la mort ne fait pas de différence. Et ici elle est seule reine. Que l'on soit humain ou Vastaya, homme ou femme... Ici seule la force ou le calcul comptent... Et je peux vous assurer qu'aussi profonds que soit vos idéaux justiciers, c'est une règle qui finira par vous avoir aussi...

Xayah la regarda avec une expression décontenancée. Elle était complètement hors d'elle. Des jours d'inquiétudes et de recherche pour un tel discours ?! Elle serra le poing et sa mâchoire trembla. Il y avait dans sa tête un tel déluge de mots corrompus par la déception et la colère. Et pourtant elle avait peur. Elle avait résolument peur que cette fille ait raison. Qu'un jour, elle soit si découragée de sa lutte qu'elle finisse par devenir comme elle. Cette simple pensée fit trembler son cœur presque aussi fort que le plafond à cet instant. Les deux demoiselles relevèrent la tête.

-Il y a un nouveau combat, affirma Meredeï en reconnaissant les bruits. Elle mit les mains sur ses hanches. C'est bizarre, le Boss ne m'a pas fait venir... C'est un imprévu ?...

En face d'elle, la rebelle remit un instant ses idées en place. Soudain, un scénario ignoble se dessina dans sa tête. S'il s'agissait d'un match imprévu...

-Rakan !

Elle s'écria le prénom de son fiancé avant de s'élancer vers les escaliers.

Merry la regarda faire un instant. Bien sûr, même en s'étant accommodée à ce système, une voix au fond d'elle lui hurlait qu'elle oubliait quelque chose. Qu'elle omettait un élément du tableau. Elle réfléchit un moment avant de s'élancer à la poursuite de Xayah, regagnant les gradins et l'arène.

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Rakan regarda autour de lui, tournant sur lui même avec anxiété. Il était là, il le savait. Il sentait déjà trembler le sol des cris de ceux qui l'acclamaient. Il sentait le ciel au dessus de lui traverser les plafonds pour peser sur sa nuque et corrompre ses poumons. Non pas qu'il avait peur du Boss, mais Xayah était restée introuvable et par crainte qu'elle ne soit en danger, il s'était directement rendu au centre des gradins. Après tout, sa seule peur était que l'on s'en prenne à elle.

L'arène était pleine à craquer. Le patron allait combattre et c'était un évènement que personne ne se permettait de louper.

La porte s'ouvrit. Rakan fit volte face, prêt à assumer le combat seul.

Son immense silhouette auréolée de ses deux oreilles affûtées, il était là. Dans le voile noir que formait son corps progressant, deux soleils meurtriers scintillaient. Ces yeux d'ambre maudits que beaucoup voulaient voir se fermer, ces étoiles d'or qui avaient envoyés tant de leurs jumelles dans le ciel. Et sous elle, ce sourire carnassier. Ces canines de prédateur qui ne faisaient de vous qu'une bouchée.

Le colosse s'avança dans l'arène. Le sable s'élevait sous chacun de ses pas que les cris rythmaient de leurs acclamations. Il fixait résolument l'adversaire en face de lui, la respiration stable.

Le troubadour fronça les sourcils. Au vu de son gabarit, le roux était certainement fort, mais peut être moins rapide... Il s'élança.

Sett observa calmement son ennemi. Il avait perdu l'habitude de se donner à fond dans l'arène, il l'avait vu avec le Flagelleur. Mais hors de questions de décevoir le public, il en allait de son argent. Il laissa le vastaya blond foncer vers lui. Le patron sourit. Il attendit. Il n'allait pas non plus salir son beau pantalon d'ivoire pour un simple intrus.

En une élégante pirouette, Rakan fit un bond à côté du Boss après l'avoir rapidement rejoint. Il tourna sur lui-même pour envoyer vers sa tête un coup de pied mortel.

Sett fit un geste, un seul. Simplement, son bras se redressa pour se mettre en angle droit. Le tibia raidit du troubadour s'arrêta net. Il avait rencontré le séduisant ornement surmontant les phalanges du colosse s'opposant à lui. Aux formes et couleurs de l'arène dont Sett était propriétaire. Il la portait sur lui, de sa gueule de démon jusqu'au bout de ses poings. Et justement...

Sans crier gare, le poing qui venait de retenir la jambe fusa à une vitesse incroyable dans le visage de son opposant. Ce dernier sentit son nez s'écraser et une explosion de sang fusa sur son visage. Il se tint fermement l'arrête nasale alors que son bourreau, bras croisés, se penchait vers lui pour lui murmurer :

-T'inquiète, c'est juste pour te réveiller. Et regarde, c'est parfait ! Tu n'as même pas salit mon pantalon...

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Hey ! :D J'espère que ce chapitre vous a plu ^^ On arrive dans la partie de la fiction qui fut un véritable calvaire à écrire. Avec son caractère, il est très dur de faire évoluer Sett tout en le gardant fidèle à lui même. Je ne suis pas toujours fière de ce que je fais de lui dans cette histoire, et dieu sait combien j'ai tenté de rester fidèle à son personnage de base, mais cela devient impossible face à certains évènements nécessaire à son évolution X) J'espère tout de même que le chapitre vous a plu et que l'intervention de Xayah et Rakan vous a fait plaisir :D