Image d'en tête : dessin de mon personnage Meredeï fait par moi-même
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La créature dérangea d'un coup de pied l'étrange fleur couverte de rosée qui encombrait son chemin. A la forme d'hypocampe, le végétal tangua un instant, tenta vainement de se stabiliser avant de finir écrasée sous un gros soulier. Ce dernier, entouré de fer et serti de piques menaçantes, ancra dans le sol meuble d'Ionia une empreinte solide.
Une empreinte que les Ioniens ne laissaient pas souvent, circulant la majorité du temps pieds nus où protégeant seulement leurs pieds de modestes sandales par respect d'une nature qu'ils vénéraient. Mais celles qui martelaient la terre aujourd'hui n'avaient cure de la respecter. Elles ancraient leur métal lourd pour soulever des mottes les souillant.
Le pas était militaire, ordonné, bruyant. Avertis par des vastayas oiseau, tous les habitants de la forêt surplombant le placidium de Navori avaient quitté les lieux. Ce son, qui les avait effrayés sans commune mesure des mois au par avant, était de retour.
Des chasseurs de Vastays. Ils labouraient Ionia de leurs crampons affamés. Alors que la guerre s'était terminée, certaines troupes profitaient des traumatismes des habitants pour tourmenter les terres magiques de l'île.
Ceux-ci était en train de pourchasser une petite ombre de couleur blonde, sautant de branches en branches, une longue queue et une sacoche tenue en bandoulière se ballottant au rythme de sa course.
Meredeï, une vasataya aux airs lupins, cavalaient dans les bois sombres. Maladroite, la poursuivie peinait à ne pas s'empêtrer dans des branches, sa longue queue touffue ayant tendance à s'y accrocher et ses oreilles à les racler.
Tristement, elle savait que personne ne viendrait l'aider. Depuis la rumeur de Vastayas ayant trahi leur contrée magique pour rejoindre l'empire Noxien, la méfiance s'était installée entre chacun et ceux qui avaient le malheur d'être des êtres libres rattachés à aucune tribu, comme elle, se retrouvaient totalement isolés. Il avait suffit d'un cas unique pour condamner tout un peuple au rejet et à l'isolement.
S'aidant des ses solides pattes robustes, la canine bondit au sommet d'une branche et se retourna. Derrière elle, la quiétude et l'éternelle beauté de la forêt Ionienne avait été bafouée. Les lampes à huile des chasseurs, dont l'odeur seule avait fait fuir la faune sylvestre, faisait flétrir prématurément les plantes.
Droit dans ses yeux bleus, la vastaya blonde aperçu l'horizon de la mort s'approchant.
Devant le ciel étoilé, elle se retourna. L'arbre sur lequel elle s'était perchée était le dernier ayant pu pousser à la limite d'une falaise. Meredeï regarda les lumières de la forêt et celles du ciel, se disant que les unes lui ferait peut être rejoindre les autres.
Les pas devenaient plus lourds et l'arbre lui même semblait trembler à l'approche de l'assaillant. La blonde regarda en contre bas la ville de Navori, splendide plaine de magie et de nature qui la fascinait. Sous le ciel nocturne, la cité n'existait que grâce aux lumières émanant de ses quelques bâtiments encore allumés.
Ce furent ces lumières qu'elle choisit.
D'un bond, et alors qu'un premier soldat s'apprêtait à saisir sa queue, elle quitta sa branche pour s'élancer dans le vide, serrant contre elle son épaisse besace qui avait battu ses hanches à chaque pas de sa course. Sa longue queue d'or, se dévoilant sous sa cape noire, se déclara dans la nuit. Les grands yeux bleus de la fugitive aspirèrent sur leur surface la fraîcheur du vent.
L'instant d'après, elle lâchait un léger cri en tentant de contrôler son glissement le long de la falaise. Elle échappa un glapissement, sortant de sa ceinture une petite dague qu'elle tenta de planter dans tout ce qu'elle pouvait.
Hélas, la surface était trop dure. Rocailleuse et saillante, elle s'était mise à lacérer légèrement la tenue de la vastaya. Elle la dévala pendant trente secondes complètes, maintenant contre elle son sac pour éviter d'en perdre le moindre contenu.
Meredeï sentait son corps gagner en vitesse et le sommet de la falaise s'éloigner de plus en plus. La gravité l'attirait vers un écrasement de son corps.
Il fallait qu'elle agisse. Et vite.
En un grognement, elle tapa de ses deux pieds et évita de justesse un rocher qui se présentait devant elle, et contre lequel sa colonne avait manqué de se fracturer.
A défaut d'adresse, la chance avait décidé de l'accompagner, pour cette fois là.
La chute ne fut pour autant pas douce. Plusieurs arbres accueillirent la masse de la poursuivie avant qu'elle ne roule mollement au sol, abandonnée par les feuilles qui avaient généreusement retenu sa chute.
Fébrile, le ventre et les membres douloureux, la blonde se releva en serrant les dents, soufflant. Elle releva la tête pour mesurer la distance qu'elle avait parcouru au cours de sa chute.
Au dessus d'elle, le bord de falaise depuis lequel elle avait sauté n'était plus qu'une forme obscure semblant découper la lune. Meredeï essuya son front, regarda l'état de ses vêtements. Sa tunique était un peu déchirée par endroit, mais ses côtes et ses organes avait été protégés par un solide corset.
Ses jambes en revanche, avait eu de multiples impacts de roches. Ses bottes avaient étés entamées et la peau de la vastaya était mouchetée de perles rouges et l'une de ses chevilles peinait à répondre aux ordres de sa propriétaire.
D'un pas boiteux, Meredeï s'approcha vers les premières lumières qu'elle voyait. Le temps était encore frais, à Ionia, et les marchands de nuit proposaient gaiement leurs articles. Ils avaient de ses sourires qui, pour certains, étaient la seule véritable et unique magie d'Ionia.
Cette magie chaleureuse se changea en sourcils froncés et lèvres serrées lorsque la Vastaya, blessée, leur apparu. Un instant, l'idée de signaler à ces individus la présence de braconniers lui traversa l'esprit. Elle s'abstint. Cela générerait une panique inutile.
Une marchande, une dame assez âgée dont le crâne était couvert d'une majestueuse coiffe formée de ses cheveux argentés, vit les traits tannés de son visage se transformer en un rictus de méfiance. Elle se recula en instant derrière son stand, tirant à elle la fabuleuse ribambelle de fleurs colorées qui se trouvaient dessus. Dans les yeux de Meredeï, cette merveille de couleurs et d'odeurs avait quelque chose de festif.
Dans ceux des autres passants, il n'y avait strictement aucun prétexte à la fête.
La blonde abandonna sa quête. Personne ici ne l'aiderait. Elle poussa un soupir lent et douloureux avant de se retourner et de se diriger à l'opposé du marché.
La nuit avait couvert de son voile le reste de la cité de Navori, dont les secrets enfouis ressortaient sous la forme de hurlements plus ou moins joyeux ou de pleurs franchement désespérés.
Meredeï progressa dans les dédales obscurs des rues, ses yeux bleus voguant à chaque extrémité de l'étroit chemin à la recherche du moindre danger. Elle tint son membre blessé en baissant la tête lorsqu'un bruit lui fit dresser les oreilles. Derrière, des pas pressés s'approchaient d'elle. Elle tourna légèrement la tête. Elle s'était engagée dans une des rares rues étroites d'Ionia, dont la surface des murs pâles étaient couverte d'une végétation conquérante. Entre les feuilles entremêlées se projetait une silhouette sombre.
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Bonsoir ! Et voilà pour ce premier chapitre :D J'avais sincèrement hâte de le poster, j'espère qu'il vous a plu ^^ Il introduit mon personnage inventé Meredeï, que j'ai tenté de dessiner de manière grossière plus haut ;O; Néanmoins j'y suis attachée alors j'espère qu'à vous aussi elle vous plaira !
Les autres chapitres sortiront normalement le Mercredi :D
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League of Legends - Pur Sang [TERMINEE]
Fiksi PenggemarSett mène une vie tranquille. Tout est à sa place, à savoir celle qu'il a choisi pour chaque chose. Mais la vie ne lui a jamais fait de cadeaux, et elle n'a pas l'air décidée à commencer... ...