Amour Noir

8

« On ne fait rien aujourd'hui ? » questionna un jeune garçon blond en se dandinant.

L'homme à qui il s'adresser releva la tête sans pour autant le regarder.

« J'ai de la visite tu peux partir », répondit-il d'une voix neutre.

Une femme habillée de son habituelle costume trois pièces sortit de l'ombre pour apparaître juste derrière le jeune homme qui sursauta en la sentant près de lui. Il bredouilla quelques excuses et sortit de la chambre aussi vite qu'il pût.

« Ton habitude à coucher avec les hommes n'a toujours pas changé à ce que je vois », déclara-t-elle.

« Tu pourrais peut-être me faire changer d'avis ? »

Ils échangèrent un long regard tandis que l'une enlevait ses lunettes, relevant une apparence plus sombre et des yeux dorés et que l'autre rabattit ses cheveux en arrière pour avoir la même apparence.

« Tu l'as trouvé ? »

« Je serai encore dans ce bordel tu penses ? Même si j'y suis comme à la maison, si je l'avais trouvé, il serait déjà mort sous moi », mentit-il le regard noir.

Ils discutèrent encore un moment puis la jeune femme repartit en annonçant qu'elle concentrerait ses recherches aux abords de la ville tandis que Tyki resterait au centre de Paris. Lulubelle ne semblait pas s'être rendu compte que Tyki avait trouvé Allen, mais le cirque était lui aussi, aux abords de la ville et il y avait donc de fortes chances qu'elle tombe dessus à un moment ou à un autre si ce n'était déjà pas le cas.

Le brun n'avait pas de temps à perdre, il fallait qu'il emmène Allen avec lui, le temps qu'il sache quoi faire de son cas.

De retour au cirque, il réintégra la troupe comme si de rien n'était. Il avait prétexté une course à faire et n'était revenu qu'une heure plus tard à la petite fête qui s'y tenait.

Personne ou presque n'avait remarqué son absence. Il n'y avait que Gabriel qui dès qu'il remit un pied à l'arrière du chapiteau, lui sauta dessus.

« T'étais où ?! Ça fait une heure que je te cherche ! » pleurnicha-t-il.

« Excuse-moi j'avais quelque chose à faire », lui répondit-il en sortant de sa poche de pantalon un paquet de bonbons.

« Tu-tu es parti m'acheter des bonbons ? » s'extasia-t-il.

« Oui. »

Tyki lui donna le paquet que Gabriel s'enquit d'ouvrir à la minute où il était dans ses mains. Il picora un des bonbons avant d'afficher un visage rosie de plaisir.

« Les arlequins ! Mes préférés ! »

La vue de cet adorable visage fît fondre le cœur de Tyki qui ne se serait jamais attendu à voir une telle réaction chez le jeune homme qu'il connaissait.

« Je suis pardonné ? » s'enquit le brun.

« Huuum....réfléchit Eden, oui ! »

Le Noé ébouriffa les cheveux du jeune homme avant de sourire à son tour. Comme l'avait prévenu Anna, Gabriel était très collant, il suivait Tyki de partout mais cela ne dérangeait pas le brun pour autant.

Honnêtement cela le rassura, au moins il n'avait pas à chercher le jeune blond toute la soirée. Quand ils se posèrent dans un coin alors que Don Juan Mendes avait été félicité par tous les artistes de la troupe quasiment un par un et qui l'avait fait plus ou moins connaissance avec chacun d'eux, Gabriel s'endormit contre son épaule. Le jeune garçon était exténué de sa journée et cela se comprenait.