Chapitre 11 - Aimer est un choix

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Ron était retombé amoureux. Etrange, n'est-ce pas ? Il l'était déjà, amoureux. D'Hermione Granger, de sa belle et intelligente Hermione. Et pourtant, elle avait tant changé.... En quelques semaines, il avait découvert une nouvelle Hermione, une partie d'elle qu'il ne connaissait pas. Juste après son séjour à St Mangouste, elle était soudainement devenue distante, elle piquait une crise dès qu'il la touchait, et refusait de dormir ailleurs que sur le canapé. Puis, après le passage chez ses parents, elle avait clairement changé. Elle le regardait autrement. Quand il lui caressait gentiment la joue, elle ne le repoussait pas. Elle avait même cette étrange habitude de rougir. Et puis un jour, n'y tenant plus, il l'avait embrassé alors qu'elle riait aux éclats. Elle n'avait rien dit ; et il avait eu l'impression que leur histoire avait commencé, comme si ce qu'il y avait eu avant n'avait jamais existé, comme si d'un coup, il comprenait enfin le mot aimer.

Certes, elle le laissait l'embrasser désormais, mais il sentait la culpabilité qui habitait la jeune fille. Elle semblait avoir quelque chose à se reprocher. Elle regardait souvent dans le vague, les larmes aux yeux ; elle ne voyait dans le vide des souvenirs que seule elle ne pouvait distinguer. Elle devait sans doute songer à ses parents qu'elle avait brusquement perdus et qui lui manquait sans doute encore. Mais Ron avait ce pressentiment qu'il repoussait inlassablement. Ce pressentiment qu'elle lui cachait un secret... Un secret important. Mais pourquoi Hermione ferait-elle cela ? Il l'aimait ; elle l'aimait. Enfin, il le pensait. Parce que ça, Hermione ne lui avait jamais dit... Avant St Mangouste, si. Elle le répétait souvent, mais elle le disait aussi à Harry. Maintenant, il avait juste envie qu'elle lui dise différemment. Avec son cœur.

Il se pencha à la fenêtre du Terrier et aperçut Hermione dans le jardin qui observait les collines au loin.

Pansy était perdue dans ses souvenirs. Loin, loin là-bas....

*

Elle se blottit dans le coin de la pièce, les genoux serrés contre sa poitrine, se cachant dans l'ombre. Les larmes avaient encore coulé malgré elle, et elle sentait son cœur tressauter à chaque cri que poussait la voix féminine dans la pièce voisine. Ses mains tremblaient, elle avait envie de vomir, d'hurler elle-aussi, de se lever, d'empêcher son père de continuer sa torture... mais elle avait peur, tellement peur. On l'avait élevé dans cette idée de domination et de respect, sans laisser de place à l'amour ou d'autres sentiments que les Sang-Pur jugeaient inutiles. On lui avait appris à obéir. A se taire.

Un nouveau cri de douleur retentit, plus fort mais plus éreinté que les autres. Derrière le mur qui la séparait de sa mère, Pansy entendit clairement la voix forte, puissante et menaçante de son père, crachant insultes sur insultes avant de relever sa baguette. Sa mère tentait de le dissuader d'une voix faible et fatiguée, et elle entendait distinctement ses « pardon, pardon... » Avant que l'endoloris ne la ramène dans un état de semi-conscience.

Le silence se fit alors, faisant bourdonner les oreilles de la petite fille, s'insinuant en elle comme la crainte, sournoise et cruelle. Elle retint sa respiration, se blottit encore plus contre le mur, comme s'il pouvait le protéger, la séparer de ce père si horrible. Mais il ne vint pas, pas cette nuit-là. Et pourtant, la peur restait en elle, implacable, l'empêchant de s'endormir même lorsqu'elle se glissa entre les draps et ferma ses yeux fatigués et rougis.

Elle s'en voulait tellement. Chaque cri de sa mère lui revenait en tête, lui lacérant le cœur tels des couteaux, et les larmes recoulèrent, glissant sur ses joues pâles. Un sanglot la prit, secoua son corps, et elle se roula en boule dans les couvertures, souhaitant mourir ou disparaitre. Soudain, la porte s'ouvrit, mais Pansy n'eut pas la force de regarder. Quelqu'un - son père ? - souleva doucement la couverture pour laisser apparaitre le visage de la petite fille qui s'était enfoncé dans les draps, pour venir caresser tendrement son front en sueur.

La Malédiction & The Last TimeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant