Chapitre 3

1.1K 109 20
                                    

Chapitre 3 : Rebelles

— Tu penses que ça concernera quoi, notre mission ?

La voix de Rose brisa le silence qui régnait dans le jardin. Scorpius, relevant la tête de son bouquin, adressa un regard surpris à la jeune fille qui arrachait des brins d'herbes, assise à même le sol, fixant l'horizon.

— Je... Je ne sais pas trop, avoua-t-il.

— Est-ce que tu as peur, toi ?

Une légère détresse s'échappait de la voix de la jeune fille, ce qui étonna encore plus le jeune homme. Elle était pourtant la personne la plus courageuse qu'il connaissait. Il ne pouvait cependant pas savoir qu'elle n'avait que peu de confiance en elle, tout comme lui.

— Bien sûr que j'ai peur. J'ai affreusement peur.

Le dire à voix haute lui fit du bien, de la même manière que si ses émotions se désagrégeaient dans l'air, le laissant serein pour quelques instants. Rose baissa la tête, ses doigts frôlant les plantes.

— Moi aussi, j'ai peur. Admit-elle.

Scorpius se contrôla pour ne pas aller la prendre dans ses bras, là, à l'instant. Mais c'était interdit, et il grommela intérieurement un juron.

— Si seulement ils pouvaient nous dire ce que l'on devait faire, pour au moins savoir à quoi nous devons nous attendre... Soupira-t-elle en reprenant son carnage sur la pelouse.

Scorpius se redressa sur sa chaise, appuyant son coude sur la table et posant son livre.

— Peut-être que ne pas le savoir nous permet d'être moins effrayé... Hasarda-t-il.

— Je préférais autant savoir la vérité. Je pourrais au moins l'affronter.

Scorpius songea que ce n'était sans doute pas son cas. Il choisissait plutôt de ne rien savoir pour le moment. Rose planta ses yeux dans les siens, déterminée, ce qui le déstabilisa un court instant.

— On va réussir, Scorpius. Quoi qu'ils veuillent que l'on fasse, nous allons réussir.

Touché, il sourit, attristé de ne pas posséder la même résolution.

— J'aimerais ne pas en douter.

...

Drago, après avoir quitté la cuisine, avait vite fait de se préparer pour quitter le Manoir. Il avait lancé un au revoir à Astoria qui se trouvait dans le salon et semblait bouleversée, mais griffonnait sur un papier, ne lui adressant qu'un morne « d'accord » en retour. Il avait soupiré, recouvrant ses épaules de sa cape et était sorti.

Descendant l'allée qui menait à la rue, il ne cessa maintenant de regarder autour de lui, méfiant. Il ne transplanerait pas, ce système étant maintenant bien trop dangereux. Chaque matin, il se servait donc des transports moldus pour se rendre aux Bureaux. Un astucieux sort de camouflage cachait ses vêtements bien trop étranges aux yeux des moldus, et le rendait presque invisible lorsqu'il était dans une rue.

Il lui avait fallu du temps pour s'habituer à ce genre de moyen pour se rendre aux Bureaux. Il ne s'était jamais vraiment intéressé aux Moldus auparavant. Au début, cela lui avait fait vraiment étrange de devoir se fondre parmi eux mais son travail comptait bien trop pour lui pour qu'il abandonne pour si peu.

Il continua à marcher jusqu'à une petite voiture grise foncée, déverrouilla la portière et se glissa sur le siège derrière le volant. C'était Astoria qui lui avait appris à conduire. Il ne savait pas comment elle avait elle-même appris et il ne lui avait jamais posé la question. Elle était bien trop mystérieuse et renfermée, elle ne lui aurait de toute manière pas répondu.

La Malédiction & The Last TimeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant