Chapitre 1

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Chapitre 1 : 15 ans plus tard

Le temps était maussade, le ciel d'un gris sombre et parsemé de nuages plus ou moins noirâtres, quelques gouttes fraiches semblaient même vouloir s'en échapper pour s'écraser sur le sol. Assise sur les marches de l'escalier qui menait à la porte d'entrée, Rose observait le temps comme s'il pouvait lui dévoiler ses secrets. Ce tableau était le parfait reflet des émotions de la jeune fille. Une tempête bouillonnait en elle, une tempête qu'elle ne pouvait pas controler mais qu'elle arrivait à retenir.

D'abord, il y a avait la peur. La peur qui étreint les cœurs, étouffe les voix, la peur qui vous dévore de l'intérieur et vous laisse vide. C'était le sentiment qui prenait le dessus sur les autres.

Ensuite, la colère. Elle avait été faible – non, elle était faible. Qu'avaient servi ses onze ans d'entrainement si elle n'arrivait même pas à protéger ceux qu'elle aimait, à se protéger ?

Et puis l'espoir. C'était le rayon de soleil qui transperçait ses nuages pour venir éclairer, l'espace d'un instant, l'obscure terre. Il était puissant, cet espoir. Mais pas assez pour dissiper la pluie.

Elle soupira, repliant ses genoux contre sa poitrine. Ses cheveux roux, lègue de son père, Ron Weasley, coulaient le long de son dos en boucles emmêlées, cadeau de sa génitrice, Hermione Granger. Ah, la grande Hermione Granger dont on lui avait tant parlé mais qu'elle n'avait vu qu'en photo, rayonnante, si bien qu'on ne pouvait pas détacher ses yeux de ce visage souriant... Qu'aurait pensé sa mère – ce mot avait une drôle de résonnance dans l'esprit de Rose – si elle l'avait vu, là, maintenant, en train de se morfondre sur son sort ?

Son père lui avait tellement parlé d'elle qu'elle était sans doute en mesure de pouvoir répondre à sa propre question : elle lui aurait certainement dit de ne pas s'attarder sur un échec et de s'améliorer pour atteindre son but la prochaine fois.

Rose essaya de s'imaginer la Hermione des photos s'assoir à côté d'elle pour la prendre dans ses bras mais en vain. Elle avait longtemps souffert de cette absence féminine à la maison. Bien sûr, il y avait tante Ginny qui passait souvent au Terrier pour les voir, quelques fois même avec James et Albus, cependant ce n'était pas comme la présence aimante d'une mère... cela ne comblait pas le néant qu'avait laissé cet abandon dans son cœur.

Un grincement de porte la coupa dans ses réflexions.

— Rose ? Tu ne devrais pas rester ici, il fait bientôt nuit et tu vas attraper froid... Fit la voix affectueuse d'Astoria Malefoy dans son dos.

En effet, la lame de soleil qu'elle avait aperçu la minute plus tôt avait disparu pour laisser place à l'obscurité.

— J'arrive, dit-elle à l'adresse d'Astoria dont elle entendit par la suite les pas s'éloigner.

Elle regarda une dernière fois le paysage et s'enfonça dans le Manoir Malefoy, refermant le battant de bois derrière elle. Le changement d'atmosphère la fit aussitôt frémir. Elle n'avait jamais aimé cette grande demeure. Glaciale, impersonnelle, elle n'avait rien à voir avec le Terrier. Rose souhaitait, plus que tout, pouvoir y retourner au plus vite. Mais elle n'avait pas le choix. En attendant que son père se remette de l'attaque, il fallait qu'ils restent ici...

A la remémoration de ce qu'il s'était passé il y avait une semaine, Rose ne put s'empêcher de chanceler, retombant dans ses noirs souvenirs.

...

Ils dinaient à leur habitude dans le salon, un silence absolu les entourant, seulement entrecoupé par les bruits des fourchettes tapant l'assiette ou les couteaux coupant la viande. Quelques fois, son père mettait la radio mais ils ne faisaient pas vraiment attention à ce qu'il s'y disait.

La Malédiction & The Last TimeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant