Chapitre 10

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Chapitre 10 : Te chercher

Pour ramener Rose en sécurité au château, Harry et Drago – dans un instant de naïveté qui ne leur ressemblait pourtant guère – avaient laissé momentanément le corps d'Olivia sans surveillance. Ryan en profita. Sortant des fourrés, il s'approcha du corps inerte de la jeune femme.

Son visage ne trahissait aucun sentiment, si ce n'est une légère trace de dédain visible par la courbure de ses lèvres. Dans les doigts crispés de celle qui avait été l'une de ses sbires, il trouva l'écharpe bleue de Rose. Il l'arracha de sa poigne encore puissante et la porta à sa vue. Une simple écharpe usée par le temps, si on la regardait bien.

Soudain, il referma le poing dessus, imprimant toute sa fureur dans ce geste. Il avait envie de brûler ce foutu morceau de laine, là, maintenant. Ce qu'il représentait était tout simplement trop... douloureux.

Mais il ne le fit pas, et relâcha doucement la pression. Sa faiblesse ne le quitterait jamais. En vérité, il n'y avait qu'une seule solution pour que son fardeau cesse de peser sur ses épaules.

Rose Weasley et Scorpius Malefoy devaient mourir. C'était désormais son unique priorité, quitte à en faire passer ses « responsabilités » au second plan.

Il fourra l'écharpe dans sa cape et disparu dans un craquement sonore pour rejoindre sa prisonnière qui imaginait le pire depuis qu'elle avait entendu son geôlier s'évaporer.

Quand elle sentit sa présence, Hermione fut aussitôt rassurée bien que l'inquiétude ne tardât pas à pointer son museau quand elle entendit qu'il faisait les cents pas, froissant l'herbe de ses chaussures.

« Que se passe-t-il ? Rose va bien ? » Le questionna-t-elle, angoissée, tout en sachant pertinemment qu'il détestait ce genre d'interrogatoire.

— Ta petite fille adorée va bien, Granger. T'ai-je dit qu'elle était à Poudlard ? Que le Choixpeau voulait qu'elle aille à Serpentard, mais qu'elle a préféré choisir Gryffondor parce qu'elle est aussi lâche que son père ? Comme quoi, la couardise est de famille. Siffla-t-il d'un ton railleur qui dissimulait plus ou moins bien sa colère.

« Tant qu'elle va bien, je m'en fiche. » Rétorqua Hermione d'une voix glaciale. « Comparé au danger que tu représentes, la soi-disant lâcheté de ma fille m'importe guère. »

Il éclata d'un rire froid.

— C'est certain. Bientôt, lâche ou pas, Rose et son ami devront m'affronter. Et que peuvent faire deux gamins contre moi ?

Si Hermione avait pu bouger, elle aurait frémi – mais pas de peur. Oui, Ryan, Rose et Scorpius allaient s'affronter, elle le savait pertinemment.

Cependant, un pressentiment lui soufflait que ce n'était pas exactement de la manière dont il l'entendait.

Soudain, avant qu'elle n'ait pu prononcer le moindre mot, le loup-garou se raidit puis disparut dans un craquement sonore.

...

— Ryan ! Ryan !

Le cri perça la forêt, faisant fuir une nuée d'oiseaux dans un bruissement d'ailes affolés. Ginny, exaspérée, frappa le sol d'un mélange d'irritation et de désespoir. Tout cela avait duré bien trop longtemps. Elle se laissa tomber contre un tronc, prenant sa tête entre ses mains. Elle pensa à Harry qui finirait par être inquiet et par la chercher. Elle pensa à Hermione, à Rose. Hermione loin des siens depuis quinze ans. Rose privée de sa mère durant toute son enfance et adolescence. De colère, des larmes perlèrent sur ses joues, ses mains tremblantes agrippant fermement ses cheveux.

La Malédiction & The Last TimeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant