Chapitre 4

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Chapitre 4 : Rêve

Harry essuya ses lunettes sur son t-shirt, ses paupières menaçant de se clore à tout instant tant il était fatigué. Il se força à se concentrer sur la page noirci par une écriture fine mais les mots dansaient devant ses yeux même lorsqu'il remit ses lunettes. Il bailla et s'appuya contre le dossier de son siège, décidant qu'il était temps de rentrer.

Ginny lui en voudrait sans doute de ne revenir que si tard, mais il avait pourtant espéré que Drago lui offrirait son soutien. Ils n'étaient pas amis – ils ne le seraient sans doute jamais – mais Harry commençait à avoir confiance en lui malgré leur passé commun mouvementé. Il jeta un coup d'œil à sa montre magique et grogna de mécontentement. Peut-être s'était-il trompé sur Malefoy, en fin de compte.

On toqua alors et il se redressa brusquement sur son siège, réussissant à apercevoir la silhouette longiligne de Drago derrière la porte opaque du bureau. Ne pouvant cacher le sourire qui grandissait sur ses lèvres, Harry lui héla d'entrer, faisant mine d'être affairé lorsque le blond passa le pas de la porte.

Il releva les yeux, affichant une fausse expression surprise par la venue de son coéquipier.

— Tiens, Drago ! Qu'est-ce que tu fais là ? dit-il d'une voix débordant de moquerie qu'il cacha sous un approximatif sourire étonné.

Ce qui, pour une raison inconnu, fit exploser Drago de rire.

— On peut savoir pourquoi tu rigoles ? marmonna Harry, reprenant son visage habituel.

— Tu peux arrêter tes mensonges Potter, ça ne marche pas avec moi.

Harry se joignit au sourire de son collègue en reconnaissant la phrase qu'il avait sorti l'après-midi même à Drago.

— Très bien, j'avoue, je t'attendais. Admit-il de mauvaise grâce. Alors, tu acceptes ?

Drago hésita une seconde. Etait-ce une bonne idée, en fin de compte ? Mais il hocha de la tête en consentement, ce qui fit se lever brutalement Harry qui le remercia chaleureusement avant de quitter le bureau aussi rapidement qu'un vif d'or.

Drago soupira, encore moins certain que son idée soit la meilleure mais il haussa des épaules pour lui-même et regagna la table qui lui était attribuée pour prendre ses affaires et rentrer chez lui.

Il faisait déjà nuit noire dehors alors qu'il sortait discrètement de la boutique abandonnée qui servait de couverture aux Bureaux.

Il songea que cela rendrait Astoria hors d'elle de le voir revenir si tard puis ricana sèchement. Bien sûr que non. Maintenant que Scorpius avait dix-huit ans, Astoria se fichait complètement de son mari. Il était invisible à ses yeux désormais. Dans un pincement au cœur, alors qu'il traversait la rue, il s'obligea à se demander pourquoi ce fait semblait le blesser.

Ce n'était pas comme s'il ressentait quoi que ce soit pour Astoria. Elle était si... froide, éloignée, en plus d'être évasive.

Il secoua machinalement la tête pour éloigner ses pensées puis écarquilla les yeux en se rendant compte qu'il venait de faire une erreur.

Une grosse erreur.

S'arrêtant devant la station de bus il ne put s'empêcher de jurer et de frapper la barre métallique de rage. Il était bien trop tard pour avoir le moindre transport. Il était bloqué ici – à moins de transplaner ce qui était impensable.

Alors qu'il commençait à se résigner et à tâter les planches de bois d'un banc en se demandant si cela serait assez confortable pour la nuit, même dans ce froid, une vive lumière provenant de la route l'éclaira, faisant plisser ses paupières. Il mit une main en visière au-dessus de ses yeux en essayant d'apercevoir le propriétaire de l'engin.

La Malédiction & The Last TimeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant