Chapitre 3 - Daphné Greengrass

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Toc Toc Toc.

- Il y a quelqu'un ?

Aucune réponse. Le froid règne à l'extérieur et la frigorifie, mais elle sait qu'elle pourrait rester des heures ici sans bouger, attendant qu'ils viennent lui ouvrir. Elle a pris sa décision. Voldemort a été vaincu, les Mangemorts sont amenés à disparaitre. Plus aucun danger d'une si grande importance que le Mage Noir ne plane sur le monde des sorciers. Désormais, elle peut les libérer de la cage dans laquelle elle les a enfermés.

Encore faut-il qu'ils viennent lui ouvrir.

Elle ne sait pas pourquoi, mais elle a un mauvais pressentiment. Comme si elle ratait quelque chose qui passait juste sous son nez, qu'il lui suffisait de voir pour comprendre. Elle repousse d'un geste nonchalant cette impression et retoque à la porte. Elle finit par dégainer sa baguette, et la pointer sur la serrure.

- Alohomora. Clame-t-elle.

Dans un cliquetis de rouages, la porte s'entrouvre, qu'elle pousse. A l'intérieur, il fait anormalement froid. Le vent fait bouger les rideaux écarlates, passe dans ses cheveux, lui murmure des paroles. Des paroles de mort, lui semble-t-il. Des murmures de vengeance...

Elle s'avance, fronce les sourcils. Normalement, ses parents ne se couchent pas si tôt, surtout son père. Cela ne leur ressemble pas. Sa mère disait même que de plonger dans les habitudes n'était pas vivre. Elle avance, se demande pourquoi l'une des fenêtres est ouverte. Elle va la fermer, sans faire de bruit, puis continue dans le couloir qui mène aux chambres. Une étrange odeur métallique lui chatouille le nez, désagréable et dérangeante.

La porte de la chambre de ses parents est ouverte.

Il pleut dehors, elle entend le tapotement insistant des gouttes sur le toit. C'est tout ce qu'elle entend, quand elle pousse la porte, et découvre deux formes sans vies, couchés dans une mare de sang sur le parquet. Elle n'entend même pas le long hurlement de souffrance, qui dure, dure, dure...

Et, dans le coin le plus obscur de la pièce, une ombre, deux yeux rouges sanglants, l'observe et la scrute. Puis tout se secoue autour d'elle, tout se brouille dans les larmes et dans la douleur, ce n'est plus un cri qui retentit mais mille, elle veut juste que tout cesse, que tout ne soit que cauchemar...

- ASTORIA !

Hermione Granger se réveilla en sursaut, les joues trempées par les larmes, la gorge trop sèche d'avoir tant crié. Un cauchemar. Rien qu'un cauchemar. Elle sentit une nouvelle fois le désespoir la prendre. Pas un cauchemar. Un souvenir. Deux mains fermes lui tenaient les épaules, et elle leva ses yeux humides vers celui qui l'avait épargné la suite.

Drago Malefoy, bien entendu.

Elle ne sut pas si elle devait être en colère car il était entré dans sa chambre, ou agitée. Hermione parlait dans son sommeil, surtout lors de cauchemar de ce genre. C'était Ron qui avait fini par lui avouer. Si ce cauchemar l'avait trahi, alors... Mais non ! C'était impossible. Drago l'avait appelé Astoria, pas Hermione, ni Granger. Il ne savait pas, et il ne saurait jamais.

- Mais qu'est-ce qu'il te prend de crier comme cela ?! Lui demanda le jeune homme, bien plus inquiet que furieux cependant.

Ce cri... Cet unique cri qu'il avait entendu, il avait cru un instant qu'il sortait de ses souvenirs... De ce moment, il y a quelques années, qui resteraient gravé dans sa mémoire. Oui, du moment où sa tante, Bellatrix Lestrange, avait torturé une jeune Sang-de-Bourbe, Hermione Granger. Drago n'oublierait jamais les hurlements qu'elle avait poussés. Elle tremblait, se rendit-il compte. Il serrait bien trop fort ses épaules. Il retira précipitamment ses mains comme si elle l'avait brulé, et soupira.

La Malédiction & The Last TimeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant