Epilogue

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Ils avaient vaincu la Malédiction.

Ils avaient réussi. Les deux générations mêlées, il était impossible qu'un Greengrass ou un Timberwolf retombent amoureux. Mais Luke était mort, et il ne pourrait même pas partager cette joie. Car oui, ils avaient vaincu la Malédiction, mais seulement pour l'enfant qu'elle tenait dans ses bras, le serrant contre elle, les larmes aux yeux. Leur enfant. Il ne verrait jamais ses yeux noisettes ni les boucles noirs qui se dressaient sur sa tête. Il ne connaitrait pas la joie de l'élever, d'entendre son rire cristallin remplir les pièces d'une maison, de le voir faire ses premiers pas, ou prononcer ses premiers mots.

Ils avaient vaincu la Malédiction en ayant cet enfant.

Cet enfant qui avait failli être le porteur d'un pouvoir énorme – en plus de celui que son père lui avait légué par la génétique -, le pouvoir de Jordan Timberwolf. En effet, si c'était Hermione Granger qui avait accouché à sa place, alors il aurait pris tout le Fluide qu'elle contenait, et Ryan n'avait plus qu'à le sacrifier pour recevoir ce pouvoir inconsidéré. Il aurait alors pu mettre ses plans à exécution.

Ce bébé était la seule et unique raison qui permettait à Astoria d'ouvrir les yeux le matin, de supporter chaque jour alors que son cœur était parsemé d'épines et la faisait atrocement souffrir, c'était la seule et unique raison. Sans lui, elle serait allée rejoindre Luke dans l'au-delà sans attendre.

Mais ses yeux curieux et rond, qui la fixaient le plus souvent fasciné, avec l'envie de découvrir le monde qui l'entourait était une attache à la vie. Elle remerciait Merlin chaque jour de lui avoir accordé le sang de son sang, la chair de sa chair.

Néanmoins, dans les iris verts d'Astoria se lirait à jamais une peine ineffaçable.

*

— Je ne sais vraiment pas comment je vais expliquer ça à Kingsley... soupira Harry en se préparant dans une des chambres du Terrier.

Ginny lui réajusta sa chemise en souriant avant de l'embrasser doucement sur la joue.

— Je suis sûre que tu trouveras comment lui dire. Il faut faire quelque chose contre... contre Ryan.

Ce nom, maudit, hait, bannit, qu'elle voulait effacer une nouvelle fois de sa mémoire, qu'elle voulait oublier pour toujours.

Ce nom qu'elle avait aimé. Ses gestes se firent soudainement plus hésitants et Harry lui prit les mains, inquiet.

— Ginny...

La jeune femme avait raconté tous ses souvenirs à Harry, sans n'en omettre aucun. Il avait le droit de savoir. Elle retira ses mains, désirant se détourner du regard perçant de son, désormais, petit-ami. Il la retint, cependant, connaissant la cause de sa culpabilité.

— Tu n'aurais pas pu empêcher que tout cela arrive. (La rousse baissa les yeux en respirant profondément, retenant son appréhension.)

— Si, j'aurais pu... Ryan m'a sauvé la vie à l'hôpital. C'était lui que Pansy (le prénom se bloqua dans sa gorge mais elle trouva la force de continuer) a vu lorsqu'elle est arrivée à ma chambre. Il savait que l'oubliette qu'il m'avait lancée il y a plus d'un an allait me tuer car je commençais à me souvenir de lui... S'il me détestait alors il m'aurait laissé mourir.

— Tu es persuadée qu'il t'aime toujours mais je ne crois pas que ce genre d'individu connaisse véritablement la signification du mot « aimer ». Il est un peu comme Voldemort, en somme...

— Il n'est pas comme lui, il est totalement différent ! Je me suis servi de lui, je l'ai brisé alors que... (Elle prit sa tête entre ses mains, désemparée) Si j'étais restée avec lui, il n'aurait jamais fait tout ça. J'avais la possibilité de le sauver, de nous sauver, et j'ai tout détruit...

La Malédiction & The Last TimeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant