Chapitre 37

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En entrant, un silence pesant s'installe. Je tâtonne le mur de droite, à la recherche de l'interrupteur.

Après l'avoir actionné, le salon et la salle à manger s'éclairent.

Je commence à avancer dans la salle à manger, le cœur battant très vite. Je suis persuadée que si quelqu'un se trouvait avec moi, il entendrait mes battements cardiaques.

En arrivant devant la table, des souvenirs refont surfaces.
Je me vois, manger, assise avec mes parents et mes sœurs, l'époque où tout le monde s'entendait à merveille. Les larmes me montent quand je réalise que c'est désormais du passé.

Je quitte la table et monte à l'étage pour réaliser mon objectif : prendre des affaires pour chez Kiara.

En montant, je passe devant la chambre de mes parents, mais je n'y prête pas vraiment attention. Je me focalise sur l'essentiel.

J'ouvre donc mon placard, prend un sac, et commence à rassembler des vêtements. Je passe également à la salle de bain pour y prendre des affaires de toilette.

Je lève la tête et aperçois mon reflet dans le miroir. J'ai des cernes et les yeux gonflés, dû aux nombreuses insomnies que j'ai faites ces derniers jours.

Je n'ai pas vraiment pris la peine de passer devant un miroir.
Comme à chaque fois, je ne cesse d'entendre la voix de mon père qui me dit que je ne suis qu'une bonne à rien, et qu'il aurait dû me tuer plus tôt. C'était ses derniers mots. Et les entendre en me regardant est une sensation atroce.

Mes larmes commençant à se présenter sur le visage, je détourne le regard pour quitter ma chambre.

Avant de sortir, je me cogne dans un meuble et fais tomber un cadre. Celui-ci se brise sur le sol. Je le récupère mais je me coupe en ramassant les morceaux.

Je lâche un petit cri de douleur mais je retourne le cadre et une image me donne une rage inconsummable : une photo de ma famille.

Je lance le cadre contre mon mur qui se brise au contact de celui-ci.

De bruits de verre se font entendre.

Je serre les poings. Je les serre si fort que mes jointures deviennent blanches. Mon rythme cardiaque s'accélérant, je fais tomber tout ce qu'il y a sur le dessus de ma commode. Des décorations, des livres et des bijoux viennent rencontrer le sol, émanant un lourd fracas.

Mais ma rage n'est pas servie.

Cette vision de la famille riche super heureuse et la petite vie parfaite était tout sauf la réalité. Et je m'en veux d'avoir cru aux illusions. Mon père et ma mère m'ont menti, ils m'ont traité comme une moins que rien à leurs yeux et je suis restée malgré tout. Et maintenant, je n'ai plus rien. Plus de famille, plus de figure paternelle, plus de confiance en moi et aux gens, et je suis tout, sauf heureuse depuis. Seulement de la tristesse, de l'angoisse, et de la peur. La peur de finir seule. Abandonnée.

Sans vraiment me contrôler, je renverse mon sac que je venais de faire sur le sol.

Je frappe sur le sol et sur le mur en criant :

Moi : C'est à cause de moi si Papa est mort ! J'aurais jamais dû fouiller ! Ma famille est détruite ! Tu es une bonne a rien Jane! PUTAIN !!

Point de vue de Rafe :

Je suis sorti de la voiture. Je préfère être sûr que Jane va bien. Ces derniers temps, elle a perdu son sourire, sa joie de vivre, et elle ne répond jamais quand on lui demande si elle va bien. Elle peut faire comme si tout cela ne l'atteint pas, mais je sais qu'elle doit être brisée. Mine de rien, elle tenait à ses parents, même après les atrocités qu'elle a subit.

Summer Of Love / Rafe CameronOù les histoires vivent. Découvrez maintenant