Chapitre 33

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J'arrive à l'hôpital assez vite. Un médecin me prend en charge rapidement.

Médecin : Vous avez mal quelque part Mademoiselle ?

Je lui fais non de la tête.

Il prend ma tension, écoute mon cœur et vérifie que je ne sois pas blessée.

Moi : Je vais bien. Inutile de me faire tous ces tests.

Medecin : C'est la procédure. Vous êtes restée 24 heures enfermée.

Moi : Je veux le voir. Où est-il ?

J'ai besoin de voir Rafe.

Medecin : Vôtre copain est au bloc. Les médecins font tout ce qu'ils peuvent pour lui extraire la balle de l'abdomen.

Moi : Et mon père ?

Je me dois de poser la question malgré tout. Je ne réalise pas qu'il est mort, alors j'ai un petit espoir.

L'homme me regarde avec les yeux pleins de compassion.

Medecin : Je suis désolé, mais il est mort sur le coup. La police a mis à disposition un psychologue qui peux vous prendre en charge. Voulez vous que je l'appelle ?

Les larmes aux yeux, je lui répond que non, et que je veux voir mes amis.

Il m'adresse un léger sourire et ouvre la porte de la salle de consultation. Les Pogues se ruent vers moi. Sarah me serre de toutes ses forces contre elle. Kiara fait de même. John B et Pope s'avance vers moi, et me prennent la main. JJ s'approche lui aussi de moi. En voyant les larmes briller sur mes joues, il s'approche de moi et me serre fort également. Sa tête se pose sur la mienne, et il essaye de me calmer.

JJ : On est tous là pour toi. On te lâchera pas Jane...

Les autres nous rejoignent, et nous faisons un câlin collectif. Nous restons comme ça pendant 2 ou 3 minutes, avant qu'un médecin ne dise mon nom :

Médecin : Mademoiselle Kurtman ? Vôtre copain est sorti. L'infirmière voudrait vous parler.

Les Pogues me font signe d'y aller. Je marche dans la direction de la chambre de Rafe. J'ai peur de ce que pourrez m'annoncer le médecin. Je ne supporterai pas qu'il parte définitivement.

Une femme m'attend, notant des choses sur un papier. Elle se retourne en m'entendant.

Infirmière : Bonjour. Vous êtes Jane c'est ça ?

Elle m'adresse un sourire chaleureux.

Moi : Oui c'est moi. Alors ? Dites moi qu'il est en vie, s'il-vous-plaît madame...

Infirmière : Il l'est. Il a eu beaucoup de chance, la balle a pû être retirée à temps. Ça se jouait à seulement deux minutes.

Elle s'écarte, et j'aperçois le brun, allongé, une perfusion à son bras, plongé dans un profond sommeil.

Infirmière : Nous ne savons pas exactement quand il se réveillera. Prévenez nous si cela se produit.

Elle s'en va, m'adressant un dernier sourire.

Je m'assois près de Rafe. Le voir dans cet état me rend vraiment triste. Il a fait tout ça pour moi. Il a risqué sa vie pour me protéger. Il est là à cause de moi.

Je le regarde. Je prend sa main dans la mienne et je me mets à lui parler comme si il m'entendais :

Moi : Tu sais, j'ai vraiment eu peur. Si tu savais comme je m'en veux. Tu as voulu me protéger de mon père, et on n'en serait jamais arrivé là si je m'étais occupée de mes affaires. Je sais que tu ne m'entends pas, mais je suis terriblement désolée. Je n'arrête pas de repenser à ce que tu m'as dit hier. Nous avons tous les deux dit des choses que nous regrettons. Alors même si tu as été le pire des connards, il faut que je te dise la vérité. La vérité c'est que je n'arrive pas à t'en vouloir. Je n'arrive pas te détester. Je ne peux pas vivre sans toi, je crois. Je ne t'ai rien répondu parce que j'étais triste, en colère et perdue. Mais je t'interdis de dire que tu n'es pas quelqu'un pour moi. Parce que c'est faux ! Tu m'as rendue heureuse, tu m'as aidée à faire face à mes parents à de nombreuses reprises. Grâce à toi, d'une façon ou d'une autre, je me suis rapprochée de mes amis encore plus qu'avant. Rafe, je suis amoureuse de toi, et ça depuis le début. Je sais que quand tu te réveillera, plus rien ne sera jamais pareil. Ma mère et ton père seront sûrement en prison, mon père est mort, et je vais sûrement finir en foyer pour les jeunes. Et ça sera sûrement loin d'ici. Mais saches que même si tout devait mal se passer, je ne t'oublierai pas. Parce que tu es inoubliable.

À ces mots, les larmes aux yeux, je quitte la chambre de l'hôpital.

Je réalise ce que je lui ai confié. Certains penseront que tout cela est ridicule, mais en réalité, ça ne l'est pas. Après tout, c'est le garçon qui fait battre mon cœur et il m'apporte tellement de bonheur. Il a beau agir comme un connard, je ne le haïs pas. Et jamais je ne pourrai lui en vouloir réellement.

__

Les parents de Kiara ont gentiment proposé de rester chez eux, le temps que la situation évolue. J'ai accepté, et mes sœurs sont parties chez leur tante, dans le nord du pays, le temps que tout s'arrange. Elles sont tout aussi dévastées que moi. Heureusement, la police les a privé de certains détails, elles doivent resté dans l'innocence. C'est le mieux pour elles.

* elipse de 2 jours *

Je reçois un appel de Sarah.

Sarah : Hey, ça va?

Moi : Et toi ?

Sarah : C'est pas la forme mais on fait avec. Écoute, je t'appelle pour te dire que mon frère est réveillé. Je me suis dis que tu aimerais le voir. Nous sommes à l'hôpital, si tu veux passer.

Je lui dis que j'arrive.

Devant la porte de la chambre 308, ma respiration s'accélère.
Je prend mon courage à deux mains, et rentre dans celle-ci. Sarah est sur un fauteuil, son téléphone dans la main. Elle m'adresse un sourire, que je lui renvoie. Je tourne la tête, et je vois Rafe, assis contre des coussins qui lui servent de dossier. Il me regarde dans les yeux.

Sarah : Je vais aller chercher un petit truc à manger, je reviens.

Elle disparaît. Un silence gênant s'installe entre Rafe et moi.
Rafe décide le briser.

Rafe : Jane... Je suis content de te voir.

Son léger sourire m'attriste.
Mes yeux s'humidifient.

Rafe : Et, princesse, s'il te plaît, ne pleure pas...

Ça faisait longtemps qu'il ne m'avait pas appelé par ce surnom. Je m'approche de lui et il me tire pour me coller à lui.
Je pose ma tête sur son torse, j'entends son rythme cardiaque, qui m'apaise.

Moi : Je suis désolée, pour tout...

Rafe : Tu n'as pas à t'excuser. J'ai décidé de te sauver la vie. Et regarde, je m'en sors plutôt bien !

Je lui souris. Il prend mon visage dans ses mains, en relevant mon menton vers lui.

Rafe : Je préfère quand tu ris que quand tu pleures...

On se regarde dans les yeux. Et il pose ses lèvres sur les miennes tendrement. Je suis soulagée. Il arrive à m'enlever un poid à sa façon. Je me sens si bien avec lui.

Je repose ma tête sur son torse.
Il me chuchote à l'oreille :

Rafe : Toi aussi tu es inoubliable princesse.

Mon cœur s'emballe. Il m'a entendu alors. Je ferme les yeux, me concentrant sur sa respiration. Le monde autour de moi est flou. J'ai l'impression qu'il n'y a que lui et moi.

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Summer Of Love / Rafe CameronOù les histoires vivent. Découvrez maintenant