Chapitre 17

2 0 0
                                    

Lysaelle se réveilla avec une forte douleur au niveau de l'abdomen. Elle se propageait dans tout son corps avec l'impression d'être tombée de plusieurs étages. Les couvertures sur son corps semblaient plus rêches, sa paillasse plus dure. Elle n'était pas dans son lit. Elle ouvrit les paupières malgré le réconfort du sommeil. Elle découvrit tout d'abord un plafond bas, puis des murs de pierre dénuée de décorations. Autour d'elle il y avait d'autres lits, vides, ainsi que des tables recouvertes de fiole en tout genre. Enfin, à ses côtés, sur une chaise qui paraissait très inconfortable, Soren veillait.

Il était avachi, la tête penchée en arrière, le regard perdu dans le vide du plafond, les lèvres remuantes légèrement. Il était plongé dans ses pensées. Depuis quand était-elle là ? Et depuis quand Soren veillait-il ? Elle avait un souvenir clair des aventures de la nuit. On avait tenté de l'assassiner et cela avait presque réussi. Une simple blessure au ventre était peu chère payé. Le tueur avait connu un sort bien peu enviable. Déjà elle se demandait qui avait pu commanditer une telle chose. Son premier suspect aller à au roi de Valoxie qui semblaient être le plus mécontent de la décision du roi d'Arzaski.

— Par les dieux, vous êtes enfin réveillée, murmura Soren avec soulagement.

— On ne se débarrasse pas de moi aussi facilement, répondit Lysaelle pour détendre l'atmosphère déjà peu joyeuse.

Sorensourit, soudainement toute animosité de la veille oubliée. Il était donc aussi simple de se faire pardonner ? Passer près de la mort ? Un silence gênant s'installa. Lysaelle ne pouvait pas bouger au risque de se voir terrasser par la douleur et Soren n'était visiblement pas enclin à partir.

— Savez-vous qui a voulu ma mort ? demanda-t-elle afin de combler le vide.

— La même personne qui a tué le roi je suppose, répondit Soren en haussant les épaules.

— Ni vous ni moi ne pouvons croire à cela. Le roi a été empoisonné, une mort discrète et sans accrochage. La tentative d'assassinat sur ma personne a été bâclée et violente.

— Nous menons l'enquête mais j'ai bien peur que peu de personne dans ce château souhaite avoir la réponse. Certains doivent même être déçus que vous ayez survécu.

— Je n'en doute pas, dit Lysaelle avec fatalisme.

Il y avait de toute façon des dangers plus pressants. Elle espérait que cette tentative magistralement échouée, servirait de leçon à la personne qui souhaitait sa mort. Dans tous les cas elle prendrait garde à vérifier plusieurs fois si sa porte était bien fermée ainsi qu'à dormir d'une seule oreille à présent.

— Vous étiez en train de prier ? demanda Lysaelle se rappelant tout à coup la position dans laquelle elle l'avait trouvé.

— En effet. Pour vous.

— Pourquoi ? Demanda-t-elle plus sèchement qu'elle ne l'aurait voulu.

— Pour votre survie, bien sûr, répondit-il avec calme.

— Ce n'est qu'une blessure mineure. Et puis, quelle force supérieure pourrait agir sur une telle chose. La mort est une question physiologique et non religieuse.

— Pourquoi avez-vous tant d'animosité en quelque chose qui ne vous a fait aucun mal ? demanda Soren.

Il ne comprenait pas la réaction de Lysaelle et elle ne pouvait l'en blâmer. De l'extérieur, on aurait pu croire que ses idées étaient fermées et sans fondement mais elle avait des raisons de ne pas apprécier la religion. Des raisons trop nombreuses pour toutes les citer.

— Elle n'a apporté que du malheur à ma famille.

— Et ne pensez-vous pas qu'elle puisse apporter l'espoir à d'autre ? soumit-il avec bienveillant.

OzavirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant