Deux semaines. Cela peut être très long. Comme très court. Trop court. Les jours se succédèrent, identiques, infatigables. Lysaelle se plongea à corps perdu dans les entraînements tant physique que psychique. Elle ne voulait pas se poser et réfléchir. Ses nuits étaient déjà bien trop longues à son goût. Elle avait presque oublié le baiser de Soren, ils n'avaient d'ailleurs pas eu beaucoup l'occasion de se voir. Ce n'était pas pour déplaire à la reine. Elle n'avait pas besoin de distraction en ce moment. Elle passa en revanche son temps libre avec Stoïana qui avait le talent de lui faire tout oublier. Elle ne posait pas de questions et se battait comme jamais. Tout ce dont Lysaelle avait besoin pour le moment.
Elle avait été tentée de demander à Lyan de plonger dans les émotions de Soren mais elle s'était retenue. Elle avait bien trop peur de ce qu'elle pourrait y trouver. Parfois l'ignorance valait mieux.
Puis était venu le jour où les sentinelles étaient revenues avec de bien mauvaises nouvelles. Les souverains avaient été réunis sous la tente royale. L'appréhension était à son comble. Il n'y avait plus de retour en arrière possible. L'armée était à nos portes. Elle arriverait à l'aube.
— Cette fois, nous n'avons plus le choix. Demain, nous gagnerons cette guerre, commença Ayden avec force.
Cependant personne n'était dupe. Le petit prince devenu roi tentant de motiver ses alliés. C'en était presque ridicule. Aucun ne fit de remarque, l'heure n'était pas à la plaisanterie.
— Tout le monde sait ce qu'il doit faire ? Reine Lysaelle ?
— Mes hommes sont en positions, répondit-elle.
— Pourquoi êtes-vous tous à l'abri sur les hauteurs tandis que nous servons de chair à canon en bas ? Grogna le roi de la Valoxie.
— Si cela peut vous aider, je suis prête à vous fournir quelques-uns de mes soldats bien qu'ils seraient plus utiles en hauteur, là où ils pourront se battre sans vous confondre avec l'ennemi, rétorqua la reine d'une voix dure.
Le roi n'ajouta rien et personne ne fit de nouvelle remarque. Toutes les armées étaient en place. Il n'y avait plus qu'à attendre. C'était là le plus difficile.
La reine prépara son cheval, concentré à la tâche. Du coin de l'œil elle vit Soren polir son épée une dernière fois et discuter avec le roi Ayden. Elle ne put s'empêcher de l'observer. Il était de profil tandis que le roi était de dos. Peut-être était-ce la dernière fois qu'ils se voyaient. Soren dû sentir un regard sur lui car il tourna la tête et croisa le regarde de la reine. Lysaelle ne se détourna pas, pas cette fois. Lui aussi soutint son regard. Elle ne savait pas ce que ça signifiait mais elle en profita.
Elle fut la première à rompre le contact, elle ne pouvait en supporter davantage. Elle monta sur son cheval et partie au galop sans un regard en arrière. Elle ne devait avoir qu'une chose à l'esprit : la guerre.
Quand elle arriva au sommet, ses hommes étaient déjà en place, le soleil se couchait à l'horizon et le froid prenait doucement place. L'armée de la reine s'était scindée en deux : une partie sur le sommet est, l'autre sur le sommet sud-ouest. Des élémentaux de feux avaient été répartie sur les deux parties afin de réchauffer l'armée durant la nuit. Mikolaj était resté aux côtés de la reine tandis que Lyan était de l'autre côté afin de transmettre au mieux les ordres de Lysaelle. Si son pouvoir était puissant, il n'était pas forcément utile dans une bataille. Il servirait donc d'intermédiaire car c'était ce qui se rapprochait le plus d'un télépathe en l'absence d'Andrzej. Wig et Lech étaient restés ensemble avec leur reine. Étant parmi les plus puissants elle souhaitait les avoir à ses côtés pour la bataille.
Lysaelle se posa près du feu. Il avait été décidé de ne pas monter de tente afin de ne pas encombrer les soldats. Si les nuits étaient fraîches, elles étaient encore assez douces pour le peuple de Lysaelle. Mikolaj la rejoignit et lui donna quelques bouts de pain secs. Elle n'avait pas faim mais se força tout de même à manger.
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Ozavir
FantasyLysaelle, reine de Lekathos, dirige avec bienveillance son peuple coupé des autres pays. Les autres dirigeants craignent ces terres inhospitalières où vivrait, dit-on, des mages. Pourtant, le roi Orik, roi d'Arzaski, décide de demander une alliance...