Ozavir

Epilogue

La taverne était bruyante. Après une journée de travail éreintante au champ ou à la mine, tous les paysans du coin venaient se ressourcer ici. Lui n'était pas du coin, c'était pourtant ici qu'il avait atterri. Il avait entendu les rumeurs. L'armée avait été battue. Il aurait dû être soulagé d'une telle nouvelle mais il noyait sa culpabilité dans des verres d'alcool bas de gamme. Le goût âcre de la bière était comme une punition. Ils n'étaient pas passés loin de l'éradication et il savait que c'était de sa faute. Il recommanda un verre dans l'espoir d'oublier. Mais ses années de beuveries l'avaient rendu solide aux effets de l'alcool, c'était à peine s'il ressentait un étourdissement. Personne ne se préoccupait de lui, pourquoi l'auraient-ils fait ?

Quand il pensait qu'il avait fallu d'un seul vœu, un seul mot de travers pour qu'une simple vengeance se transforme en massacre. Il se souvenait avec beaucoup trop de précision les mots qu'il avait soigneusement pensés en traversant le voile. Il n'était même pas sûr que cela puisse fonctionner et encore moins de ressortir vivant. Il aurait dû mourir. Mais vivre avec la culpabilité était une fin qu'il méritait. Personne ne saurait jamais ce qu'il s'était passé, il ne pourrait jamais confier sa douleur. Après tout, ce n'était que des légendes et les paysans avaient beaux croire aux dieux peu d'entre eux croyaient vraiment en la magie. Le pays avait connu trop d'évolution pour que les anciennes croyances perdurent réellement.

Il partit à la fermeture de la taverne sans même savoir où il allait réellement. Il préférait économiser ses derniers sous et profitait des beaux jours pour dormir à la belle étoile.

Il sortit de la ville et traversa quelques champs. Sous un arbre, il finit par s'allonger. La nuit était éclairée par les étoiles et la lune lui permettant de ne pas se blesser sur les racines. Il somnolait déjà. Il savait que cette nuit, une nouvelle fois, serait hantée par des cauchemars. Cela faisait presque deux mois qu'il n'avait pas réellement dormi. Cette nuit ne fit pas exception. Inlassablement, la même phrase tournait en boucle dans son esprit. Un rappel constant de ses erreurs.

Je veux que les responsables de ma souffrance meurent.

ÀSUIVRE...