Il désigna les deux statuts qui gardaient l'entrée du temple. Celles que la reine n'avait pu reconnaître lors de sa première visite. Il désigna tout d'abord la femme, à gauche. Aux yeux de Lysaelle, elle représentait la mer et sa force à la fois bienveillante et dévastatrice.
— Sinéoka, déesse de l'eau et du foyer. Sévère mais impartiale. C'est elle qu'on prie avant de partir en mer où lorsqu'une femme met au monde. C'est la déité principale de la ville, il est aisé de comprendre pourquoi.
Il désigna la seconde statut, l'homme à la lance et à la balance.
— Et voici Lubomysl, dieu des guerres et de la justice. Deux principes intimement liés. Il protège notre peuple lors des batailles et rend justice lors des procès, du moins c'est lui que l'on implore quand on souhaite être sauvé.
— Et croyez-vous que chaque personne déclarée coupable le soi réellement car un dieu l'a décidé ? demanda Lysaelle ne pouvant s'empêcher de trouver cela absurde.
— Je ne le pense pas, mais j'espère que nous ne sommes les seuls à décider en ce monde. L'Homme est trop faillible pour cela.
Elle ne pouvait pas le contredire sur ce dernier point. L'Homme était fait de faiblesses, il se trompait souvent et apprenait rarement de ses erreurs. Elle pouvait donc concevoir qu'il portait sa foi en des êtres infaillible, incapable de condamner un innocent. C'était fermer les yeux devant la vérité mais cela permettait d'apaiser les cœurs et les âmes.
— Lubomysl est le contraire de sa sœur Sinéoka. Il est posé, réfléchi.
Les yeux de Soren se perdirent un moment dans le vide.
— C'est le dieu que vous appréciez le plus, dit Lysaelle sûre d'elle.
— J'aime les valeurs qu'il véhicules. Qu'il existe ou pas, il représente quelque chose de positif, répondit-il d'une voix lointaine.
Elle ne fit aucune remarque supplémentaire, doutant de pouvoir un jour s'arrêter si elle commençait.
— Sur les portes est gravée la guerre originelle, la première à opposer les dieux et les Hommes.
La lumière n'était pas suffisante pour distinguer tous les détails des bas-reliefs. Elle ne pouvait qu'imaginer et il n'en fallait pas beaucoup, la château était remplis de ce genre de fresques.
— Vos dieux font donc la guerre.
Le ton de la reine était accusateur. Comment des dieux faisant la guerre à leurs fidèles pouvaient-ils être bons ?
— Les Hommes ont gagné, les dieux ont reconnu leurs erreurs. Cette guerre est essentielle pour expliquer notre situation actuelle, expliqua Soren.
— Ce que je vois c'est que vos dieux sont faillibles, comme les Hommes.
Elle se savait dure mais souhaitait ouvrir les yeux à Soren. Lui faire voir la vraie nature de la religion.
— Vous ne souhaitez pas écouter, reprocha Soren sans pour autant se mettre en colère.
— La religion à fait de mes parents des êtres mauvais. Elle a fauché trop d'innocents pour que je puisse lui pardonner, rétorqua-t-elle.
Ses propos étaient irrespectueux en ce lieu, elle le savait. Elle n'avait pas peur de la punition divine. Les seuls responsables étaient mortels et en chair et en os.
— Ce sont les Hommes qui ont décidé d'agir...
— Sous couverture de la religion, s'indigna-t-elle.
Elle sentait son calme la quitter. Elle était fatiguée, sa blessure l'élançait de nouveau.
— Est-ce la faute de la religion si certains en font mauvais usage ?
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Ozavir
FantasyLysaelle, reine de Lekathos, dirige avec bienveillance son peuple coupé des autres pays. Les autres dirigeants craignent ces terres inhospitalières où vivrait, dit-on, des mages. Pourtant, le roi Orik, roi d'Arzaski, décide de demander une alliance...