Chapitre 9

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L'entraînement du matin fut incroyablement long. Le prince Ayden s'était une nouvelle fois levé du mauvais pied pris un malin plaisir à faire enrager la reine. Lysaelle résistait tant bien que mal mais sa fatigue n'aidait pas sa patience. De plus Soren n'avait pas pu être présent pour une raison inconnue ce qui ne fit que l'énerver davantage. Heureusement les soldats étaient motivés par la guerre qui approchait et la majorité étaient concentrés sur leurs combats.

Après une provocation de plus Lysaelle s'empara d'une lance à portée de main et l'envoya avec une précision d'orfèvre à quelques centimètres des pieds du prince. Elle se tut un instant avant de serrer les dents. Si cela avait été quelqu'un d'autre on aurait cru que le tir était raté puisqu'il n'avait pas atteint sa cible. Le prince n'était pas idiot à ce point. Il offrit tout de même un sourire carnassier à la reine, sans aucun doute fière d'avoir gagné cette partie. Une légère douleur à la tête la fit grimacer mais elle la repoussa loin, trop en colère pour s'en préoccuper.

Une fois l'entraînement terminé, elle ramassa la lance avec rage et la lança de toutes ses formes sur un des soldats de paille. L'arme s'y planta à la verticale en plein cœur. Avec un peu d'imagination elle pouvait se laisser à croire que c'était le prince. Elle la laissa là et partit. Peut-être que quelqu'un y verrait le message.

Elle se changea, enlevant sans précaution les différentes parties de son armure qui tombaient à terre dans un pêle-mêle. Elle avait plus que besoin de se changer les idées loin du prince. Elle enfila une robe simple et s'engagea dans les couloirs tentant de retrouver son chemin vers la bibliothèque. Étonnamment elle la trouva facilement. Les portes étaient toujours fermées mais quand elle poussa, elles bougèrent révélant la pièce de l'autre côté. Elle était aussi lumineuse que le reste du château, le soleil entrant à flot dans la pièce par les baies vitrées. Pourtant la lumière semblait légèrement différente, plus froide. Chez elle, la bibliothèque était à l'abri du soleil mais aussi de l'humidité et de tout ce qui aurait pu dégrader les livres. Par quels miracles ces livres étaient encore entiers ? Elle ne savait plus où donner de la tête. Où qu'elle regarde, il y avait des livres. Au rez-de-chaussée Les bibliothèques étaient soigneusement alignées les unes derrière les autres sur toute la surface disponible. Un seul petit coin était réservé à des tables et des chaises. Le premier étage était disposé de la même façon sur une surface plus réduite laissant apparaître le plafond de la pièce depuis le bas. Elle y découvrit une fresque gigantesque aux couleurs or, roses et bleus. Une jeune femme à la chevelure jaune gardait précieusement une bobine dorée dont le fil venait s'enrouler autour des autres dieux, du ciel et de la terre.

— Je peux vous aider ?

La voix sèche la tira de ses pensées. Un homme âgé se tenait à côté d'elle, les lèvres pincées, le regard sévère. Il porte un habit sobre, loin du faste qu'elle avait connu jusqu'à présent. Il n'était pas amical, la reine se força tout de même à lui faire sa demande :

— Je cherche des livres parlant de l'histoire du royaume et de ses pays.

L'homme claqua la langue avec désapprobation.

— Au fond, bibliothèque 132, étagère 3.

Il repartit aussi vite qu'il était apparu. Lysaelle le suivit du regard jusqu'à un petit bureau quelques mètres plus loin qu'elle n'avait pas remarqué. Elle ne prit pas la peine de le remercier et se dirigea sans attendre vers la section indiquée. Le choix était vaste. Il y a en avait de toute taille. Elle ne savait pas vraiment pas où commencer ni ce qu'elle cherchait réellement. Elle fit donc rapidement le tour des titres et sélectionna quelques livres qui semblaient parler d'histoire. Sa pile en main, elle s'installa dans le petit coin de lecture. Elle sentait le regard scrutateur du bibliothécaire et en fit abstraction autant qu'elle put. Le premier livre était en arzaskien et racontait l'histoire du pays. À contrecœur, elle se plongea dans sa lecture. Elle lisait en diagonale, sautant les passages qui ne l'intéressaient pas. Certains, cependant, étaient déjà très intéressants :

OzavirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant