NUIT ETOILEE

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Izuku

Quelques jours plus tard, je décide d'aller faire un tour à l'extérieur, je traîne le pas en me dirigeant vers le parc, les rues sont désertes, la nuit est en train de tomber et les lampadaires s'allument au moment où j'arrive au bout de la rue.

Je sais que c'est dangereux de sortir à cette heure, surtout pour un oméga, mais je veux m'éloigner de la maison, j'ai besoin de m'éloigner.

Je repense au passé, quand je n'étais encore qu'un enfant, mon père était un père normal avec moi, bien-sûr il n'a jamais été du genre à montrer son affection mais il ne me frappait pas et il nous arrivait de discuter normalement à l'époque.

Je m'arrête à l'entrée du parc, les lampadaires éclairent les balançoires et le toboggan sur lesquels je passais des heures à m'amuser, ne me doutant pas un seul instant que j'y reviendrai des années plus tard dans cet état d'esprit. Le vent se lève alors je mets ma capuche sur la tête, j'avance à l'intérieur du parc et m'assois sur une balançoire, je regarde les étoiles, c'est si beau, un milliard d'étoiles éparpillées dans une infinité, j'aimerais pouvoir les toucher du bout du doigt. Je suis dans mes pensées, j'aimerais partir et tout quitter, recommencer quelque part loin de mon père violent, loin de cette société intolérante, loin de cet amour à sens unique.

Une larme coule le long de ma joue, je l'essuie rapidement, je m'étais promis de ne pas pleurer.
Je pense à ma mère et je me promets d'être plus fort, il faut que je la protège, tant pis pour les dommages collatéraux.

Je respire à fond, mes côtes sont encore un peu douloureuses à cause de la balle que j'ai reçu il y a peu de temps mais l'air frais me fait du bien quand tout à coup, j'entends du bruit derrière moi, je me fige et essaie de repérer une odeur mais je ne sens rien car le vent souffle face à moi.

Je m'apprête à me lever pour partir quand j'entends une voix à seulement quelques pas de moi, elle est grave et familière, je me détends un peu :

- T'as plus l'âge pour utiliser ces trucs de gamins débiles, me lance Kacchan en s'asseyant sur la deuxième balançoire à côté de moi.

- Qu'est-ce que tu fais ici ? je demande, surpris de le voir.

- J'étais dans le coin et puis de quoi tu te mêles, me répond-il, bougon.

Je souris, il ne changera jamais mais je suis heureux qu'il soit là, je me sens un peu moins seul.

Nous restons comme ça pendant longtemps, sans parler et c'est tellement reposant. L'alpha à côté de moi se balance faiblement avec son pied gauche et tient un cure-dent dans sa bouche avec sa main droite. Je respire discrètement son odeur, elle m'apaise, me calme et je pose la tête contre la corde qui relie l'assise au portique en fermant les yeux, j'ai envie de rester là toute la nuit.

Je sens tout à coup une main attraper la mienne, j'ouvre les yeux et regarde la main de Kacchan dans la mienne.

- Ka.., commençais-je.

- Chut, m'interrompt Kacchan en entrelaçant nos doigts.

Je frissonne et n'ose plus bouger pendant tout le temps où nous sommes rester là, j'ai peur qu'il entende mon cœur tellement celui-ci bat fort dans ma poitrine.

Au bout d'un moment, il relâche ma main et se lève puis il commence à partir sans rien dire et au bout de quelques pas, voyant que je ne bouge pas, il me lance :

- Il se fait tard, amène-toi.

Je ne réponds pas, un peu déçu que ce moment s'arrête même si je n'ai pas tout compris à la situation. Ce que je sais c'est que je me sens un peu mieux, un peu plus fort et je suis prêt à rentrer à la maison. Je me lève et le suis sans dire un mot.

Alpha de toi - Tome IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant