Izuku
Nous sommes dans la voiture et Kacchan roule vite, très vite, sa conduite est brusque, encore plus que d'habitude, il ne dit rien et moi non plus. Je veux lui parler et je veux qu'il me parle mais je n'ose pas, mes jambes tremblent sur mon siège et j'ai la tête baissée sur mes mains avec lesquelles je joue nerveusement, des larmes stockées dans mes yeux.
Je risque un coup d'œil sur Kacchan, ses sourcils sont froncés et les jointures de ses doigts se démarque tellement il serre le volant, quelques phéromones s'échappent encore de lui et elles sont agressives, ça me rend encore plus fébrile.
Je n'en peux plus, je ne supporte pas cette distance entre nous ni cette froideur, il est encore plus froid que quand nous n'étions pas ensemble alors je craque et je dis doucement, tellement doucement que je ne suis pas sûr qu'il m'entende :
- Ça va ?
Pas de réponse.
Il continue de fixer la route sans rien dire, je ressens sa colère, il est tellement froid avec moi et je comprends qu'il ne supporte pas qu'on me touche, je ressens exactement la même chose envers lui, mais c'est comme si j'avais un enfant endormi sur mes genoux, seulement un enfant. Rien de bizarre ou d'ambiguë, comment peut-il se mettre dans un état comme ça pour si peu.
J'ai beau retourner ça dans tous les sens et me dire que je n'ai rien fait de mal, je me sens quand même un peu coupable, des larmes s'échappent de mes yeux sans que je ne puisse les contrôler alors je les essuie discrètement en tournant la tête vers la fenêtre. Kacchan ne dit toujours rien, je regarde dehors, nous avons passé pas mal de temps là-bas et le début de soirée est bien entamé, le ciel est orange et je reste la tête tournée du coté de ma fenêtre pour ne pas montrer ma détresse.
Nous devons prendre une grande nationale pour rentrer chez nous mais au lieu de prendre l'embranchement, Kacchan tourne à gauche, je n'ose pas lui demander où il nous emmène alors j'essaie de le deviner en scrutant les alentours. Il s'arrête sur un parking où un fast-food y est installé, il ouvre la portière et me lance d'une voix froide en sortant de la voiture.
- J'ai la dalle.
Je reste figé pendant quelques secondes, jusqu'à ce que je me rende compte qu'il est déjà à la porte d'entrée du restaurant alors je me dépêche de sortir pour le rattraper, peut-être ne veut-il pas être près de moi mais moi j'ai besoin d'être près de lui et même si j'ai un nœud à l'estomac à cause de la situation je veux rester à ses cotés.
Quand nous entrons, quelques têtes se lèvent par réflexe et comme d'habitude la plupart ne se gêne pas pour détailler Kacchan de haut en bas, je déteste ça. Je déteste qu'il soit si beau et j'aimerais leur crier à tous qu'il est à moi mais je n'en aurais jamais le courage, je baisse la tête en serrant les dents.
Kacchan s'avance vers une table sans m'attendre et je le suis comme un petit chien, mal à l'aise.Ce fast-food est tout ce qui a de plus simple, la décoration est d'un ton neutre, beaucoup de marron et de beige, une petite musique des années 70 se fait entendre en fond, les tables sont les unes derrière les autres à coté d'une grande baie vitrée, nous nous installons sur une table avec des bancs de couleur caramel, enfin c'est plutôt Kacchan qui s'y installe et moi je le suis.
Nous sommes face à face et il ne me regarde toujours pas, j'ai envie de lui prendre la main, de lui demander ce qu'il a sur le cœur, je veux qu'il arrête de m'ignorer comme si je n'étais pas là. Il prend la carte qu'il a devant lui dans les mains et je fais la même chose même si je n'ai pas faim du tout, je ne pourrai rien avaler de toute façon, mes yeux se balancent de droite à gauche sur la carte sans vraiment lire ce qu'il y a dessus.
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Alpha de toi - Tome I
FanfictionIzuku Mydoria est un oméga amoureux de son voisin alpha Katsuki Bakugo depuis des années, seulement voilà, Katsuki n'est intéressé que par des alphas. Comment Izuku peut-il ignorer ses sentiments quand l'alpha de ses rêves ne reste jamais bien loin...