Journal : 7/5/2010La vérité, on la cherche tous.
On la vénère, on la prône, on l'utilise.Pour autant, j'ai décidé de ne pas croire en une vérité.
Du moment où j'ai compris que tout était relatif, manipulable et changeant, j'ai préféré me dire que ma vérité n'existait tout simplement pas.Ma vérité de cet automne-là,
Je préfère l'étouffer. Je préfère l'ignorer. J'en suis peut être bientôt au point où je pourrais complètement l'oublier.J'espère que c'est la dernière fois que j'aurai à y penser.
Ma vérité est une trahison.
Ma vérité, c'est plusieurs pères.
Un père inconnu, l'autre sûrement trop connu.Je suis né le 1er septembre 1997, après mon frère, suivi de ma petite sœur. Mon grand frère a connu son père, et n'a jamais cherché à en accepter un deuxième. Ma petite sœur n'a pas eu à choisir, elle n'en a pas vraiment connu un seul.
Et il y a moi, un entre-deux, j'ai eu le choix sans l'avoir. J'étais trop jeune pour faire la simple distinction entre ce qu'est un bon père et un mauvais.
Mais un bon père n'est certainement pas quelqu'un qui vous hante jusqu'à la fin de vos jours.
Un bon père n'est certainement pas quelqu'un qui vous dénigre lorsque vous n'êtes pas comme lui.
Ce n'est certainement pas quelqu'un dont vous gardez toute votre vie les cicatrices, que votre corps a essayé tant bien que mal de camoufler avec les années.Et quand votre propre corps vous rappelle tout ce que vous souhaitez oublier, vous vous mettez à prier chaque soir d'en faire une mue pour renaître à nouveau.
Mais ce vœu ne s'est jamais réalisé.Alors, je me suis simplement adapté.
Pas plus de 5 secondes devant le miroir. Ne jamais se déshabiller avec des gens autour, ou faire extrêmement attention à ne pas montrer son dos.
Ne jamais montrer de signes de faiblesse. Toujours avoir l'air sûr de soi.
Ainsi, pas de questions.
Pas de doutes, pas de questions.Et le plus drôle dans tout ça, c'est que ces marques ne se voient pas tant que ça. Et pourtant, si je me risque ne serait ce qu'une seconde a en observer, je ne verrai plus que ça. Plus que ces images.
Images aussi floues que son visage.
Mais ça a aussi été le piège d'oublier, avec le temps. Plus jeune, on me disait que j'allais pour sûr lui ressembler en grandissant. Et maintenant, j'ai l'impression d'être son spectre, son reflet. D'où la règle des 5 secondes.Mais ce n'est pas la trahison que je souhaite oublier.
Ou encore celle de ma mère qui a mis trop longtemps pour le quitter au point qu'il nous a quitté tout seul.
Ou celle de mon frère qui m'a laissé là.Ses excuses n'ont pas suffies à me faire oublier ce moment où il a violemment claqué la portière, et lâché un dernier regard dans ma direction.
Encore 5 secondes, 5 secondes d'hésitation.Ces secondes auraient pu me sauver, mais surtout le sauver.
Deux ans plus tôt
Un bruit crissant de freins sur le bitume.
- Tu sais quoi ? T'es un malade. Je me casse, va te faire foutre ! Et ramène Jungkook ce soir, ou j'appelle les flics !
- Junghyun ! Une bruit de portière le coupe. Remonte immédiatement !!
- T'es pas mon père ! L'adolescent était déjà loin.
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𝗌 𝗈 𝗇 𝖺 𝗍 𝖺 || ᵛᵏᵒᵒᵏ
FanficJungkook tombe sous le charme d'une mélodie au piano. Il l'entend tous les soirs en rentrant chez lui. Il est sûr que c'est une magnifique jeune femme qui en est l'auteure, il est même prêt à le parier. La vérité pourrait être plus ou moins facile à...