Crime

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Vers 2 heures du matin, Paul et Nathan rentrèrent chez eux. Ils avaient retardé leur retour, craignant le courroux de Zara, qu'ils n'avaient pas prévenu de leur petite soirée. La contrôleuse de mission les attendait dans le salon, les bras croisés sur la poitrine, un regard terrifiant fixé sur ses agents.
- Je crois que je n'ai pas besoin de vous dire pourquoi je suis toujours debout. Lâcha-t-elle sèchement.
- On est désolé Zara. Dit Paul
- Pour notre défense, tu nous avait donné carte blanche. Renchérît Nathan.
- Ça n'excuse pas le fait que vous ne m'ayez pas prévenue.
- Au moins, on a pus poser des micros et établir un contact avec presque toutes nos cibles.
- On parlera de tout ça demain mais attendez vous a ne pas sortir beaucoup quand nous serons rentrés à CHERUB.

Les deux garçons filèrent, la tête basse. Ce n'est qu'en arrivant dans leurs chambres que les garçons se rendirent compte qu'ils étaient épuisés. Le décalage horaire et leurs nombreuses activités les avaient vidé de leur énergie.
Une fois changé, Nathan s'écoula sur son lit et plongea dans un sommeil profond. Paul, lui, ne trouva pas le sommeil aussi facilement. Il repensait à Léon, ce garçon avait quelque chose de bizarre. Paul était persuadé que Léon savait quelque chose au sujet de son père, seulement, si son intuition s'avérait fausse, il perdrait toute crédibilité au près de CHERUB et cela pourrait compromettre sa carrière d'agent.

Le garçon cogita toute la nuit et ne trouva le sommeil qu'au alentours de 4 heures du matin. Quand il se réveilla, il vit qu'il n'avait dormi que 2 heures et cela le mis de mauvaise humeur. Il vit son ami, étalé sur son lit, dormant visiblement d'un agréable sommeil.
Paul décida donc de se lever. Il erra dans la maison, sans but, et finit par se motiver à travailler. Son prof d'histoire lui avait donné une dissertation sur la guerre de 100 ans, une période qui ne l'inspirait pas du tout. Il réussit tout de même a gratter mille mots avant que Zara, les cheveux en pétard, ne vienne troubler sa concentration.
- B'jour. Lâcha-t-il en relisant une dernière fois sa copie.
- Salut... Bailla la contrôleuse en posant une tasse de café sur la table.
Paul jeta un oeil à Zara, elle n'était visiblement pas fâchée pour leur erreur d'hier. Il décida de ne pas lui rappeler qu'elle était en colère et engagea la conversation sur son devoir d'histoire. Zara était une ancienne agent de CHERUB, elle avait donc vécu les traitements extrêmement stricts et les devoirs imbuvables que donnaient les professeurs.
Nathan arriva ensuite, les cheveux en pétard pestant contre les moustiques qui l'avaient littéralement dévorés cette nuit.
- C'est un crime d'avoir inventé les moustiques, on devrait tous les exterminer ! Dit il en se grattant le dos.
- Forcement si t'avais pas laissé la fenêtre ouverte on aurait pas été piqué. Le railla Paul.
- C'était ça ou mourir étouffé par la chaleur.
- Ben on aurait pu aérer dans la journée.
- T'avais qu'à le faire mais on est rentré à 2 heures aussi.
Paul échangea un regard interdit avec Nathan. Son ami venait de mette les pieds dans le plat, et de manière magistrale. Ils tournèrent lentement la tête vers Zara et remarquèrent avec soulagement que cette dernière n'avait pas entendu, plongée dans la lecture de son livre. Les deux garçons, pour éviter ses remontrances de la contrôleuse parlèrent ensuite de leurs devoirs à rendre, sachant que Nathan n'en avait fait aucun. Il comptait les faire dans la fin de la mission, qui devrait encore durer un mois.

Les débuts de missions étaient trop plein d'informations, les agents avaient un peu de mal à suivre. Zara décida quand même de passer un savon aux deux adolescents les menaçant des leur faire subir une longue et douloureuse balade en forêt avec Large si l'envie leur prenait de recommencer. Les deux amis savaient que répondre leur vaudrait une autre réprimande, aussi, ils se contentèrent de baisser les yeux et d'acquiescer. Ils repassèrent en vue les informations qu'ils avaient obtenues sur leurs différentes cibles puis activèrent les micros placés la veille dans la maison des Walker. Se torturer à noter les informations n'était normalement pas le travail des agents mais vus que leur mission se passait pendant les vacances, la contrôleuse décida de les faire travailler.
- Génial, on se retrouve à faire le boulot des contrôleurs de missions. Râla Paul en marchant vers la plage, les bras croisés sur la poitrine.
- Y'a pire comme boulot, ils sont biens payés, ils voient du pays, ils ont une vie palpitante, tout pour plaire. Répondit Nathan, l'air songeur.
- Ouais mais c'est pas comme ça que je vois ma vie future.
- La vie d'après, j'ai pas envie d'y penser, je sais pas si je m'y ferais vraiment.
- Je vois ce que tu veux dire. Les soirées, les missions, la vie ensemble...
- Tout ça dans 3 ans c'est finis, et ben j'ai vraiment pas envie. Ça pue de grandir, j'aime ma vie comme elle est, j'aime me réveiller et prendre mon petit dej avec vous.
- Arrête de parler de ça...
Les deux garçons avaient maintenant une mine sombre, la gorge serrée. Parler de l'avenir ce n'était vraiment pas un truc sympa.

******

4 jours plus tard
Un homme marchait sous le soleil de plomb, il était angoissé. Il était petit et corpulent et son crâne dégarni n'était pas à son avantage. Sa démarche était rapide, il jetait des regards fiévreux aux alentours, comme de peur d'être suivi. Sa tenue a palmiers et son maillot de bain contrastaient grandement avec son attitude. Il portait un attaché case en cuir dont la poignée était tellement serrée qu'elle commençait à s'abîmer. Il arriva devant un grand hangar, dissimulé par une végétation dense. Il frappa trois grands coups à la porte et attendit que l'homme en charge du bâtiment vienne. Quelle ne fut pas sa surprise de voir face à lui un colosse à la peau d'ébène portant une mitrailleuse en bandoulière.
- Qui ? Aboya le mercenaire, ne maîtrisant visiblement que les rudiments du français.
- Heu.....J..je suis Marc Toiron, je travail avec Monsieur Walker pour les bateaux. Bégaya le petit homme.
Le grand black lui ordonna de le suivre à l'intérieur. Jamais de mot n'aurait pus qualifier ce qu'il se passait à l'intérieur. La puanteur et la crasse prit Toiron à la gorge. Des hommes et des femmes, serrés les uns contre les autres. Il ne leur adressa même pas un regard, ces gens avaient payés des passeurs dans l'espoir d'une vie meilleure en métropole mais ils étaient tombé entre les mains de la banque des cendres. Leurs destins étaient scellés.

Les deux hommes arrivèrent devant la porte d'un bureau. Avant même qu'ils ne frappent à la porte, une voix tonna :
- Entrez.
Le mercenaire ouvrit la porte mais ne mît pas un pied dans le bureau, lui aussi était tendu comme un string. Le petit homme avança jusqu'au bureau de l'homme pour qui il travaillait : Johann WALKER l'homme le plus influent de cette ile et du commerce criminel maritime mondial.
- Alors Marc, ça faisait un bail qu'on ne s'était pas vus. Dit Walker d'une voix posée. Tu as ce que je t'ai demandé ?
- Bien sur Monsieur. Dit le grassouillet en farfouillant dans sa mallette.
Il en sortit un dossier en cuir contenant une liste de noms et de bateaux, deux plans de bateaux et un petit gadget qui ressemblait à un anneau d'or, orné d'une aiguille. Johann Walker lu lentement chacun des documents avec un visage fermé trahissant une grande réflexion.

Il fit ainsi patienter Toiron une demi heure, debout, droit comme un i. Il se leva sans un mot, se plaça devant Marc Toiron et plongea son regard dans le sien.
- Pourquoi as-tu fais ça ? Dit Johann
- Fais quoi ? Demanda Marc en lâchant un rire nerveux.
Sans répondre à la question, le chef de la banque des cendres tira un pistolet de sa ceinture et fit feu sur le petit homme. Marc Toiron mourut sans comprendre ce qu'il lui arrivait, assassiné par un homme de la manière la plus froide possible. Aucune émotion ne traversa le visage du meurtrier, à peine l'entendît-on dire :
- Adieu traître.

Le mercenaire derrière la porte qui n'avait rien raté de la scène prit le cadavre et ordonna qu'on le jette à la mer le plus vite possible. Il avait visiblement l'habitude de se débarrasser de corps, et encore plus de voir son patron froid et brutal.

CHERUB : La banque des cendresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant