L'appel

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Cette nuit là, alors que les agents étaient tous endormis, à quelques milliers de kilomètres de là, sur St Martin, Léon Walker patientait. Il se demandait où étaient les deux agents, ce qu'ils faisaient et surtout, si il avait eu raison de leur faire confiance. Une petite voix dans sa tête lui disait que c'était le bon choix mais à chaque fois qu'il voyait son père, sa conviction défaillait. Son père avait vendu la cargaison du mois de juin. Léon était allé régulièrement sur l'ordinateur de son père, lorsque ce dernier s'absentait. De plus son père avait accéléré la capture de migrants, il avait envoyé plein de passeurs partout en Afrique et Amérique du Sud. Alors que le soleil se couchait, Léon jeta un œil aux infos qui passaient à la télé. Ses yeux s'écarquillèrent, ils devait appeler Paul et Nathan le plus vite possible. Alors qu'il allait chercher son téléphone, l'écran de télévision affichait un avis de disparition de quatre touristes sur l'île. Johan Walker était passé aux enlèvements.

Ce matin au campus, le ciel était couvert de nuages. Paul s'éveilla par terre, à côté de son lit. Il avait visiblement trop bougé. Il se leva douloureusement, enfila un short et descendit manger. Au réfectoire, il trouva Flora et Nathan. L'une avait l'air fatiguée, comme levée du lit trop tôt et l'autre allongé sur la table, dépité et en train de rattraper sa nuit.
- Salut. Dit Paul en s'asseyant à côté de Flora.
- Tiens toi aussi tu te lèves super tôt. Dit Flora.
- Ben pourquoi tu dis ça ? Demanda Paul en se rendant compte qu'il n'avait pas regardé l'heure.
- Il est six heures et demie. Râla Nathan.
- Quoi ???? Mais attends je vais aller me recoucher. S'exclama Paul.
- Pourquoi t'es levé si tôt ? Demanda Flora.
- Chuis tombé du lit.
- Moi c'est le foutu réveil de Kyle.
- Et moi je devais travailler.
Les trois amis prirent leurs petit déjeuners lentement, parlant de leurs vacances prochaines. Flora voulait faire du jet ski car elle n'avait pas pu en faire l'année dernière à cause d'une blessure. Nathan ferait tout pour éviter les simulations de Large, car en plus du coup pendant l'entraînement, la simulation de l'année dernière s'était très mal passée et Nathan avait quasiment tué un des chiens de Large, en l'étranglant avec un tuyau d'arrosage.  Paul lui voulait juste se reposer, il avait de nombreuses heures de sommeil à rattraper.
Flora partit travailler, laissant les deux agents.
- Je pense qu'il faudrait demander à Mac si on peut passer un appel à Léon. Dit Paul.
- Si on demande maintenant on en aura pour trois jours avant de passer l'appel, dans l'hypothèse qu'il dise oui. Dit Nathan sans se relever de la table.
- Tu devrais retourner te coucher t'as l'air épuisé. Dit Paul
- Nan peux pas me rendormir. Mais c'est les T-shirts rouges, sont insupportables.
- Ho mon pauvre. Ironisa Paul.
- Mais arrête de te moquer. Y'a pas marqué baby sitter sur mon front. Je dois m'occuper de 60 gamins tous déterminés a s'entretuer ou à se débarrasser de moi. Pleurnicha Nathan
- Les dures punitions de Mac. Dit Paul.
- Ta punition est cent fois plus facile bordel, chuis jaloux.
- Pas vraiment non. Chuis tout seul c'est lent et physique.
- Parce que moi c'est pas lent et physique peut être ?
- Arrêtes de te plaindre et viens on vas travailler.

Les deux garçons se mirent au travail immédiatement, rejoints par leurs amis aux alentours de 9 heures. La journée passa très vite et à l'aide de tout le monde, ils finirent le tri à 18h30. Tandis que Nathan filait au bâtiment junior, Paul partit voir Mac pour lui annoncer la fin du tri.
- Entre. Dit le directeur lorsque l'agent toqua à sa porte.
- Bonjour monsieur. Dit l'agent
- Tiens Paul, que me vaut cette visite ? Demanda le directeur, surpris.
- Nous avons finit le tri des informations, tout est classé par chronologie et type de document. Annonça fièrement l'agent.
- Bravo, la quantité était pourtant énorme. Je ne dirais rien sur le fait que sept personnes vous ont aidées. Dit Mac.
- Nous n'aurions jamais finis dans les temps sinon. Se défendit Paul.
- Et je ne t'en tiens pas rigueur.
- D'ailleurs monsieur, je voulais vous demander un service. Dit Paul.
- Dis moi. Répondit le directeur, intrigué.
- Je me demandais si nous pouvions passer un appel à Léon Walker. Il nous a donné de précieuses informations sur Johan et il était emplis de doute. Je pense que la moindre des choses serait de lui annoncer que la procédure pour arrêter son père est en cour de route. Expliqua Paul.
- Faire ça implique de violer les règles de CHERUB. Je suis d'accord avec toi dans le fond. Mais passer un appel comme ça est très compliqué. Je vais voir ce que je peux faire.
- Merci monsieur. Dit Paul avant de partir.

****

Trois jours passèrent, Nathan et Paul étaient à présent en vacances. La banque des cendres était loin derrière eux. Ils passaient leurs journées autour du lac avec les agents en vacances puis étaient rejoints par les autres après leurs cours. Ils passaient leurs soirées chez les uns ou les autres pour parler de tout et de rien. La vie était si simple en vacances. Ce vendredi soir était plutôt chaud, Paul remonta dans sa chambre pour se doucher après une partie de volley acharnée avec Nathan, Romain et Noah. Alors qu'il allait à la douche, il remarqua une grosse enveloppe sur son lit. Dedans se trouvait un téléphone et un petit mot : C'est bon pour ton appel. Le directeur très sympa.
Immédiatement après la lecture du mot, Paul déboula dans le couloir et fonça dans la chambre de Nathan immédiatement. Il entra sans toquer et ne vit pas son ami. Nathan sortit de la salle de bain, vêtu d'une serviette et armé d'un T-shirt.
- La propriété privé tu connais pas ? Râla-t-il en tapant Paul.
- C'est urgent. Rétorqua Paul en s'asseyant sur le lit.
- C'est urgent mais ailleurs et plus tard. Vas coller ta sueur dans le couloir. Dit Nathan.
- On peut appeler Léon.
- Ha en effet c'est urgent. J'enfile des vêtements et c'est bon.

Les deux garçons filèrent dans la salle de contrôle pour passer l'appel loin des oreilles indiscrètes.
- Allo ? Demanda Léon à l'autre bout du combiné.
- Léon, c'est Paul et Nathan. Dit Paul
- Paul, Nathan ?! Je vous ai appelé des centaines de fois chacun. Cria Léon.
- Moins fort. Pourquoi tu nous a appelé ? Qu'est ce qu'il s'est passé ? Demanda Nathan.
- Mon père a vendu sa cargaison du mois derniers et a attaqué une nouvelle phase de récupération. Commença Léon.
- Comment tu sais tout ça ? Demanda Paul.
- Je suis retourné sur l'ordi de mon père.
- C'est hyper dangereux triple andouille. L'engueula Nathan
- Laissez-moi finir. Pour refaire son stock, mon père a commencé à enlever des touristes sur l'île. Leurs avis de recherche est publié partout sur l'île. Expliqua Léon dont la voix trahissait la panique.
- Léon, est ce que ton père t'as cramé ? Demanda Paul.
- C'est ça le problème, je pense qu'il sait que je suis allé dans son bureau mais pas que je suis allé sur son ordinateur.
- Même dans les meilleurs des cas, ton père sait que tu as des soupçons sur lui, il est trop dangereux que tu ailles fouiller dans son ordinateur à nouveau. Dit Nathan en analysant la situation.
- Nous avons finit de trier toutes les informations que nous avons récoltées et d'ici trois semaines maximum, ton père sera sous les verrous. Renchérit Paul.
- Si seulement ça pouvait être aussi simple. Ma sœur et ma mère ne m'adresseront plus jamais la parole si elles savent que je participe à la capture de mon père, même si c'est un monstre.
- Ça tu ne le sauras que lorsque ton père sera en prison. Ne tire pas de conclusion hâtive et reste optimiste, peut être qu'elles ouvriront les yeux. Tenta de le rassurer Paul.
- Ça c'est pas garantis, Clémence peut être monstrueuse quand elle est énervée. Dit Nathan, pensif.
- Arrête espèce d'idiot. Dit Paul en le tapant.
- Quelqu'un vient, il faut que je raccroche. Dit Léon.
- Léon, je ne sais pas si on pourra se rappeler après ça mais garde courage, tes efforts vont payer. Dit Paul.
Léon arrêta l'appel sur ce point. Tous espéraient que Johan soit vite capturé.

CHERUB : La banque des cendresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant