Toujours plus

29 2 1
                                    

Ils mirent une bonne vingtaine de minutes à trouver le campement. Ils avaient traversé un bosquet de fougères extrêmement sèches et Nathan avait constaté avec horreur une dizaine de tiques accrochées à ses jambes. Il s'assit et entreprit de les retirer. Lorsqu'elles venaient de s'accrocher, une simple pression autour suffisait à les dégager, sinon il fallait un tire tique. Nathan avait une sainte horreur de ces petites bêtes qui transmettaient des maladies peu commodes.
Agathe attrapa l'ordre de mission, il était rédigé en russe, seule Agathe était capable de le déchiffrer. Elle survola le document et ils se mirent en route, elle lisait en marchant, déchiffrant mot à mot les lignes de leur ordre de mission. Apparement, leur futur point de rendez vous était à une cinquantaine de kilomètres. En temps normal ils l'auraient atteints en quatre heures, mais ils étaient trempés, couverts de bleus et de coupures, affamés et la nuit risquait de tomber avant qu'ils n'arrivent à leur campement.

Décidé à arriver avant la nuit, les trois amis décidèrent de courir quand même. Au début, ils purent suivre des sentiers déjà tracés, mais après il fallut traverser une portion de forêt où les arbres étaient si rapprochés les uns des autres que parfois, ils avaient du mal à passer entre. Après avoir traversé cet entrelacs de troncs, ils arrivèrent dans une petite clairière surplombée par une falaise. Ils s'y posèrent cinq minutes afin de laisser à Agathe le temps de finir de traduire le document.
- Apparement on doit escalader cette falaise. Souffla Agathe en désignant le mur qui se dressait derrière eux.
- Vache, ça vas être dur. Dit Nathan en étudiant la falaise, éclairée par les lumières du soleil déclinant peu à peu.
- Il y a des cordes non ? S'enquit Noah en plissant les yeux.
Le trio s'approcha du roc. En effet, des cordes d'escalades pendaient au mur et s'agitaient au vent. Agathe éprouva la solidité des cordes et décréta qu'elle pouvait supporter le poids d'une personne chacune.
- On fait comment ? On grimpe à la force des bibis ou on s'attache et on escalade ? Demanda Nathan en étudiant le mur.
- La falaise n'offre pas beaucoup de prises, il vaut mieux tenter à la force des bras. Dit Noah.
- Ben montez et vous m'aiderez à monter. Dit Agathe qui, bien qu'elle en soit capable, appréhendait de monter ces 20 mètres de corde avec ses bras.
Noah monta le premier, il ne fit aucune pause et arriva vite en haut. Nathan monta ensuite, mais eut un peu plus de difficultés, ses bras étant courbaturés de tout le travail effectué ces derniers mois. Une fois arrivé en haut, il souffla trente secondes puis les deux garçons tractèrent un peu la corde de la jeune femme. Une fois arrivés en haut, Agathe leurs intima de se remettre en route le plus vite possible. Les avants bras douloureux, Nathan réajusta la perdrix qui pendait à sa ceinture et se remit debout.
- Il nous reste combien de bornes ? Demanda Noah en se remettant sur ses pieds.
- À en croire le texte, on continue vers l'Est sur dix kilomètres et on y arrive. Expliquat-elle
- Super. Maugréa Nathan.

Ils coururent à sur cinq kilomètres avant d'arriver sur une portion de forêt entièrement composée d'immenses sapins. Comme le soleil était à présent bas, presque disparaissant, les ombres s'allongeaient, si bien que les trois amis faisaient face à un mur d'arbre et d'ombres. Ils s'avancèrent lentement, l'obscurité ne leur permettant pas de courir.
- Il faut faire du feu, on ne peux pas avancer dans un noir pareil. Dit Noah en sortant deux pierres de sa poche.
Nathan reconnut des pierres qui bordaient la rivière qu'ils avaient traversés à la nage tout à l'heure.
- Ca marche qu'avec les silex normalement. Rappela-t-il a son ami.
Ne l'écoutant pas, Noah frappa ses pierres l'une contre l'autre rapidement jusqu'à ce que des petites étincelles sortent. Les aiguilles de sapin sèches étaient très inflammables, aussi un petit feu prit immédiatement. Muni de trois bouts de bois, Nathan alluma les trois torches et Agathe piétina les flammes par terres pour éviter ce que ça ne se propage.
Ils étaient à moins d'un kilomètre du campement lorsque Noah reçut un choc à l'épaule.
- Hey ça fait mal. Dit il en examinant son épaule. Une tache de peinture violette s'était formée sur la manche du t-shirt à manche courte du garçon. Avant qu'aucun des trois agent ne puisse réagir, ils furent mitraillés de billes de peintures. Ils s'abritèrent derrière des arbres afin d'attendre que la salve passe.
- Bordel on peut pas passer avec ça ! Se plaignit Nathan.
- Si on éteint nos torches peut être que ça passera. Suggéra Agathe.
- Non, ils ont forcément des lunettes à vision nocturnes, on serait tout de même pris pour cible. Contra Noah.
- Alors on fait le tour ? Proposa Nathan.
- Non, argua cette fois Agathe, on a des perdu assez de temps, on ne peux plus se permettre d'être retardés plus.
Ils se regardèrent abattus, ils n'avaient pas la moindre idée de quoi faire. Après cinq minutes de dialogues et de débats, ils en conclurent que la meilleure solution était de foncer et essuyer les tirs en priant pour ne pas en recevoir de balles dans le visage. Leurs torches à la main, ils firent front tous les trois et se mirent à sprinter en direction du campement. Les tirs commencèrent à pleuvoir dans la seconde. Ignorant la douleur que leurs provoquaient les billes de peintures, les T-shirts noirs s'approchaient peu à peu du campement.
Les tirs cessèrent quand ils entrèrent dans l'enceinte du campement. Tous trois étaient couverts de peinture, aussi bien dans les cheveux que sur le visage et le reste du corps. Ils prirent dix secondes pour reprendre leur souffle puis attrapèrent les documents présents sur la table. Un ordre de mission rédigé en Japonais et trois casques de mineurs avec des lampes sur le front.
- Nahah. Rigola Nathan nerveusement en parcourant l'ordre de mission.
- Quoi ? Demanda Noah.
- On vas devoir traverser une mine désaffectée à deux kilomètres d'ici. Expliqua-t-il
- Ho mais toujours plus. S'agaça Agathe qui tentait de retirer la peinture qu'elle avait sur le visage.
- Et elle est où cette mine ? S'interrogea Noah.
- Quelque part au Sud de notre position.
- Mais il fait nuit, comment tu veux qu'on trouve le sud ?
- Lorsqu'on courait, le soleil se couchait dans notre dos, l'ouest est donc par là, expliqua Nathan en désignant l'endroit d'où ils venaient, donc le sud c'est par la.
Il s'élança donc dans cette direction, suivi par ses deux camarades. Ils errèrent une bonne heure avant de trouver la mine. C'était une grande carrière où des carcasses de monte-charge et de wagonnets de mine rouillés formaient des ombres imposantes. Cet endroit fichait les foies à Nathan. Le groupe descendit une pente abrupte où de la poussière se soulevait à chaque pas.
- Je crois que j'ai trouvé l'entrée ! S'exclama Noah en désignant une bouche sombre dessinée dans la roche.
- Hé ben go alors. Dit Agathe en se dirigeant la première vers les ténèbres de la grotte.

Ils enfilèrent leurs casques et allumèrent les lumières afin de voir un peu devant eux. La mine était un vrai dédale de couloirs, de trous et d'éboulis. Nathan commença à fredonner un air de musique pour passer le temps et Noah le suivit en mimant une guitare.
- C'est pas bientôt finis votre bazar ?! S'agaça Agathe.
Penaud, les deux garçons cessèrent mais échangèrent un regard complice et amusé.
Ils se trompèrent une bonne vingtaine de fois de chemin avant de trouver la vraie voie à suivre. Ils arrivèrent dans une grande cave dans laquelle des stalactites et stalagmites formaient d'immenses structures complexes.
- Vache, j'aimerais pas que ça nous tombe dessus. Dit Nathan en observant les immenses rocs pointus qui les surplombaient.
- Dit pas ça, le karma va nous rattraper. Avertit Agathe.
- Ça existe pas le karma. Dit Noah en rigolant.
A ces mots un morceau de roche s'écrasa à ses côtés. Plus personne ne dit un mot jusqu'à ce qu'ils soient sortis de la cave.

CHERUB : La banque des cendresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant