CHERUB : La banque des cendres

Seul

Paul saura de son lit en sursaut, pourquoi n'y avait il pas pensé plus tôt ? Léon était évidement le dernier élément qui manquait pour réellement clore la mission. Paul hésita à réveiller Nathan puis se dit que vus le peu de confiance que Léon avait en son camarade, il ferait mieux d'y aller seul. La colère de Paul avait immédiatement laissé place à une certaine excitation. Il griffonna un message pour Nathan et quitta la maison. Il savait que même à cette heure Léon ne dormirais pas, son traumatisme l'empêchait même de dormir. Paul appela donc son ami sur son portable. Ce dernier décrocha dès la deuxième sonnerie :
- Allo ?
- Léon, ça te dit de bouger un peu ?
- Paul ? Tu te rends compte de l'heure qu'il est ?
-Ouais ouais je sais, mais j'arrive pas à dormir et toi non plus donc bon...
- ....... Ok j'arrive.

Deux minutes plus tard Léon sortit de chez lui. Il avait l'air abattu, plus que d'habitude, comme exténué. Paul hésita à lui faire passer un interrogatoire dans son état mais se dit que la mission pourrait sauver des milliers de vies. Ils commencèrent à marcher en direction de la plage, en silence. Ils n'ont rien dit jusqu'à arriver les pieds dans le sable.
- Écoute Léon, je ne vais pas y aller par quatre chemins, qu'est ce que tu sais du métier de ton père ?
- C'est pour ça que vous êtes là n'est ce pas, toi et Nathan.
Dans la voix de Léon, ce n'était pas une question mais une affirmation.
- Comment tu le sais ? Demanda Paul plutôt surpris que Léon les ai percé à jour.
- Toi et Nathan, vous vous êtes approchés de nous dès le jour de votre arrivée, si ma sœur s'est faite avoir, je vous trouvais un peu bizarre tous les deux, trop gentils. Puis vous avez vus que j'étais en retrait, un peu renfermé, donc vous avez tout fait pour vous rapprocher de moi. A partir de là je me suis douté de quelque chose. Mes soupçons se sont confirmés lorsque tu as commencé à parler de mon père, à tenter de savoir ce qu'il faisait. Enfin j'ai trouvé un micro dans la maison, que vous avez sans doute placé pour mon père.
- Hé bien, je suis impressionné, jamais quelqu'un n'as été aussi perspicace durant les missions.
- Vous faites partie des services secrets n'est ce pas ?
- Oui. Dit Paul en réfléchissant à ce qu'il pouvait révéler à sa cible.
- D'accord, je vois que tu ne vas pas m'en dire plus. Dit Léon sur un ton entendu.
Paul était extrêmement surpris par les qualités d'observation de son interlocuteur. Il avait une vivacité d'esprit surprenantes. Si il n'était pas trop vieux, il l'aurait présenté au campus pour en faire un agent.
- Qu'est ce que tu sais de ton père ? Demanda Paul après avoir longuement dévisagé son ami.
- Mon père gère une sorte d'entreprise de passeur et de trafique d'êtres humains. Il dirige environs une centaine de passeur et vend sur le marché noir environs soixante personnes par mois. Le truc c'est qu'il gère aussi des passages d'armes, de drogue et à peu près tout ce qui se vend illégalement. Répondit Léon.
- Comment ça se fait que tu sache tout ça ?
- C'est une longue histoire.... Répondit Léon
- J'ai toute la nuit pour l'écouter.
- Bon très bien : « Il y a environs deux ans, je commençais à trouver bizarre les allé retours de mon père à tout heure du jour et de la nuit. Puis il avait toujours ses réunions interminables au téléphone. Un soir il a quitté la table pour s'enfermer dans son bureau. Ni maman ni Clémence ne s'en sont soucié mais pour moi c'était la goutte d'eau qui avait fait déborder le vase. J'ai donc décidé d'aller écouter sa conversation, derrière la porte de son bureau. Au début j'entendais pas grand chose mais quelques mots ressortaient, il parlait de têtes à vendre, de drogue et d'armes. Au début je n'y ai pas cru, je pensais avoir mal compris. Donc quand mon père s'absentait j'essayais d'aller dans son bureau. J'ai mis deux mois à trouver la clé de son bureau et six à trouver son mot de passe. Quand je suis entré dans son ordinateur, j'ai vu des choses monstrueuses. J'ai voulu en parler à Clémence mais elle n'entendait rien de ce que je lui disais. J'ai essayé de rester moi même après mais ce que j'ai vus m'as choqué, je ne regardais plus mon père de la même manière, et il l'as remarqué. Je ne sais pas si ma sœur est au courant mais à partir de se jour mon père lui a dit de me suivre partout où j'allais. Il était donc exclu d'aller voir la police pour dénoncer mon père. De toute façon qui m'aurait cru. Mais je n'ai pas cessé d'espérer qu'un jour quelqu'un s'intéressent à mon père. Du coup j'ai enregistré les données de son ordinateur sur une clé, au cas où. Mon père est un monstre et ma sœur une connasse qui le considère comme un dieu »
Il avait dit cette dernière phrase avec une froideur qui avait laissé un frisson à Paul. L'agent était surpris par la lucidité et la réflexion dont Léon avait fait preuve durant ces deux dernières années.
- Où est cette clé ? S'empressa Paul
- Dans ma chambre.
- Allons vite la chercher alors.
- Non.
-Hein ?! S'entonna Paul qui était visiblement perdu.
- Écoute je te fais confiance et je t'ai raconté l'histoire mais je ne suis tout de même pas assez naïf pour laisser le premier venu prendre la seule chose qui peut me permettre de faire payer mon père.
- Je ne te suis plus. Je t'ai dit qu'on faisait partie des services secrets, qu'est ce que tu veux de plus.
- Prouve le.
- Je ne peux pas, mon organisation me l'interdit.
- Alors je ne peux pas te la donner.
Paul réfléchissait à cent a l'heure, c'était si con de bloquer là dessus, seulement sur une suspicion de Léon.
- Tant pis. Dit Paul
Léon fut surpris par sa réponse, son visage se défit, puis il se reprit rapidement. Ayant anticipé la réaction, Paul enfonça le clou.
- Je ne peux pas te prouver que je fais partie des services secrets et toi tu refuse de me faire confiance. Nous sommes dans une impasse, je préfère donc abandonner. Expliqua-t-il le plus calmement du monde.
- Certes. Répondit Léon sceptique.
Sur ce Paul tourna le dos à son ami et repartis. Il était à peu près sûr que l'adolescent le rattraperait pour le questionner sur autre chose en échange de ses informations.
- Attends !!!
Bingo pensa Paul.
- Si tu peux rien me dire sur les services secrets, tu peux peut-être me dire en quoi consiste ta mission.
- Ben elle consistait à récolter un maximum d'informations sur ton père pour prouver le lien qu'il avait avec la banque des cendres. Le truc c'est que notre mission a été arrêtée et on pars dans deux jours.
- Quoi ?? Mais ça veut dire que mon père continuera de commettre des atrocités.
- Oui. Et ce encore très longtemps si tu ne nous donnes pas cette clé.
Léon hésita, longtemps, il faisait les 100 pas devant Paul, la tête entre les mains. Au bout de 5 minutes de délibération intérieure, Paul s'impatienta. Il dut attendre 10 minutes de plus pour que Léon ne se décide sur le choix à faire.
- Très bien je vais te donner la clé. Mais tu dois me promettre de mettre mon père sous les verrous.
- Tout dépend des informations que contiennent cette clé. Mais tu peux compter sur moi.
Les deux garçons remontèrent jusque chez eux et Léon rentra chez lui pour récupérer la clé. Il ressortit avec une petite boîte fermée à clé. Il l'ouvrit et donna la clé usb à l'agent. Paul rentra chez lui en saluant Léon et se précipita dans la chambre pour réveiller Nathan.