Traqué

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- Ha mais dans quoi on a été fourré. Se plaignit Romane, je voulais dormir moi.
- Tout le monde Romane. Dit Léna avec un sourire fatigué.
Guerric était à la fenêtre pour vérifier que personne ne s'approchait. Ils avaient déterminé à l'unanimité qu'établir leur camps dans une maison était plus stratégique en cas de fuite. Ils n'avaient pas allumé les lumières et fermé les rideaux pour ne pas attirer l'attention. Les trois filles étaient assises à tables et établissaient un inventaire de leurs trouvailles. Baudouin s'occupait de bloquer la porte avec le canapé et Nathan fouillait la maison en quête d'autres objets qui pourraient leurs être utile. Chaque bâtiment avait été meublé assez sobrement avec du mobilier bas de gamme de grandes surfaces.
- L'idéal serait de passer quelques heures ici et de bouger vers six heures. On veut éviter les patrouilles et les embuscades donc pas les grands immeubles. Dit Victoire les bras croisés.
- Ouais, histoire de se poser deux minutes et décuver un peu. Approuva Nathan en s'asseyant dans un petit fauteuil.
- Au contraire, je pense qu'on devrait rester en mouvement le plus possible. Ça nous permettrait d'éviter qu'ils se rassemblent pour nous choper. Exposa Léna.
- Non. Dit Guerric en quittant pour la première fois la fenêtre.
- Pourquoi ? Demanda Romane, qui approuvait l'idée de son amie.
- Deux arguments. Premièrement, en restant ici on garde des forces pendant qu'eux s'échinent à fouiller chaque bâtiment. Vus où on est placés, ils nous reste environs une heure avant qu'ils ne nous trouvent. Commença Guerric.
- Et deuxièmement, ils sont mieux équipés, plus rapides et plus nombreux que nous. Si un seul d'entre eux nous voit, on peut être sûr de voir une vingtaine de gars nous foncer dessus à coup de quad. Termina Nathan.
Baudouin avait finis de caler le canapé et était revenu dans la cuisine. Dans la pièce sombre, tout le monde pensait à son lit douillet et espérait dormir un peu. Guerric qui était déjà au poste de surveillance en bas prit le premier tour de garde. Baudouin s'installa sur le toit pour avoir un point d'observation plus élevé tandis que les quatre autres partirent de reposer. Allongé sur un tapis, Nathan n'arrivait pas à trouver le sommeil, l'alcool lui avait retourné l'estomac et le moindre petit bruit lui paraissait amplifié. En regardant l'heure, il vit avec dépit qu'il n'était que quatre heures et demie. Il se leva et rejoignit Guerric dans la cuisine.
- Vas dormir, je te relaye. Proposa-t-il
- Tu es sur ? Tu as une tête affreuse. Répondit son ami mi inquiet mi amusé.
- Ça ira t'en fait pas, vas dormir.
- Ok, réveille moi en cas de souci.

Observer la rue était chiant à mourir. Nathan vit quelques T-shirts noirs passer par binômes ou tout seul. Rester seul était une stratégie envisageable mais le problème était que seul, on se fait capturer beaucoup plus facilement. Peut être si tous les T-shirts noirs étaient restés tous ensemble, ils auraient pus avoir une chance de réussir, mais certains se seraient fait prendre quoi qu'il arrive. Pour ne pas sombrer dans le sommeil, Nathan se remémora ses cours, puis ses souvenirs marquants de missions. Dans la lune, il n'entendit que tardivement là vrombissement de la moto qui s'approchait d'eux. Il devait être aux alentours de cinq heures du matin. La moto était seule, du moins en apparence, Nathan n'était pas dupe. Ne pas prendre de risque et ne pas attirer l'attention étaient les maîtres mots de cet exercice. Par prudence, Nathan réveilla tout le monde dans la maison. Baudouin qui était sur le toit avait entendu des bruits mais rien vu.
- Bon on bouge ou on reste ici en espérant qu'ils ne viennent pas demanda Victoire, emmitouflée dans une manteau bleu.
- Je pense qu'on devrait encore rester un peu, le temps qu'ils s'éloignent un peu de nous. Dit Nathan.
Comme pour lui prouver que ce n'était pas une bonne idée, cinq homme déboulèrent dans la maison, armés de fusil de paint ball. Comme la porte était bloquée, ils étaient passés par une des fenêtres de derrières. Dès qu'ils virent les adolescents, ils firent feux. Guerric eut le réflexe de renverser la table pour se cacher derrière, mais Baudouin se prit une balle en plein torse. Elles n'étaient pas sensées être dangereuses mais laissaient de beaux bleus. Léna tira avec le petit pistolet qu'elle avait trouvé en visant les lunettes à vision nocturne. Elle toucha trois adversaires avant de se faire maîtriser par un quatrième. Les cinq adultes avaient sûrement déjà prévenu leurs camarades. Il fallait les éliminer le plus vite possible et fuir avant que les renforts ne se ramènent. Comme un seul homme, les trois garçons foncèrent sur leurs adversaires. Baudouin plaqua l'un d'entre eux a la manière d'un rugbyman avant de l'assommer d'un coup à la tempe. Moins méthodique, Guerric décocha un direct au visage de son ennemi puis le roua de coup. Nathan profita de la panique pour ceinturer l'un des hommes qui n'était pas aveuglé par la peinture et et l'étrangler. Lorsqu'il ne se débâtit plus, Nathan lui prit ses lunettes, son arme et son talkie. Tous les hommes en tenue de combat dans la maison étaient à présent dans les vapes ou incapables du moindre mouvement.
- Il faut qu'on dégage maintenant. Dit Baudouin en sautant par une fenêtre.
Tout le monde le suivit et ils coururent dans les rues, voyant à présent où ils mettaient les pieds.
- À tout le monde, cinq homme hors combat vers le centre de l'arène. Apparement c'est un groupe de six. Vous me les retrouvez en priorité. Terminé. Cracha une voix dans le talkie.
- Je crois qu'on est traqués. Dit Nathan sur le ton de la rigolade pour détendre l'atmosphère.
Seul un rire nerveux sortit du groupe qui affichait à présent des têtes de déprimes.
- Baudouin, règle ton talkie sur la fréquence 4 pour voir si tu peux contacter l'autre groupe. Suggéra Léna.
- Bonne idée. Approuva l'intéressé.
Après quelques tentatives, ils conclurent que leurs amis n'avaient pas récupéré de moyen de communication. Sur ce, l'équipe deux se déplaça consentement. Ils se cachaient dans l'entrée d'un bâtiment des qu'ils entendaient un bruit suspect ou quand quelqu'un parlait dans le talkie pour annoncer qu'ils avaient trouvé un groupe non loin d'eux. En effet, se déplacer constamment était une meilleure stratégie que de rester au même endroit. Mais à force de cavaler dans tous les sens, le groupe serait vite épuisé. Ils passèrent une demi heure dans un petit appartement au premier étage d'un immeuble pour attendre six heures du matin, que le jour ne se lève. Ils n'avaient eut aucune altercation depuis la maison mais ils savaient tous que ça ne saurait durer. Il était six heures et quart quand une moto les aperçu. Comme ils correspondaient au signalement, la moto fila vers eux en lâchant un salve de balle. Détalant aussi vite que leurs jambes leurs permettaient. C'est alors qu'ils se rendirent compte qu'ils avaient fait une erreur en restant sur la route. Ils furent très vite rattrapé par une quinzaine de motards, filant dans leurs dos. Ils arrivaient à un rond point, et Nathan fonça dans la voie là à droite, pour forcer les motos a devoir faire un bon virage serré pour pouvoir les suivre. Il risqua un coup d'œil derrière et constata avec horreur que ses amis ne le suivaient plus. Il enjamba la rambarde d'un parc et disparut dans les arbres.
Tout était parti de travers, mais le pire c'était qu'ils étaient séparés.

CHERUB : La banque des cendresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant